Dérapage

retrouvailles et prise de conscience

Pdv Javier.

- Tu ne trouve pas que mes cheveux font un peu trop ....

- Gay?! Termine Dario à ma place. Bien-sûr ! D'ailleurs tes grands yeux en amande et cette petite bouche en cœur achève d'effacer toute part de virilité en toi.

Je rougis devant de honte devant ma propre bêtise, mais j'ai tellement peur qu'elles me catégorisent à cause des nombreux aprioris qui existent sur les gays! Mais le regard indulgent, limite moqueur qu'il me lance mon ami me fait comprendre qu'il ne me tiens pas rigueur de ma sotise.

- Arrête de stresser, tous se passera super bien ! Essaie-t-il de me rassurer. Toi-même tu m'as dit qu'elle sont adorables.

- Je sais, reponds-je. Mais ça fait trois qu'on ne s'est pas vu, peut-être qu'elles ont changé ? Peut-être que maman....

- Arrête Javier ! Me stoppe Dario d'une voix calme et rassurante. Il n'y aucune raison qu'elle ne t'apprécie pas parce-que tu es quelqu'un de super et il faudrait être aveugle pour ne pas s'en rendre compte.

Je lui fais un petit sourire, reconnaissant qu'il ait décidé de m'accompagner.

- Bon, tu m'explique ce qui se passe avec Rafa? Reprend le jeune homme. J'ai remarqué quand on était à Madrid une certaine tension entre vous.

Mon regard se voile subitement.

- Nous nous sommes disputés au sujet de Cecily, je lui avoue. Il m'en veut pour la manière dont je suis parti de Londres. Il a dit, et je cite:« j'ai toujours pensé que c'était l'autre le connard, mais en fait le véritable connard c'est toi, doublé d'un lâche qui passe son temps à pleurnicher». Je me suis énervé qu'il ne me comprenne pas et tout est parti en vrille. Je lui ai dit des horreurs que je ne pensais pas, mais qui connaissant Rafa, ne passera pas aisément.

- C'est vrai que Rafa n'est pas du genre à pardonner aisément. Mais que lui as-tu dit pour que vous en arriviez jusque là ?

- Je l'ai traité en autre d'hypocrite qui vient me faire la morale sur ma rupture alors qu'en réalité, il n'attend que ça pour avoir une chance de me sauter.

Je vois les yeux de mon vis-à-vis s'arrondir comme des soucoupes avant qu'un rire ne s'échappe de sa gorge.

- Tu lui as vraiment dit ça ? C'est qu'il se lâche dernièrement mon petit Javi! Se moque Dario.

Je lui jette un regard irrité et lui lance avec morgue :

- Je ne vraiment vois pas ce qu'il y'a de drôle Dario. Rafa pourrait ne plus jamais me reparler.

- rrrho, y'a pas mort d'homme ! Continue t-il de rigoler. Même si la manière dont tu l'as formulé est assez insultante, tes mots ne sont pas pour autant loin de la vérité. Et Rafa n'est pas une personne de mauvaise fois au point de nier la vérité et te condamné.... seulement, il va falloir laisser la gêne que tu as engendré s'envoler avant que votre amitié ne se réchauffer.

- Tu penses ?

- J'en suis certain ! Répond le jeune homme. Cela dit, il faut que je te parle de quelque chose d'un peu plus délicat.

Il se racle la gorge avant de continuer :

- Hier j'ai eu ne conversation avec Cassidy...une très longue conversation. Et nous avons abordé le sujet de Cecily.

Comme à chaque fois que je pense à lui, je sens une pression s'exercer sur mon cœur. Dernièrement, j'ai plusieurs composé son numéro mais je n'ai pas eu le courage d'aller jusqu'au bout. L'idée qu'il puisse me détester à cause de cette satanée image me terrorise. Mais plus que tout, c'est de penser qu'il pourrait m'oublier qui m'est insupportable. Il ne se passe pas un seul jour sans que je ne pense à lui. Il me manque tellement qu'il m'arrive d'espionner pendant des heures son profil twitter et Instagram qu'il poste quelque chose pour avoir l'impression de toujours faire partir de sa vie. J'aimerais tellement pouvoir lui parler, mais comme Rafa l'a dit, je suis trop lâche pour lui faire face de nouveau.