la fuite

1.7K 121 29
                                    


Pdv Cecily.

L'aube venait à peine de pointer le nez, lorsque j'ai passé la porte de ma maison.  Je cours directement à l'étage et entre dans notre chambre. Je  file dans mon dressing, prends le première valise à porter de main et y fourre quelques vêtements. Je passe par mon bureau, au rez-de-chaussée pour prendre quelques dossiers importants. Quelques coups frappés à l'entrée m'interpellent.

- Bonjour Mr Black ! Me salue la gouvernante. On ne vous attendait pas aujourd'hui.... Dois-je demander à ce qu'on vous préparer un petit déjeuner ?

- Ça ne sera pas nécessaire Alix, je ne fais que passé, réponds-je en lui indiquant la valise posé près du bureau.

- Très bien, Mr Black, je vous laisse seul, alors ! Faites un bon voyage.

- Merci, Alix !

Rassemblant toute la paperasse dont j'ai besoin, j'attrape ma valise et cours presque vers le taxi que j'ai appelé un peu plus tôt.

Une fois sur la route, je compose le numéro de Cassidy. Elle laisse sonner plusieurs secondes avant de répondre :

- Cassidy, c'est Cecily à l'appareil...

- J'avais remarqué, m'interrompt la brune.

Je souffle bruyamment, exaspéré.

- Je serais absent toute la semaine, je voudrais que tu transfères mes dossiers les plus urgents à London.

-Ok! Mais tout va bien ? Où vas-tu ? M'interroge Cass, inquiète.

- Tout va bien Cass. Je vais en Ecosse, rejoindre ma famille.

Un blanc s'installe entre nous, pendant lequel je m'attends à des récriminations de la part de mon amie. Un reproche... Une réprimande... Quelque chose qui me mettrait face à ma bêtise. Mais rien!

- Je vois, murmure t-elle simplement. Passe un excellent séjour.

D'abord surpris, je mets du temps à lui répondre :

- Mer...ci..., Begayé-je.

Même si la réaction de Cass me surprend beaucoup, je suis rassuré qu'elle me soutienne. À demi-mot certe, mais soutien quand-même.

  J'ai compris au cours de la nuit précédente qu'il fallait que je mette rapidement un terme à cette petite incartade. Et que Cass soit de cette avis m'aide à me sentir moins salop que je ne le suis en réalité.

Mon cœur se serre en repensant à l'expression, à la fois triste et blessé de Javier. J'imagine son désarroi en m'entendant traverser le couloir. Comme il a du se sentir misérable, nu et abandonné, dans ce grand lit, après ce que nous avons fait.

Mais comment...? Comment aurais-je pu rester après ce qu'il m'a dit... après ce que nous nous sommes dit?

Hier, quand j'ai demandé à Javier de m'accompagner à Oxford, j'étais à des années lumières de me douter de la révélation que j'aurais. Après la soirée au loft, l'attitude de Javier se faisait plus réceptive. J'avais donc compris que notre première fois n'était plus pour longtemps. En homme prévoyant, j'ai acheté le nécessaire pour ne pas qu'il nous fasse défaut le moment venu. J'avais tout organiser pour que cette journée soit exceptionnelle. Je savais qu'il était tombé sous le charme de la vielle ville que nous n'avons malheureusement pas eu le temps de visiter lors de notre dernière venue. J'avais donc prévu une petite promenade, et j'ai pris bien soin de me renseigner sur l'histoire des lieux que nous allions visiter. La promenade serait suivie d'un dîner, j'avais même emmener une bouteille de vin spéciale. Je m'étais imaginé qu'avec un peu de chance.... Seulement je n'avais pas prévu que le temps précipiterait les choses. Un moment, j'ai même cru que cela ne se ferait pas, puis lorsque nous montions dans nos chambres, j'ai vu dans dans ses yeux que c'était le bon moment. Le moment où je devais prendre l'initiative sans paraître pressant et c'est ce que j'ai fait.

  Après qu'il ait refermé la porte, j'ai couru jusqu'à ma voiture chercher la bouteille de vin que j'avais emmené, bien-sûr sans oublier de passer par la boîte à gants récupérer le paquet de préservatifs que j'y avais laissé, ainsi que le tube de lubrifiant.  Je suis ensuite remonté me sécher avant d'aller frapper à sa porte. Le reste s'est passé de manière plus.... naturel.

Tout me paraissait plus puissant... percutant. J'avais l'impression de redécouvrir ce qu'est une étreinte passionnée tellement tout était merveilleux et sensationnel. Du moins jusqu'à ce qu'il me dise qu'il m'aime et que je lui réponde que moi aussi. Sur le coup c'était la suite logique...une évidence même, je dirais. Ce n'est qu'après que j'ai pris conscience des mots que j'ai laissé échapper....de leurs teneurs et implications.  Des mots qui avaient jaillit de mon cœur. Et même si je suis presque certain qu'il n'ait pas entendu, moi je les ais entendu.... ressenti et je ne peux dorénavant plus les renier.

Après cela, je ne pouvais plus agir comme si de rien n'était.  Si j'étais resté, j'aurais fait le choix d'accepter ses sentiments, de les assumer et ça c'était tout bonnement inimaginable. Alors quitte à être cruel, insultant et blessant, j'ai préféré partir. Je n'ai jamais voulu que sa première fois se termine ainsi, mais je n'avais pas le choix.

En roulant, je me suis mis à réfléchir à nous, à tous ce qui s'était passé et au moment où j'ai perdu le contrôle. Et tout m'est paru, soudainement plus claire... limpide. Les insinuations de London et Cass, les craintes de Kate... Je ne pouvais plus le nier. Plus après cette nuit. Le pire, c'est que je ne peux même pas prétendre que j'ai agit sur d'un coup de tête. Ce qui est arrivé la nuit précédente, je l'ai désiré ardemment, je m'en rends compte, maintenant. Je crois que tout à commencer lorsque Cass m'a dit que Javier avait le béguin pour moi.

Mon plan en le faisant travailler avec moi n'a jamais été de le séduire, mais plutôt de l'emmener à commettre une faute professionnelle grave qui le mettrai à ma merci. Mais après la révélation de Cassidy, j'ai commencé à faire attention à lui. J'ai commencé à rechercher son regard...son attention, son administration.... Pourquoi ?
Peut-être parce-que à ce moment là cette attirance était réciproque et que cette sombre histoire de séduction pour sauver le couple de London n'était en fait qu'une excuse bidon pour ne pas avoir à regarder la vérité en face.

  Je crois que là où j'aurais du me douter que quelque chose n'allait pas, c'est lorsque je me suis disputer avec London à cause de lui, choses que je n'avais jamais fait pour aucune autre personne, y compris Kate.... Ou lorsque j'attendais, pendu à mon téléphone qu'il daigne m'appeler. Çà aurait pu être lorsque je me suis battue pour lui, ou lorsque j'ai voulu le consoler en revenant de Oxford et  que je l'ai embrassé , alors qu'en général, je me contente d'attendre que ça passe.... Ou encore lorsque j'ai ressenti de l'agacement quand je l'ai vu embrassé Rafael.....ou peut-être lorsque je l'ai vu si désemparé après qu'il ait fait son coming out obligé pour sauver la peau le mon frère. Ce jour là, j'ai bien senti qu'il était différent. Oui, c'est peut-être la que j'ai commencé à perdre le contrôle.

Alors si c'est vrai, cela voudrait dire que ça dure depuis des mois. Des mois que je me mets des œillets pour ne pas voir la réalité. Des œillets que ce qui s'est passé la nuit précédente a fracassé. C'est fou comme certaines vérités peuvent tout chambouler !

- Qui est Javier ? Me demande une femme d'un certain âge, assis en face de moi dans le train.

Je lui jette un regard, stupéfait qu'elle me pose cette question.

- C'est que depuis que nous sommes assis, je vous entends souvent murmurer ce prénom, explique la dame. C'est votre amoureux ? C'est lui que vous partez rejoindre à Édimbourg

Plusieurs secondes s'écoulent pendant que je réfléchis à sa question. Est-il mon amoureux ? La réponse m'apparaît, alors claire et nette. C'est donc avec un sourire amer au lèvres que je lui réponds :

- Non, C'est l'homme que je dois fuir.

🏵️🏵️🏵️🏵️🏵️🏵️🏵️🏵️🏵️🏵️🏵️🏵️

Pauvre Cecily ! Lui qui voulait s'amuser impunément, voilà que les étaux d'un amour non désiré se referme sur lui!

  Je voudrais vous remercier de continuer de suivre cette histoire en espérant que celui-ci vous aura plu.

DérapageOù les histoires vivent. Découvrez maintenant