Valentina García (2)

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Pdv Valentina.

"Tu es belle, Val..."

"Tu n'a rien à envier à Bella... "

"Je t'aime ma Valou' d'amour ..."

"Je ne sais pas ce que serait ma vie sans toi..."

Les phrases de Javier tournent en boucle dans ma tête. Il me les a murmuré tellement de fois!

Des phrases que j'ai cru et sur lesquelles j'ai fondé toutes mes espérance. Des phrases dans lesquelles j'ai trouvé du réconfort face aux méchancetés de ma mère et de ma sœur. Des phrases qui m'ont porté et pansé les blessures de mon cœur lorsque tout allait mal.

Elles étaient ma panacée contre les fissures de mon âme. Lorsque ma mère me reprochait de ne pas avoir la taille aussi fine que celle de ma sœur_d'ailleurs, c'est la raison pour laquelle, j'ai toujours détesté faire les magasins avec elle_ ou encore lorsque Bella accaparait toute l'attention de notre entourage, me rendant par la même occasion transparente, voire invisible. Il me suffisait de me rappeler de ces phrases pour que s'atténue voire disparaisse la honte, le ressentiment et la colère qui ne me quitte jamais.
Que quelqu'un d'aussi beau, d'aussi apprécié....en somme d'aussi parfait que Javier Antonio Sandoval Palacios me dise ne pas savoir ce deviendra sa vie sans moi  me faisait me sentir unique.

  Javier a toujours été quelqu'un de lumineux à mes yeux. Il a toujours le mot ou le geste qu'il faut pour vous donner envie de sourire. Il arrive à être ami avec tout le monde. Même les personnes les plus asociales s'ouvrent à son contacte. Il est mon pilier.

Alors pourquoi ? Pourquoi m'a t-il fait ça ?

C'est la question à un millions d'euros que je ne cesse de me poser depuis plus d'une semaine. Plus d'une semaine que je me remue les méninges à essayer de comprendre ce qui a bien pu changer pour que Javier me trahisse et m'humilie de la sorte.

-Chouchou, voyons !!! Le poissons ne va pas se faire tout seul! Tu ferais mieux de te remuer un peu.

Je retiens de justesse un sifflement agacé à l'entente de ce surnom. Je le déteste. Il me donne l'impression d'être un gros ours.

- Désolé ! Dis-je d'un ton morne.

Ma mère pince les lèvres en me jetant un regard inquiet. Elle quitte son poste devant le plan de travail et me rejoint.

- Toi, quelque chose te ronge de l'intérieur. Tu devrais m'en parler, ça te soulageras peut-être.
Qui d'autres que moi serait bien placé pour t'entendre, mon ange.

La bonne blague ! Moi qui me confie à ma mère, une  femme capable de vous mettre plus que terre, rien qu'en ouvrant la bouche. Une femme à la langue aussi tranchante qu'un bistouri chirurgical.

Elle prétend me dire toute ces choses horrible pour mon bien et en est convaincu. Elle n'agit pas pas par méchanceté, même si ce qu'elle dit l'est. C'est ce qui est d'ailleurs le plus blessant parce-que ma mère, contrairement à ma sœur, ne cherche pas à me blesser, cela équivaut à dire qu'elle pense chaque mot qui sort de sa bouche, aussi monstrueux soit-il.

Cela dit, je me triture les méninges depuis plus d'une semaine sans savoir quoi faire. Une partie de moi voudrait revoir Javier et le serré contre moi et une autre se sent révolter et trahit par sa révélation. Peut-être que si j'en parle à ma mère, elle pourrait m'aider à y voir plus clair, même ce n'est pas l'idéal. Après avoir rapidement peser le pour et le contre, j'entame mon récit d'un air détaché.

- J'ai une amie à qui un garçon n'arrêtait pas de faire des compliments et lui dire pleins de belles choses....

Je fais une pause et observe ma mère pour voir si j'ai toute son attention. Celle-ci hausse les sourcils pour m'inciter  à continuer:

- Cette dernière décide alors de se déclarer, mais les choses ne se passe pas comme prévue et le garçon lui avoue être...heu...ne pas être intéressé. Cependant Mon amie n'arrête pas de se demander pourquoi il lui a fait croire qu'il pourrait avoir quelque chose entre les deux.

Ma mère réfléchir quelques instants avant de me demander :

- Ton amie, comment est-elle ? Physiquement, je veux dire.

- Ça a de l'importance ? Demande-je incertaine.

J'en viens presque à regretter de m'être ouverte à elle.

- Ma chérie, bien-sûr que ça importe! Me lance t-elle de son ton doucereux et condescendant qui à le don de me faire me sentir ridicule.

-Disons qu'elle est...qu'elle est comme moi. Finis-je par lui avouer.

- Dans ce cas, il y'a deux options. Soit il voulais se moquer d'elle ou soit c'était qu'il avait pitié d'elle.

Je sens mon sang déserter mes joues en entendant le mot pitié.

- Pourquoi la pitié ? Je m'insurge. Ça pourrait être autre chose, peut-être la peur de risquer leur amitié.

Je me refuse à croire que Javier ait pu avoir pitié de moi. Non pas lui.

- Chouchou, s'ils sont amis alors, ça ne peut qu'être la pitié. Il a du vouloir lui remonter le morale et elle s'est imaginée des choses. C'est complètement insensé qu'un garçon dans la fleur de l'âge s'acoquine avec une grosse vache. Sans vouloir te vexer mon amour, termine ma mère un sourire d'excuse aux lèvres.


Fin du flashback.

Je me rappelle avoir pleurée toute les larmes de mon corps ce jour là. Je me suis alors fais la promesse que plus jamais personne n'aura pitié de moi.

Je suis aller voir Javier pour mettre fin à notre amitié. Le lendemain, j'ai divulgué la nouvelle de son homosexualité en le faisant passer pour le plus  pire des dépravés. Je lui ai inventé une dizaine d'aventure digne de scénario d'un film porno à deux balles. J'étais la digne fille de ma mère.

Bientôt, toutes les filles en quête de ragots croustillants sur l'ancienne étoile du lycée m'entouraient. Je me sentais importante. Pour la première fois j'avais le pouvoir et je me suis rendu compte que j'aimais ça. Je me suis donc acharnée, refusant de voir les conséquences destructrices de mes actions sur la vie de mon ancien ami, refusant d'écouter la petite voix qui essayait de me rappeler à l'ordre à chaque fois que je le croisait, la mine affreuse, au détour d'un couloir. La colère prenait alors vite le dessus et je me disais:

« Pitié! Et bien si lui a eu pitié de moi, moi je n'en aurais pas pour lui».

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Pour un chapitre qui aurait du sortir deux jour après le précédent, il en a mit du temps!

Je suis vraiment désolé pour cette longue attente. Sans vouloir rentrer les détails, j'étais très occupé, donc je n'ai pas pu apporter les modifications que je voulais plus tôt.
Merci de continuer à suivre cette histoire et à bientôt !

DérapageOù les histoires vivent. Découvrez maintenant