la famille.

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  Pdv Cecily.

Assis devant le pianoforte, vieux de plus d'un siècle, dans le séjour de notre cottage familial, à une soixantaine de kilomètres de Londres, je laisse mes doigts courrir sur le clavier tandis je me laisse emporter par les notes qui emplissent bientôt la pièce.

Depuis la soirée au loft, j'ai beaucoup réfléchi sur ce que je suis devenu et j'en suis arrivé à la conclusion que je n'avais aucun regret. J'aime ce que fait aujourd'hui et je ne l'échangerais pour rien au monde.

Néanmoins depuis la soirée, j'ai l'impression d'être pleinement moi. C'était comme si une partie de moi était restée en létargie pendant toute ces années et avait subitement décidé de se réveiller. Des souvenirs de mon adolescence passé en train de jouer la musique, réfluaient de manière assez récurrente et je retrouvais aussi le plaisir de jouer pour moi, ce que je n'avais pas fait depuis de nombreuses années.

- Je ne savais pas que tu jouais au piano ? Lance Eva qui vient d'entrer dans la pièce.

Je referme le pianoforte avant de faire face à ma belle-sœur.

- Il me faut bien garder une part de mystère, sinon tu me trouverais bien vite ennuyeux, je plaisante.

Elle laisse échapper un rire gracieux et viens prendre place près de moi.

- J'ai toujours adoré séjourner dans votre maison de campagne. Votre mère a fait un excellent travail en remettant la décoration d'origine. On a l'impression de faire un voyage temporel, à l'époque victorienne lorsqu'on passe la porte. C'est un vrai bonheur pour l'architecte d'intérieur que je suis.

Je souris en parcourant les murs de la pièce du regard.

- Ma mère essaie de tenir le cap face à la branche aristocratique de la famille.

Mon arrière grand-père ou le père de ce dernier, je ne sais plus, était le douzième fils d'un comte. C'est une apparenté dont ma mère est très fière, même si elle remonte à plus d'un siècle. Et tout ce qu'elle fait est dans le but de revendiquer les origines aristocratiques de notre famille. Elle est allée une fois jusqu'à faire des recherches pour savoir notre place, à London et à moi, dans l'ordre de succession du titre. Il paraît que je suis le vingt-neuvième et London le trentième, non trente et un. C'est dire combien celà frisait le ridicule à l'époque. Les gens ont même fini par la surnommée "sa majesté la reine bourgeoise.

  Ce n'est qu'après mon mariage avec Kate, qui est la cousine germaine d'un chef de clan écossais que les choses se sont un peu calmées. Mais c'est le mariage de London avec Eva Neuville, est la nièce de par sa mère d'un comte qui a mis une fin définitive à sa lubie.

- C'est que votre mère accorde beaucoup d'importance au statut social, souligne ma belle-sœur.

Je hoche la tête pour approuver sa remarque.

- Du coup, je me demande parfois si London ne m'a pas épousé pour satisfaire les ambitions sociales de sa mère.

Je fronce les sourcils perplexe. Eva est le genre de fille qui peut facilement nous surprendre. Douce, belle et agréable, cette dernière cache un caractère affirmé et un esprit très vifs. Autant elle peut être une épouse merveilleuse et une maîtresse de maison hors pair, elle peut aussi se montrer être une véritable mégère, j'en suis certain.

J'ai toujours appris à me méfier des femmes dans son genre. Des femmes en apparence douce, aux allures un peu frivole et qui ne disent jamais rien de travers en société. On ne sait jamais ce qu'elle pense réellement puisqu'elles ont toujours un sourire assez stupide aux lèvres. Cass est ce genre de femme là et elle m'a montré qu'elle savait montrer perfide quand il le faut. Et je suis sûr que Eva, aussi.

DérapageOù les histoires vivent. Découvrez maintenant