Pardonne-moi (3bis) ou Maria del Pilar Palacios.

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Pdv Javier.

La présence d'un corps qui entrave mes mouvements, me tire de mon sommeil. Le bras passé par dessus mon épaule et qui me serre contre l'autre corps n'est autre que celle de ma marraine. Elle a du me prendre dans ses bras pendant mon sommeil.

J'évite de faire des mouvements brusques pour sortir de la sécurité que m'offre son étreinte.
J'ai les yeux gonflés et sûrement rougis pas les pleurs d'hier. Je n'ai pas de souvenir clair de ce qui c'est passé. Tout ce dont je me rappelle, c'est la sensation que quelqu'un s'amusait à me transpercer incessamment le cœur, tellement j'avais mal. Les souvenirs des moments passés avec mon père me revenaient les uns après les autres telles des lames bien acérées.

Ayant la gorge sèche, je décide d'aller m'en servir à boire. Je trouve Dario et Rafa affalés dans le canapé, la tête de Rafa posé sur l'épaule de Darío. Un fin sourire étire mes lèvres alors que je me dirige la table encore dressé. Je me sers de l'eau et porte le verre à mes lèvres. Lorsque je repose le verre, j'aperçois les cadres posés sur la table. D'une main tremblante, je me saisis du premier cadre à ma portée et le retourne. Il s'agit d'une photographie de mon père, pencher sur ce qui devait être le berceau des jumelles. Il devait avoir la petite trentaine et rayonnait de bonheur. Même maman qui était assise sur une chaise près de mon père, tandis que mon parrain me tenait dans les bras, semblait heureuse. C'est un de ses moments où on est tellement heureux qu'on se dit que rien de mal ne pourrait jamais nous arriver. Moi-même, malgré tout ceux par quoi j'ai du passé, ais du mal à croire que tout ça ait pu nous arriver, à nous... à moi.

Comment ai-je pu passer du fils choyé et aimé à celui qu'on déteste et maudit ? j'ai encore du mal à croire que mon père, cet homme jeune et fort soit mort, mais surtout que ma mère, celle qui m'a porté en son sein me déteste au point de m'empêcher de lui dire adieu.

La vérité, c'est que j'aurais dû me douter le jour où elle m'a dit de ne plus revenir à la maison que j'avais cessé d'exister pour elle. Comme j'ai été bête de croire qu'un jour elle me pardonnerais et m'accepterait à nouveau...

Flashback (quatre ans plus tôt)

- Qu'est-ce que tu fais là ? Me demande mon père, en me trouvant assis dans la cuisine de notre maison.

- J'attends que les jumelles aient fini leur émission pour les coucher, je lui réponds.

- Mais tu ne devais pas sortir avec le groupe de Arthur ?

Je hausse les épaules et réplique avec une expression détachée :

- Maman m'a demandé de garder les jumelles ce soir.

Il souffle bruyamment, exaspéré, par ce que je viens de lui dire. Maman était là quand Arthur est venu m'inviter à rejoindre son groupe d'amis. Il se doute qu'elle ait fait exprès de me demander de garder les jumelles pour m'empêcher d'accepter l'invitation du français.

- Aujourd'hui est le dernier jour du carnaval, tu devrais être avec les jeunes de ton âge plutôt que de garder ces deux petits monstres, dit-il en ébouriffant les cheveux de Maria-Ines.

- Je ne suis pas un monstre, s'insurge la fillette. N'est ce pas, Javier que nous ne sommes pas des monstres ?

Je lui souris en essayant de remettre ses cheveux en place.

- Il est impossible que des filles magnifiques comme vous puissent être des monstres. J'en mettrais ma main à couper que vous êtes des anges.

- Si Javier le dit, c'est que ça ne peut qu'être vrai, sort Maria-Dolores comme s'il s'agissait d'une vérité absolue.

DérapageOù les histoires vivent. Découvrez maintenant