Crever l'abcès...

1.7K 117 6
                                    

Pdv Darío.

Lorsque j'entre dans l'appartement de Carmen, j'ai les bras chargés de nombreux sacs-papiers. Je referme la porte d'un coup de pied et cours me décharger sur le plan de travail de la cuisine. Carmen qui a sûrement dû entendre la porte se refermer me rejoint.

- Tu as pris tous ce qu'il faut ? Me demande la gouvernante de ma mère.

- Je pense... Il y'a eu un souci avec l'huile d'olive, mais j'ai fini par avoir la marque que tu désires.

- Parfait ! Fait-elle en se frottant les mains.

Je fronce les sourcils, lui lance un regard incertain et demande pour la énième fois :

- Tu es sûre que c'est une bonne idée avec tous ce qui se passe dans sa vie en ce moment ?

Elle roule les yeux avant de me répondre:

- Raison de plus ! S'exclame Carmen. Je pense qu'il a besoin d'un peu de gaieté, après toutes ces tristes nouvelles.

Mon air sceptique face à ses propos la font soupirer de lassitude et d'agacement.

- C'est que Rafa pense...

- Depuis quand tu écoutes cet ours mal léché  de Rafael, m'interrompt la cinquantenaire. Si ça ne tenait qu'à lui, on bannirait les fêtes d'anniversaire, les noëls et j'en passe... Ces moments ont été inventés pour nous apporter de la joie  et de l'amour de la part des personnes qui nous aiment. Et C'est ce dont Javier a besoin.

Je finis par hausser les épaules devant l'air convaincu de Carmen. Je prie pour qu'elle ait raison parce-que connaissant Javier, il serait prêt à se couper un bras plutôt que d'avouer à sa marraine qu'il ne veut pas fêter son anniversaire. C'est la raison pour laquelle Rafael m'a envoyé la seconder. Connaissant sa mère,  sa nature joyeuse et festive, il pense qu'elle serait capable d'ameuter tous les collègues de Javier et le voisinage...  C'est Lorsqu'elle s'est mise en tête d'inviter  London qu'elle avait aperçu à l'hôpital, que j'ai compris que Rafa n'avais tout à fait tort et qu'il fallait que je réfrène son engouement.

La bataille a été rude, mais j'ai fini par la convaincre de faire quelque chose d'intime, qu'avec les amis proches du concerné et comme elle ne connais que Cassidy et moi, la liste des invités s'est retrouvée réduite à deux personnes. J'ai réussi à persuader Cassidy de se désister à la dernière minute. Comme ça, si la réception n'est pas du goût de Javier, il me serait plus facile de l'écourter.

- Très bien Carmen, on fera comme tu voudras, je finis par lâché en soupirant.

(....)

- Des Tapas ! S'exclame Javier avec un air enfantin. Aujourd'hui est un jour spécial ou tu as décidé de jouer la fée des estomacs.

La bonne humeur qui résonne dans le son de sa voix me donne l'impression de retrouver mon ami, ce qui me rassure quant à la suite.

- Un peu des deux, répond Carmen, un sourire aux lèvres. Maintenant, viens t'asseoir, ton estomac ne vas pas se remplir tout seul.

-Si ça ne vous gêne pas, j'aimerais prendre un bain d'abord. Je n'aimerais pas avoir à manger avec cette odeur de sueur que je trimballe depuis ce matin.

-Ok! Mais fait vite mon chéri, lui dit Carmen.

Dès qu'il passe la porte de sa chambre, Carmen se tourne vers Rafael et moi:

-  Darío, assures-toi que le gâteau est à la bonne température et quant à toi, Rafa.... Souris un peu, ça te changera.

Je ne peux m'empêcher de de pouffer en entendant les recommandations faites à Rafa. Ce dernier me jette un regard de biais avant de partir s'assoir dans le salon.

DérapageOù les histoires vivent. Découvrez maintenant