cœur brisé.... cœur sauvé.(2)

1.1K 77 9
                                    

PDV Javier.

Peu à peu, je me sens émerger du sommeil réparateur dans lequel j'étais plongé. Je sens une légère douleur au niveau des hanches alors que j'essaie de sortir du lit. Un rapide coup d'œil jeté de l'autre côté du lit me fait prendre conscience de la masse étendue à mes côtes quelques secondes plus tôt. Étendu sur le ventre,  le visage tourné vers moi, je peux admirer  le contour de son profil gauche, sa pommette saillante, ses longs cils qui trônent sur ses paupières, ses joues recouvertes d'une barbe qui lui mange quasiment tous le visage....et ses cheveux châtains, presque blond, mi-long qui part dans tous les sens.

  Je regarde mon amant de la veille, le cœur serré, en décidant de faire ce que je sais faire le plus, fuir. Je jette un coup d'œil circulaire dans la chambre d'hôtel et repère rapidement les vêtements que je ne tarde pas à enfiler. Pendant que je m'habille, j'entends la voix de Rafa me traiter une fois de plus de lâche, mais Je ne pense pas être prêt à faire face à ce genre de situation. Peut-être un peu plus tard, quand j'aurai réfléchir à ce que je vais lui dire, mais pas maintenant....pas après cette nuit.

- Tu t'en vas? lance la voix endormie de mon amant depuis le lit.

Je sens mes membres se raidir. Je lui fais face, pris de vertige et de dégoût pour moi-même lorsque je croise ses iris bleu-gris.

FLASHBACK ( QUELQUES HEURES PLUS TÔT).

     Je suis extrêmement tendu, stressé, alors que je fais des allers-retours dans le couloir qui mène à la chambre de ma mère. Après plusieurs longue inspiration, je lève une main hésitante et frappe de légers coups à la porte. Je ne tarde pas à voir apparaître dans l'embrasure ma petite sœur Ines.

- Ah c'est toi! Dit-elle froidement avant de retourner à l'intérieur en laissant la porte ouverte.

  Je ne m'attendais pas à de folle retrouvailles, pas après ce que m'a confié Dolores il y'a à peine deux heures. Pourtant, j'avais quand-même espéré un peu plus de chaleur.

- Je vais faire les courses pour le dîner.... Tu entres ? dit-elle en prenant dans les bras un petit garçon qui doit sûrement être Marío, tandis que je reste bêtement immobile devant l'entrée.

Je m'empresse de pénétrer dans la pièce sous le regard glacial de ma mère et celui indifférent de ma sœur.

- Dolores et Dario s'en occupent! L'informe- je.

Elle hausse les épaules en sortant après avoir lancé :

- Je trouverais bien quelque chose a faire.

Je regarde la porte clause d'où vient de disparaître ma sœur, avec un petit pincement au cœur. Je reporte ensuite mon attention sur ma mère étendue dans son lit. Je peine à croire que le cette personne pâle, maigre, les joues creuses  présente dans cette chambre est bien ma mère. Seul son regard, d'un bleu saphir, ayant gardé toute sa force m'enlève tout doute.

  Je m'approche du lit d'un pas lent en essayant de soutenir son regard le plus longtemps possible.

- Bonsoir, maman ! Je la salut en m'asseyant sur le siège vacant près de son lit.

Cette dernière me fixe longuemet avant de reporter son regard à la porte. Craignant qu'elle ne m'ait pas entendu, je me répète :

- Maman, c'est moi Javier... ton fils, j'ajoute après plusieurs secondes.

La grimace qu'elle ne prend même pas la peine de retenir me fait comprendre qu'elle m'a parfaitement entendu, mais malgré tout, elle reste toujours stoïque. Il ne faut pas être Einstein pour en déduire qu'elle a décidé de faire abstraction de ma présence. Ce constat m'attriste énormément, mais je décide de ne pas me laisser abattre.

DérapageOù les histoires vivent. Découvrez maintenant