Dérapage

Amoureux (bis)

Pdv Cecily.

   « Je l'ai fait!»

  je ne cesse de me le répéter, tandis que mon cœur bat à tout rompre. Une vague d'excitation mêlé d'appréhension me parcourt. Je ne crois pas avoir déjà ressenti cette sensation.

- S'il te plaît, ne te moquer pas de moi, me prie le jeune homme d'une voix suppliante.

   - Je ne crois avoir été un jour plus sincère qu'à cet instant, Javier, je lui réponds.

  Je parcours la distance qui nous sépare et m'empare de sa main droite.

- Cette nuit-là Javier, j'ai compris que si je restais, je devrais remettre en question mon mariage....ma vie tel que je l'ai toujours vécu, alors j'ai flippé, je lui avoue. J'ai flippé parce-que ce jour-là, tu m'ais apparu comme une évidence. Une évidence contre laquelle j'ai cru, bêtement, pouvoir lutter en te fuyant.

- Ne fais pas ça, Ce..., Essaie t-il de m'arrêter.

- Chuuut!! Je l'interromps en posant mes doigts contre ses lèvres. Maintenant que j'ai commencé, laisse-moi terminer.

Ma voix n'est plus qu'un murmure sensuel qui le fait frissonner.

- J'ai passé quarante jours à des centaines de milliers de kilomètres et  j'ai pris un tas de résolutions pour essayer de t'oublier, mais il n'a fallut que  d'un baiser pour me rendre encore plus amoureux de toi. Je ne veux pas que tu m'oublies. Je veux être celui à qui tu dédies tous tes regards et tes sourires... Celui pour qui tu organises des soirées....

  Je fais une pause pendant laquelle je rapproche  au point de sentir son souffle contre ma joue, puis continue :

- Je sais que c'est égoïste de te demander une tel chose, alors que je suis marié et que je ne peux pas t'offrir ce que tu mérites, ni te le promettre....mais s'il te plait ne me quitte pas.

Je ne crois pas avoir un jour supplié une de mes conquêtes. D'aussi loin que je me souvienne, je n'ai jamais eu à supplier qui que ce soit. Là où mon charme ne marchait pas, mes manigances faisaient l'affaire, mais pas aujourd'hui. Aujourd'hui, je veux que ce soit différent.

   Je rapproche mes lèvres des siennes Pour m'en emparé, mais une silhouette sortir de nul part bouscule Javier qui manque de se retrouver les fesses au sol. Mon cœur rate un battement lorsque je remarque de qui il s'agit. La nouvelle venue s'accroupit au côté de Javier et fait mine de chercher quelque chose sur la pelouse qui recouvre le jardin. Avant que nous ne comprenons ce qui se passe, elle laisse échapper un rire suivi de propos que j'ai du mal à comprendre, c'est alors qu'une voix m'interpelle:

- Tu es ici, mon amour ! S'exclame Kate. Ça fait près d'un quart d'heure que je te cherche.

  Je me crispe lorsque Kate passe ses bras autour de moi et esquive involontairement ses lèvres alors qu'elle essaie de m'embrasser. Je lui fais signe de la tête en direction de Stella et Javier devant son froncement de sourcils confus.

- Et depuis quand tu joues les prudes chéri ? Se moque mon épouse doucement.

Depuis que l'homme à qui je viens d'avouer mes sentiments se trouve à quelques mètres de nous, ai-je envie de lui répondre, au lieu de quoi, fait un sourire forcé et sort:

- Tout le monde n'est pas à l'aise avec les démonstrations en public.

Elle laisse échapper un simple "ha"  en comprennant mon sous-entendu et s'écarte légèrement de moi pour faire face à Javier.

- Je vous ai vu parler avec Randy tout à l'heure, et il semblerait que vous lui avez fait une très forte impression, s'adresse mon épouse à Javier.