Dérapage

l'histoire d'une nuit d'automne.

Pdv Javier.

- Qu'est-ce que tu fais? Me demande Rafael que je n'ai pas entendu entrer.

Je détache mes yeux du plafond pour les posent sur le nouveau venu avant de répondre:

- Rien, je réfléchissais juste!

- Ok! Je peux repartir si...

- Pourquoi ne me dis-tu pas ce dont tu voulais me parler plus tôt?

Il hésite plusieurs secondes avant de se lancer.

- Mama a laissé des pattes à réchauffer pour le dîner, mais elles ne font clairement pas envie. Donc si je me suis dit qu'on devrait se faire un resto, qu'est-ce que t'en penses ?

Passé la nuit à ressasser les évènements de la journée ne me séduit pas tellement, alors je décide d'accepter la proposition de Rafa.

- Volontier! Dis-je. Je vais demander à Darío s'il veut être des nôtres.

- Darío dîne avec sa mère et son beau-père ce soir, il ne viendra donc pas.

- Dans ce cas on ne sera que deux, je lance, d'un air léger.

Il sort de la pièce et va m'attendre dans le salon pendant que je me prépare. Lorsque je sors, je suis vêtu d'un jean bleu et d'un polo blanc, et de mon manteau que je m'apprête à enfiler.

Un instant Javier, m'arrête Rafa alors que je suis sur le point de sortir. Il sort une écharpe qu'il vient enrouler autour de mon cou.

- Cet automne s'annonce plus glaciale que les précédents. Tu devrais éviter de sortir sans écharpe, si tu ne veux pas prendre froid, me recommande le jeune homme d'une voix rauque.

Cet instant que je qualifierais d'assez intime à le don de me troubler bien plus que de raison. Ne sachant pas comment réagir sous le regard intense de mon vis-à-vis, je me sens rougir bêtement. C'est finalement lui qui met un terme à ce moment étrange en reculant de quelques pas avant de me contourner pour sortir. Je sens un sentiment de soulagement, mêlé à une pointe de déception m'envahir.

Nous rejoignons son bolide, garé non loin devant notre immeuble. Il fouille dans son coffre et sort un casque qu'il me tend. Je saute sur l'engin à deux roues après Rafa et passe les mains autour de sa hanche alors qu'il démarre. Il ne nous faut que quelques minutes pour nous arrêter devant une enseigne.

- Ne me dis pas que tu m'as fait renoncer à un plat préparer par marraine pour un McDo? Je m'écrie.

Je sais que la plus part des gens en raffolent, mais ce n'est pas mon cas. Je n'imaginais pas un cinq étoiles, mais certainement pas à un McDo. Cependant, je regrette mes mots quand je vois l'expression mortifiée peinte sur le visage de mon ami. Je comprends qu'il essayait de me faire plaisir et moi comme un idiot, je me comporte comme une diva.

- Je suis désolé, s'excuse t-il. Si tu veux, je connais un...

- Non, ce n'est pas la peine, je l'interromps. J'ai été surpris qu'on renonce à un plat de marraine pour un McDo, c'est tout. Je suis désolé si je t'ai donné l'impression de ne pas apprécier ton invitation.

- T'es sûr, me demande le jeune homme incertain.

Je hoche la tête simplement avant de me diriger vers l'entrée.

Il ne nous faut pas longtemps, après avoir pris place, pour passer notre commande.

- Comment ça se passe au garage ? Je lui demande, alors que nous entamons chacun nos plats.

- Ça se passe super bien, même si ça me fait un peu bizarre d'être le nouveau patron. Et mes anciens collègues sont géniaux, il me traite comme un des leurs, tout en me donnant le respect qui m'est dû.