Lundi(1)

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Pdv Cecily.

  Je jette un coup d'œil à mon réveil, puis me dirige vers la salle de bain.  Il est six heures et quart du matin, autant dire que je suis très en avance sur mes horaires habituels. Je sifflote la mélodie de "you love to more" de Céline Dion pendant que je me frotte le corps. Je me sens léger ce matin, comme une plume et mes jambes se retrouve à se mouvoir toutes seules dans la salle de bain.

- Voilà un qui s'est levé de très bonne humeur ! Lance la voix fluette de Kate qui me fait sursauter.

- Kate, tu m'as fait peur!

Elle se rapproche un sourire au lèvres :

- Je suis désolée, je ne voulais pas te faire peur.

J'essaie de lui rendre son sourire, mais le cœur n'y pas. Je ne l'attendais pas avant au moins quatre jours et, jamais je n'aurais cru le dire, mais la voir ce matin à faire descendre ma bonne humeur d'un cran.

- Je croyais que tu ne devais rentrer que le jeudi, lui dis-je d'un ton calme, où perçait une pointe de reproches que j'aurai voulu dissimuler.

Elle se détache après m'avoir étreint et plonge ses pupilles gris-bleu dans les miennes, le sourcil levé et ajouté:

- Je vois à quel point tu es heureux de me voir.

Le sarcasme évidemment de son ton me fait me sentir honteux. J'ai conscience de ma bourde et essaie de me rattraper :

- Évidemment que tu m'as manqué, mais Chérie, dis-je avec un peu plus d'entrain. Ce qu'il y'a, c'est que je ne me suis pas encore remis de ma surprise.

Je la prends dans mes bras et parsème son visage de baisers.

- Tu es bien matinale aujourd'hui, remarque Kate avant que je ne m'empare de ses lèvres.

Une image s'impose alors à mon esprit et ce n'est certainement pas celle de ma sublime épouse. Je me sens totalement refroidir tandis que la graine de la culpabilité commence à germer en moi. C'est un sentiment tres désagréable.

- Il faut que j'arrive un peu plus tôt. London et moi avons une réunion avec le personnel. Mais tu ne m'as toujours pas dit pourquoi tu es en avance et d'ailleurs où est Pete, je continue en m'éloignant.

- Je vais devoir m'absenter pendant, environ cinq semaines,  le travail, du coup, je me suis dit que je devrais emmener Pete avec moi et lui faire découvrir mon pays, l'Écosse. Maman est tellement heureuse de l'avoir avec elle qu'elle a rajeunit d'au moins dix ans.

Un mois ! Un putain de mois!
Mon esprit est en ébullition et pleins de choses me viennent à l'esprit, des choses qu'il est indécent de penser en présence de Kate. Je ne sais d'ailleurs pas comment je fais pour rester calme et surtout pour paraître aussi triste, alors que je le suis pas le moins. Certainement que je dois être un sacré bon acteur pour qu'elle n'y vois que du feu et vienne prendre mes mains pour me réconforter :

- Je suis vraiment désolée mon amour, et sache que si je pouvais faire autrement, je l'aurais fait. Mais malheureusement, Clayton ne veux travailler qu'avec moi et c'est un de nos meilleures auteur, sinon le meilleur. Je ne peux pas me permettre de le perdre. Quant à mère, c'est les seules moment que nous pouvons passé ensemble.

Je hoche la tête simplement, encore sous le choc.

- Je compte passer deux semaines avec maman et le reste à travailler avec Clayton.

-  Je crois que je n'ai pas vraiment le choix... murmure-je enfin. Nous nous rattraperons.

Je la prends dans mes bras à nouveau et la serre contre moi. Quelque chose vient à nouveau titiller ma conscience, certainement la culpabilité et me fait me sentir misérable. C'est pas croyable, comme je peux passé de l'exaltation à la honte en moins de cinq minutes. Je ressens tellement de choses contradictoires que ça en devient aberrant.

-Quant comptes partir ? Je m'informe.

- À l'instant. Je suis venu prendre quelques documents. J'ai déjà mon billet pour le train. Je vais prendre un bain et tu m'accompagnes à la gare?

- Ok! Je me contente de répondre.





Pdv Javier.

Je jette un dernier coup d'œil au reflet que me renvoie le miroir en face de moi, et hoche la tête satisfait du résultat.

  Après avoir fait sensation dans le Smoking moulant qu'il m'avait offert, Darío a eu la brillante idée de m'emmener dévalisé son dressing, chez sa mère. J'ai dans un premier temps refuser de prendre la bonne dizaine de smoking qu'il me rendais, parce-que je ne voulais pas abuser de sa générosité, mais il m'a assuré qu'il n'en avait plus besoin et que se serait un vrai gâchis de les laisser moisir dans le fond d'un tiroir alors que j'en avais besoin. Ça faisait deux ans qu'il n'y avait pas touché et que vu qu'il compte s'installer définitivement en Espagne, ceux-ci n'aurais pas servit à l'avenir. Je me suis donc laissée tenter et Darío a réussi à me convaincre de n'en prendre que cinq. Darío étant un peu plus frêle que moi, marainne a du les élargir un peu. Le résultat est impeccable.

  Je  tourne à nouveau sur moi-même pour l'admirer encore une fois. Je me sens beau et chic dans les vêtements de haute, à la hauteur de Cecily. C'est peut-être futile et stupide de penser ainsi, mais aujourd'hui, je voudrais qu'il me trouve beau, qu'il l'admire et ce n'est certainement pas dans mes vêtements habituels un peu terne qu'il allait le faire.

- Pas besoin de gesticuler dans tous les sens Javier. T'es beau et le costume te vas super bien. Maintenant tu peux ramener ton cul sinon je risque d'être hyper en retard et toi aussi, je pense.

Je jette un coup d'œil à l'horloge et je rends compte qu'il à raison. À force de l'admirer, je n'ai pas vu le temps passé.

Désolé ! M'excuse-je. Je prends ma besace et te suis. Dis, tu crois que je devrais mettre du parfum ?

Rafael souffle bruyamment, l'expression excédé.

- Crois-moi Javier ; tu n'a vraiment pas besoin de toute ces choses. Même avec un sac de patates sur ma tête, tu es et tu resteras toujours canon. Il faudrait qu'il soit carrément aveugle pour ne pas s'en rendre compte, terminé t-il.

  Vivement que Cecily soit de cet avis et me le fasse rapidement remarquer.

DérapageOù les histoires vivent. Découvrez maintenant