deux pizzas et des confidences.

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Pdv Cecily.

  Le trajet jusqu'au loft s'est fait dans un silence qui loin d'être pesant, avait quelque-chose de reposant. Nous n'avions pas besoin de mots, mais seulement de nos doigts qui s'entrelaçaient ici et là, lorsque la conduite me le permettait. Tous les tracas de la journée me paraissent tellement loin, que j'ai l'impression qu'il n'ont jamais existé. Parfois, lorsque je le lui jette un coup d'œil, je vois son regard adorateur se poser sur moi, et je sens un douce chaleur me parcourir l'échine.

- On n'est plus très loin, lui murmure-je. On pourra commander deux pizzas une fois arrivé. Qu'est-ce que tu en penses ?

Il se contente de hocher la tête en  souriant. Il me fixe, un peu perplexe lorsque se m'engage sur la rive de la Tamise.

- Le loft était un ancien pub de dockers que mon cousin à acheter et réaménager à son goût. Il logeait souvent ici avant de déménager avec sa femme aux États-Unis, je lui explique.

- Je ne savais pas que tu as un cousin. En fait je ne sais pas grand chose de toi, s'en rend t-il compte.

- Et la réciproque est vraie ! Mais ne t'en fais, nous allons y remédier, lui fait avec un sourire charmeur.

Il semble hésiter plusieurs secondes avant d'acquiescer.

- Mon grand père avait trois enfants. Une fille et un garçon, nés d'un premier mariage et mon père, né du second, je commence en me garant. La première épouse de mon grand-pere à déménager aux Canada alors que mon oncle et ma tante étaient encore très jeunes. Une fois adolescent, mon oncle est revenu à Londre. Papi voulais le former pour qu'il prenne la relève, mais ce n'était dans les plans de mon oncle qui voulait devenir journaliste. C'est donc mon père qui a pris la relève au cabinet.

  Je termine de me gare dans l'allée et souffle :

- On est arrivé!

Javier deboucle sa ceinture et nous sortons du véhicule.

- Cassandre, le fils mon oncle, est le propriétaire du loft. Il nous a laissé les clés avant de partir pour New-York. Lui aussi est journaliste comme son père.

Je le vois continuer à hocher pour signer qu'il m'écoute tandis que je lui ouvre la porte.

- Chez vous, le droit est une question d'hérédité ! S'exclame t-il. Tu deviens avocat comme ton père qui l'est de son père... On pourrait finir par croire que vous avez le droit dans sang.

- Je te signale que mon oncle est reporter.

- Oh mais lui, c'est l'exception qui confirme la règle, se moquer l'espagnol. D'ailleurs, que fait ta tante ?

Je mets quelques secondes à répondre après avoir roulé les yeux un moment.

- Elle et mon père on ouvert une branche du cabinet qu'elle dirige à Toronto, ai-je lâché avec un petit sourire.

Un sourire narquois étire ses lèvres, ce qui me fait rire à mon tour. J'allume la lumière et regarde son expression enchanté devant l'intérieur.

  Cassandre, mon cousin,ne logeait ici que qu'à quelques occasions, sa femme et lui ayant un domicile conjugal. Il avait donc opté pour une décoration plutôt minimaliste.

      Au milieu de l'unique pièce, trônait un canapé lit, une table basse et une télévision. Il y'avait aussi une bibliothèque assez fournir, il aime lire, et quelques tableaux qu'il avait ramené de ses voyages à l'étranger. Il avait gardé aussi le bar d'origine du pub. Mais ce qui enchantait le plus, s'était l'immeuble baie vitrée qui donnait une vue imprenable sur la Tamise. Au mur opposé à la baie vitrée, trônait des escaliers conduisant à  l'unique chambre dont on pouvait apercevoir le lit depuis l'entrée, la cloison ayant été abattue. Le tour donnait quelque chose d'assez impersonnel mais chaleureux. Ce qu'il fallait pour  "les rencontres clandestine", m'avait-il dit alors qu'il me confiait les clés. Comme quoi l'infidélité est une affaire de famille chez les Black, même si dans son cas on peut difficilement parler d'infidélité.

DérapageOù les histoires vivent. Découvrez maintenant