un invité surprise(corrigé).

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Pdv Cecily.

-Je peux savoir ce qu'il fout ici ?

La voix de London me fait tourner la tête vers la porte pour voir entrer Javier dans le bar où London et moi avons pris nos quartiers.

-Je l'ai invité, réponds-je en faisant signe au nouveau venu pour qu'il nous rejoigne.

London me fait les grands yeux, surpris pas ce que je venais de lui dire.

-Tu es devenu fou ? Crie t-il presque. Eva pourrait arriver d'un moment à l'autre.

Je fronce les sourcils en apprenant la venue de ma belle-soeur.

-Je ne savais pas, articule-je calmement.

-C'est tout ce que tu as à dire ?C'est tout ce que tu as à dire ?

-Ne t'en fais pas, je gère ! Dis-je sûr de moi.

London ouvre la bouche pour répliquer, mais l'arrivée de Javier à notre niveau l'oblige à ravaler sa réplique.

  Pendant tout notre échange, je n'ai pas perdu l'espagnol du regard. Dès qu'il aperçoit mon frère, je le sens hésiter à avancer.
Il faut dire que pendant le mois qu'il a passé à travailler pour London, ce dernier ne lui avait pas fait de cadeaux. Sa réaction ne m'étonne pas et j'en viens même à la trouver compréhensible et m'apprête à aller l'accueillir avant qu'il ne décide de repartir.

-Je n'étais pas sûr que tu viendrais dis-je avec un sourire engageant.

Il paraît hésiter un moment avant de s'avancer et de prendre place près de moi. Il salue London et baisse les yeux. Il est recroquevillé sur lui-même et donne l'impression d'une petite chose fragile avec son attitude que je qualifierais presque de soumise.

Il fait peine à voir.
Comment avons-nous pu croire que cette petite chose soumise puisse représenter un quelconque danger pour l'avenir de London.
En m'écoutant, on pourrait s'imaginer que je le méprise, ce qui n'est absolument pas vrai. Je ne fais que souligner une évidence qui m'apporte un certain soulagement et en même temps éveillée mon intérêt.
Je suis soulagé parce que s'il y a une chose que m'ont apprise ces deux derniers mois, c'est qu'il est bien trop timide, renfermé, et effacer pour tenir me tenir tête où encore tenir tête à London.Je suis soulagé parce que s'il y a une chose que m'ont apprise ces deux derniers mois, c'est qu'il est bien trop timide, renfermé, et effacer pour tenir me tenir tête où encore tenir tête à London. Ce qui le rend énigmatique. Javier est quelqu'un qui peut paraître fade aux premiers abords, mais qui cache bien des choses qu'il me tarde de découvrir.

Je ne cesse de me demander ce qui à bien pu lui arriver pour qu'il décide de devenir l'être quelconque, fade qu'il veut être aujourd'hui.

-Tu veux commander quelque chose ? Demande-je en faisant signe à la serveuse qui débarrasse la table d'à côté.

Il fait non de la tête, puis se racle la gorge pour répondre.

-Je préfère attendre que Cassidy arrive.

Il jette un regard de biais à London avant de détourner les yeux devant le regard meurtrier de mon frère.
L'atmosphère devient et j'essaie d'écouter mon frère qui continue à me parler en essayant de faire abstraction de la présence de Javier. Quant à Javier, il fait ce qu'il sait faire le mieux, c'est-à-dire se faire tout petit, facilitant ainsi la tâche à London.

-Salut les mecs! J'espère que vous ne m'avez pas attendu trop longtemps. Lance Cassidy que je n'avais pas vu arriver.

Pdv Javier.

Je lève la tête et la vois me sourire et c'est en ce moment que j'aperçois qu'elle est accompagnée.

-Les gars, je vous présente Sebastián. Il est architecte et travaille sur l'un des projets de mon père.

Je regarde le dénommer Sebastián et un mot me vient à l'esprit; séduisant.
Il est grand, presque un mètre quatre-vingt-dix, la peau mate et les yeux bruns. Il dégage cette même aura que Cécily qui les rend si impressionnants et irrésistibles.

-Enchanté ! Répondent les deux frères.

Quant à moi, je me contente de hocher la tête en sa direction.

-Moi... c'est Cécily, mon frère London, en désignant son frère. Et le dernier, c'est Javier.

-Enchanté ! Lui répond l'ami de Cassidy.

Un accent ! Je lève immédiatement les sourcils pour marquer mon étonnement. Il n'est clairement pas d'ici.

-J'espère ne pas être de trop, ajoute t-il en souriant.

Son téléphone se met automatiquement à sonner. Il s'excuse et décroche puis commence à parler en espagnol à son correspondant, confirmant mes suppositions.
Inconsciemment, un sourire apparaît sur mon visage et me laisse bercé par le mélodieux qu'est le nôtre.

À l'exception de ma marraine que je vois très peu, vu mes horaires de travail, je n'ai pas eu l'occasion de pratiquer ma langue maternelle. L'entendre parler m'a rappelé mon pays et ma famille. Pouvoir parler l'espagnol en dehors est malheureusement un luxe que je ne me suis pas permis depuis un bon moment.

  Dès qu'il raccroche, je lui demande avec un sourire engageant et une audace qui ne me ressemble pas :

-Castille ?

Il sourit et hoche la tête :

-Je suis de Madrid et toi ?

-Je te laisse deviner ? Dis-je à mon tour.

-Andalousie ! S'exclame t-il. Mais pas des grandes villes, je me trompe ?

Je fais non de la tête et précise.

- Je viens d'un petit village des alentours de Cadix, mais je suis originaire Almeria.

- La famille de ma mère est originaire de Séville. Ça fait combien de temps que tu vis à Londres ?

-Au cas où vous ne l'auriez pas remarqué, nous ne sommes pas tous à parler un seul mot de votre langue, m'interrompt Cécily l'air un peu énervé.

Le rouge me monte aux joues tandis que je m'excuse. Je suis tellement heureux de rencontrer un de mes compatriotes que j'en suis venu à oublier la présence des autres. Je me sens tellement seul dans ce pays étranger ! J'espère que Sebastián et moi deviendrons amis. Ainsi, je me sentirai moins..... Moins seul.

   

DérapageOù les histoires vivent. Découvrez maintenant