Une semaine éprouvante(1)

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Pdv Cécily.

Jour1

« Salut mon amour, j'ai remarqué que hier, à mon réveil tu étais déjà parti. J'aurais voulu te parler d'une chose, concernant notre...avenir. c'est vraiment important, rappelle-moi!»

Je raccroche et range mon téléphone dans ma poche. Aujourd'hui est le jour de l'an, mais autant vous dire que l'heure n'est pas au festivités pour moi. Au contraire, j'ai une sorte de mauvais pressentiment qui me pend au tripe, et le fait que je n'arrive pas à joindre Javier et que je tombe toujours sur son répondeur, depuis son départ inopinée du Loft ne me rassure pas le moins du monde. Avec celui-ci, ça doit faire le dixième message que je lui envoie en à peine douze heures, et toujours aucune réponse de sa part.

- Cécily, tu descends, j'entends la voix de Kate me crier de l'autre côté de la porte du bureau où je me suis enfermé.

- Je vous rejoins dans une minute Kate ! Je lui réponds d'une voix haute, où perce une pointe d'agacement.

J'adore Kate, elle est la mère de mon fils, et même si beaucoup de choses ont changé pour moi dernièrement je la tiens en très haute estime. Mais parfois c'est difficile lorsque la personne qu'on a près de soi n'est pas la personne qu'on voudrait. C'est pourquoi je ne veux pas que perdure cette situation, pour ne pas lui faire plus de mal que je ne lui ai déjà fait. La dernière chose que je voudrais c'est que notre mariage se termine dans un déchirement, parce-que quoiqu'il arrive, elle et moi resteront toujours lier à travers notre fils.

Jour 4.

«Salut Javi! C'est encore moi.... Je sais que tu n'es pas très actif sur les réseaux sociaux, mais je n'ai pas trop le choix...ton téléphone doit être saturé de mes nombreux messages, Je m'inquiète de ne pas avoir de tes nouvelles, alors si demain à la première tu ne m'as pas rappelé, j'irai frapper à la porte de ta marraine

Je raccroche le cœur lourd. Je suis extrêmement inquiet. Il n'est pas dans les habitudes de Javier de me laisser aussi longtemps sans nouvelles, mais surtout de manquer trois jours de travail. J'ai le sentiment que quelque-chose de grave lui est arrivé, et j'en viens à en perdre le sommeil.

Jour 5

J'hésite  un moment à frapper à la porte de l'appartement de la marraine de Javier. Aujourd'hui encore Javier n'est pas venue au bureau. Personne au cabinet ne semble avoir de ses nouvelles, Ni Cassidy, ni London, ni personne d'autre depuis la veille du nouvel an. Cette absence prolongée me met sur les nerfs et la seule manière d'y remédier c'est de demander à sa marraine. Je sais qu'il ne fait jamais rien sans la prévenir d'avance, alors si quelqu'un peut me renseigner, c'est bien elle.

Je prends une grande inspiration avant de frapper à la porte. Il me faut attendre près d'une minute avant que celle-ci ne s'ouvre devant une femme d'une petite cinquantaine d'années,  les lèvres légèrement retroussés, donnant l'impression qu'elle souriait en permanence et les yeux pétillants.

- Monsieur Black ! S'écrie la marraine comme si nous étions de vielle connaissance. Entrez, je vous prie.

Je suis d'abord surpris qu'elle sache qui je suis, puis gêner de faire ainsi irruption dans un pan de la vie de Javier où il ne m'a pas encore invité. Mais je ne peux décemment pas refuser son invitation, surtout que si tout se passe comme prévu, elle et moi serons emmener à se fréquenter souvent.

Je décide de la suivre à l'intérieur de la pièce, et y jette un coup d'œil circulaire. L'appartement n'est pas aussi luxueux que ceux que j'ai l'habitude de visiter, mais il est assez spacieux et chaleureusement décoré. Un sourire étire d'ailleurs mes lèvres lorsque j'aperçois une tapisserie fait dans les couleurs drapeau espagnole  et à côté de laquelle trône celle faite aux couleurs andalouse recouvrir l'un des murs du salon. C'est la première chose qu'il a emmené au Loft lorsque je lui ai demandé d'y apporter sa touche personnelle...

- Vous voulez boire quelque-chose? M'interroge l'espagnole.

- Une tasse de thé, s'il vous plaît, madame !

- Je vous en prie, appelez moi Carmen.

- Très bien, Carmen. Mais dans ce cas appelez-moi aussi Cécily.

Elle  sourit gentiment avant d'ajouter :

- Prenez donc place dans le salon, Cécily, je reviens dans quelque instant.

Elle s'éclipse rapidement vers une pièce qui, je suppose, doit-être la cuisine. J'en profite pour jeter un regard aux photos qui ornent les étagères. Une en particulier attire mon attention. On y voit un petit garçon , brun dont les long cheveux lui tombait littéralement dans les yeux qui portait une guitare un peu trop grande pour lui. Il arborait un costume bleu nuit dont les broderies rappelait celles des toreros.

- Elle a été prise pendant le carnaval de Cadix. Son père et lui venait de remporter le prix de la meilleure chanson du quartier, me dit la marraine de Javier que je n'avais pas entendu arriver.

-Je suis désolé, je m'excuse gêné d'avoir été surpris, je ne voulais...

- Pas la peine de vous excusez Cécily, me coupe Carmen en déposant le plateau qu'elle tenait sur la table.

- Laissez-moi vous aidez Carmen, je dis en me précipitant vers elle.

- Ce n'est pas la peine, dit la cinquantenaire en commençant à servir le thé. Alors Cécily qu'est-ce qui vous amène chez moi!

  Je me racle la gorge afin de me donner une certaine contenance.

- Ça fait un moment que Javier ne s'est pas montrer au bureau, alors je suis venu aux s'il lui était arrivé quelque-chose de...grave!

Je bois une gorgée du délicieux thé qu'elle m'a servi en attendant sa réponse qui ne tarde pas à arriver.

- Javier a dû se rendre en Espagne, la veille du jour de l'an, m'informe l'andalouse.

«En Espagne !» Je me répète intérieurement.

- Vous savez pourquoi il demeure injoignable ?

- Malheureusement dans sa hâte, il a oublié son téléphone portable sur son bureau, dans sa chambre, m'informe t-elle.  Mais ne vous en faites pas, dès qu'il sera en mesure de me joindre, je ne manquerai pas de lui dire de vous appeler.

- Je vous en serais reconnaissant Carmen.

Je m'empresse de terminer ma tasse pour demander conférence lorsque la voix de Carmen sonne de nouveau à mes oreilles :

- Vous vous inquiéter de la sorte lorsque tout vos collaborateurs s'absente, ou lorsqu'il s'agit seulement de mon filleul ?

Sa question me prend carrément au dépourvu. Mon premier réflexe est de penser à lui mentir, mais quelque-chose me retiens. J'ai l'impression que de cette question dépendra notre futur et aussi incroyable que cela puisse paraître j'éprouve quelques scrupules à mentir à la femme qui est comme une mère pour Javier.

- Seulement lorsqu'il s'agit de votre filleul, je lui avoue.

- C'est bien ce que je pensais, dit-elle alors qu'un fin sourire se dessine sur ses lèvres.

DérapageOù les histoires vivent. Découvrez maintenant