cœur brisé.... cœur sauvé (3)

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PDV Javier.

- Tu t'en vas? lance la voix endormie de mon amant depuis le lit.

Je sens mes membres se raidir. Je lui fais face, pris de vertige et de dégoût pour moi-même lorsque je croise ses iris bleu-gris. La déception et la peine que j'y lisent, me serre le cœur.  Je comprends qu'une fois de plus, je viens de le blesser en essayant de me protéger.

  Nous nous fixons un moment, pendant lequel je peux voir ses émotions se muées en colère....une de ses colères silencieuses qui n'augurent rien de bon.

- Tu ferais mieux de t'en aller, lâche le trentenaire en se recouchant.

La froideur de son ton me secoue. Je rends compte que si je ne fais rien, là, maintenant, je pourrais le perdre définitivement.

- Cecily... Je l'appelle doucement en me rapproche du lit.

Il repousse vivement ma main qui cherche sa peau, me jette un regard plein de mépris et sans fait cas de sa nudité, va ouvrir la porte de la chambre, devant laquelle il se tient :

- Va-t-en Javier!  M'enjoins l'anglais d'une voix contenue.

Je suis tenté de suivre son injonction, rien que pour ne plus avoir à affronter le mépris avec lequel il me regarde, mais je sais aussi que ce serait une terrible erreur que je ne me pardonnerais très certainement jamais.

- Cecily, je te jure que j'allais revenir, j'essaie désespérément de le calmer. Je voulais juste pouvoir réfléchir à ce que j'allais te dire.

L'expression de son visage n'ayant pas changé d'un iota, me montre qu'il ne me crois pas. Cependant les cris étouffer provenant du couloir, très certainement des passants, l'oblige à refermer la porte.

- Tu penses vraiment que je vais gober ça ? Lâche-t-il en faisant claquer la porte, confirmant ce que je pensais déjà. Non, mais...à quoi est-ce que je m'attendais ?

- Cecily....

- Tu es partie alors que je dormais, sans un mot d'adieu...rien. Et moi comme un idiot je t'ai cherché partout, J'ai inondé tes comptes sur les réseaux sociaux de messages....je suis même allé chez ta marraine..... Je me suis comme....» il fait une pause ne trouvant très certainement pas les mots exprime son ressenti. «Mais malgré tout je suis venue te chercher dans un pays qui m'est carrément inconnu, dont je ne parle pas la langue, et toi tu ne trouves rien d'autre à faire qu'à me jouer le même tour?  Je croyais que ce qu'on vivait était spécial pour nous deux, mais il faut croire que je me suis trompé.

Il traverse la pièce et ramasse son boxer qu'il enfile rapidement, puis part à la recherche de ses autres vêtements. Ce n'est que lorsqu'il se saisit de son sac à dos que je comprends ce qu'il à l'intention faire.

- Tu ne t'es pas trompé...pour moi aussi c'était spécial! Je lui avoue en essayant de l'arrêt.

- À d'autres, Javier ! Ricane le jeune homme , cette fois totalement vêtu. Si ça avait été le cas, tu m'aurais parler de ta mère, de Valentina et de tout ce que tu as traversé.

Mu par une impulsion, je cours verrouiller la porte avant de plonger la clé dans mon pantalon.

- Qu'est-ce tu fais, Javier ?!

- je fais ce qu'il faut pour que tu m'ecoutes, je lui réponds avec une expression de défi peinte sur le visage.

J'ai l'impression, avec le regard qu'il me lance, qu'il n'hésitera pas à faire le nécessaire pour récupérer la pièce, quitte à utiliser la force, mais malgré tout, J'essaie de ne pas faiblir. Je l'entends soupirer devant mon air déterminé.

DérapageOù les histoires vivent. Découvrez maintenant