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Pdv Javier.

Je suis assis sur un banc dans le parc, à attendre Darío qui doit avoir une bonne quarantaine de minutes de retard. Je parcours du regard les alentours, légèrement anxieux.

Ce sentiment ne m'a pas quitté depuis le début de cet après-midi.
En effet, le fait de devoir en parler à Darío donne à la chose une autre dimension, disons....plus réelle.
J'ai l'impression que lorsque j'aurais mis le doigt sur ce qui se passe entre Cecily et moi, je ne pourrais plus reculer. Les jeux seront fait et je ne devrais qu'à avancer sur un terrain qui m'est jusqu'alors inconnu.

  Je sais que rien ne m'oblige à me confier et que je peux toujours m'en aller. Mais une part importante de moi sais que le moment est arrivé pour moi de faire face à mes envies et sentiments.

  Une tête tête blonde qui entre dans mon champ de vision. Je lève la main pour lui signaler ma position.

-Désolé pour mon retard ! La répétition à pris plus de temps que je ne l'avais prévu.

- Ce n'est pas grave, dis-je en lui tendant un petit sac carton.

Il le saisit en souriant.

- Merci de m'avoir pris un sandwich. J'avoue que je meurs de faim.

Il prend une bouchée avant de continuer:

- J'ai cru que tu serais déjà parti vu le temps qu'a pris la répétition.

- C'est vrai que l'idée m'a traversé l'esprit au moins une bonne dizaine de fois depuis mon arrivée, mais comme tu peux le constater, je suis toujours là!

- Mais il est presque deux heure....

-J'ai pris mon après midi, donc j'ai tout mon temps. Cela dit, tu peux manger tranquillement, on a tout l'après midi pour parler.

Il me sourit, tandis que je le regarde engloutir son son repas.

- Alors ? M'en joint Darío de parler. Et ne me dis que tu peux attendre ma digestion.

Je lève les yeux au ciel en entendant la dernière phrase de mon ami en souriant. Au moins,  elle aura eu le don de me détendre.

- Tu vas trouver ça un peu bête. En plus, ce n'est même pas un cas de force majeur.

- Si tu m'as attendu malgré mes trois quarts d'heure de retard, c'est que ce que tu veux me dire te tiens particulièrement à cœur.

   Que pouvais-je bien répondre à cela? Le pire, c'est que je crois que s'il avait été en retard de trois heures, je l'aurais quand-même attendu. Cependant, quand je me suis imaginé la scène, je n'avait pas pris en compte le ridicule de la situation. J'ai l'impression de passer pour un de ces adolescents boutonneux en mal d'amour et ce n'est clairement pas flatteur. Même si je sais que Darío ne se moquera pas de mon inexpérience, ça ne rend pas pour autant la chose plus facile. Alors je cherche désespérément les mots qui me feront paraitre moins niais  que je ne le suis déjà.

- Il s'agit d'un garçon, n'est-ce pas ?

- Comment l'as-tu  deviné ? Lancé-je stupéfait.

- Pas besoins d'être sorcier ! Déjà que tu souris bêtement depuis quelques jours, si on ajoute la carte séducteur que tu 'es joué aujourd'hui, ne me remercie soit dit en passant, ça ne peut qu'être un mec. Allons Javier, raconte moi tout!

Si j'avais eu peur de paraître ridicule, la petite intervention de Darío l'a balayé. C'est donc un peu plus serein que j'entame:

- Il y'a ce mec qui me plait, alors vraiment! Le fait est qu'il a un comportement tellement ambiguë que j'en viens à me demander à me demander si ce n'est pas moi qui prend mes désirs pour la réalité. Le fait  que je l'ai embrassé ou qu'il m'est embrassé, enfin peu importe, ne m'aide pas beaucoup. J'essaie de trier le fantasme du réel, mais étant donné que je n'ai aucune expérience en la matière...

- Tu as décidé de faire appel à un expert, termine Darío. Tu veux savoir s'il y'a une méthode pour savoir s'il en pince pour toi.

Je hoche la tête tandis que mon assurance s'étiole petit à petit. J'attends, suspendu aux lèvres de Darío qu'il veuille bien me dire quoi faire.

- Qu'est-ce qu'il a fait après que vous vous soyez embrassés ?

- Il a fait comme s'il ne s'était rien passé. C'est comme s'il évitait carrément le sujet.

Darío prend son menton entre ses doigts, la mine soudain sérieuse, il fait mine de réfléchir. Je reste pendu à ses lèvres attendant son verdict. Ce n'est lorsque je vois la commissure de ses lèvres s'etirée, que je me compte qu'il se paie ma tête.

-Voyons Darío, c'est pas drôle ! Je m' écrie, en lui donnant une tape à l'épaule.

Il laisse échapper un rire avant qui finit par me contaminé. Il ne se moque pas de moi. Non. Son rire à quelque chose de rassurant et d'apaisant. Je sens toute mon appréhension s'envoler face à sa légèreté.

- Il n'y a pas de formule toute faite dans ces choses là, commence mon ami après que nous ayons recouvré notre calme. Chaque personne à une manière bien à elle de réagir dans de telle situation et comme je ne connaît pas ton jules, alors.... Cependant, on ne se laisse pas embrasser par une personne qui ne nous plait pas sans mettre les choses au claire plus tard. Pour moi, cette ambiguïté reflète peut-être son état d'esprit. Si tel est le cas, devrais réfléchir à ce que tu attends d'une relations avec lui avant de te lancer. Parfois l'attirance physique n'engendre pas des sentiments plus profond. Il peut arriver que tu sois amoureux d'une personne qui n'éprouve pour toi qu'une attirance physique. Ce genre de relation n'aboutit à rien de bon en général. Le mieux serait de cerner l'état d'esprit du mec et de voir si ce qu'il a à t'offrir te convient.

Pdv Darío.

Je finis ma tirade en soupirant. J'espère avoir été le plus clair possible. Je n'aimerais pas qu'il se fasse des idées et finisse par être déçu.

Cela fait déjà un moment que je trouve Javier changer. Ce changement s'est accentué ces derniers jours. Au début, j'avais pensé qu'il avait un faible pour Rafa, mais le petit manège de son patron au restaurant le dimanche passé m'a mis la puce à l'oreille.

Contrairement à Javier, moi je sais reconnaître un crush. Je n'ai passé que quelque minutes en leur compagnie, mais Il n' y avait qu'à voir comment Cecily le regardait pour s'en rendre compte.

   En d'autre circonstances j'aurais été heureux que Javier veuille enfin vivre, heureux qu'il ne fuit pas devant un regard un peu insistant d'un beau mec. Cependant, Cecily Black n'est pas ce j'aurais choisi pour mon très inexpérimenté ami.

Pour commencé, c'est un Black, c'est-à-dire égocentrique, manipulateur, et un brin hypocrite; aguerri dans l'art de la séduction... En somme l'ancien moi. Un homme comme lui ne ferait qu'une bouchée de l'âme sensible et bienveillante de Javier. Et même si je venais à me tromper sur son compte, il est marié, s'est construit une vie avec femme et enfant. Ce genre d'homme n'abandonne jamais leur nid douillet.

   Dans tous les cas, Javier s'en sortira avec le cœur brisé. C'est la raison pour laquelle j'ai voulu le mettre en garde, sans vouloir m'ingérer plus qu'il ne me le permet, de peur qu'il ne veuille plus se confier à moi.

  J'espère qu'il comprendra que Cecily n'est pas un homme pour lui, sinon....
  Cependant, même si on aimerait le protéger et lui éviter de souffrir, il y'a des choses contre lesquelles on ne peut rien, et les peines de cœur en font partir.

DérapageOù les histoires vivent. Découvrez maintenant