colère et récidive (2)

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Pdv Cecily.

- Mais qu'est-ce qui c'est passé pour que vous en veniez aux mains? Me demande Javier qui essaie de suivre mon rythme en me courant presque après.

J'accélère le pas pour éviter qu'il me rattrape. Je suis bien trop furieux pour expliquer un geste que je ne m'explique clairement pas. La virulence avec laquelle j'ai réagi me sidère encore.

Ce n'est pas la première fois que je suis confronté à l'infidélité, j'irais jusqu'à dire qu'elle fait partie de mon lot quotidien avec un frère comme London. Et pourtant, jamais je n'ai réagi de la sorte.

- Cecily, Attends-moi ! Me crie Javier.

- Pourquoi ne vas-tu pas retrouver ton putain de copain et me foutre la paix! Vocifère-je en lui faisant face subitement.

Je le vois sursauter devant la hargne contenue dans ma voix. Ses yeux s'assombrissent de tristesse tandis qu'il me tend quelque-chose.

- De la glace, pour éviter que ça enfle, dit-il en pointant mon ma pommette droite du visage.

Je sens la culpabilité pointé son nez alors que je prend le sac qu'il me tend.

- Je suis désolé, Javier. Je ne voulais pas te crier dessus, je m'excuse d'une voix radoucie. Mais il serait préférable que tu partes retrouver les autres.

Il hoche la tête et se retourne en direction de l'ascenseur quand il stop soudainement sa progression pour revenir vers moi.

- Écoute, je ne sais pas ce qui c'est passé et tu n'es pas obligé de m'en parler. Mais, je ne peux pas te laisser conduire dans cet état. Donc je te propose qu'on aille à la pâtisserie, au coin de la rue, se choisir un bon gâteau au chocolat et le savouré. D'après ma marraine, rien ne vaut une bonne dose de sucre pour recouvrer sa bonne humeur. Perso, je ne suis pas du genre à manger dans ce genre de situation, mais je me dis que peut-être qu'avec toi ça marchera. Qu'en dis-tu ?

Il me fait un sourire engageant auquel je réponds par un mutisme.

- Aller, s'il te plaît ! Me prie Javier en faisant une mine de chien battu qui finit par avoir raison de moi.

- OK!

Je vois son regard s'illuminer et un énorme sourire égayer ses traits. J'applique le sac de glace sur ma joue qui commence déjà à gonflé, pour me détourner du trop plein d'émotions contradictoires qui me submergent.

(...)

Quinze minutes plus tard, assis l'un en face de l'autre dans un coin du café, nous nous observons sans savoir quoi dire. Gêné par le silence de plus en plus pesant qui s'installe à notre table, Javier ne cesse de se passer la main dans les cheveux.

-Tu risques de te les arracher si tu continues, lui ai-je fait remarquer.

- Je crois que je devrais les couper. Ils ont pris bien trop de longueur, me dit-il, trop heureux de trouver un sujet sur lequel rebondir.

- Pas tellement ! Je trouve qu'il te vont très bien. Tu devrais les garder....enfin c'est toi qui vois.

Cette fois c'est moi qui suis gêné. Je n'aime pas la faciliter avec laquelle je perds mes moyens ces derniers jours.

- Je crois que ça va enfler, dit-il en passant sa main sur la partie meurtrie de ma joue.

Un doux frisson me parcours l'échine tandis que nos pupilles se happent. Au prix d'un effort surhumain, je me détache de cette exquise torture qu'est la sensation de sa peau contre la mienne.

- Tu as tes habitudes ici? Je demande en engloutissant une bouchée de ce fameux gâteau au chocolat qui nous a été servit à notre arrivée.

- Pas vraiment ! Ma marraine est la gouvernante de la mère de Darío. C'est elle qui est une habitué de cette pâtisserie. Parfois ma marraine m'envoie chercher la commande de la señora Glorianna... Pourquoi est-ce que tu me fixes ainsi?

DérapageOù les histoires vivent. Découvrez maintenant