déhanché et Rafa (bis)

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Pdv Javier.

   Les écouteurs vissés aux oreilles, la musique à fond, je répète les paroles de "tu Boca" de Antonio José en passant l'aspirateur. Jusqu'à maintenant, je ne l'avais jamais vraiment aimé, parce-qu'elle ne me parlais pas vraiment. Mais depuis hier, c'est une autre histoire. Cette chanson me fait me remémorer des lèvres de Cecily, de chaque mouvement de sa langue contre la mienne. C'est tout mon corps qui s'embrase tandis qu'un sourire d'aise me soulève la poitrine.

   Je coupe l'aspirateur et sursaute   en apercevant Darío assis sur une chaise dans le salon.

- Et si ta bouche et ma bouche se rencontre dans une bataille..., fait le blond, traduisant les paroles de chanson.

Je retire mes écouteurs de mes oreilles, rouge de honte qu'il m'ait surpris, en essayant de le fusiller du regard, ce qui à le don de le faire exploser de rire.

- hahaha, très drôle ! Dis-je, sarcastique. Depuis combien de temps est là, à m'espionner?

- Un bon quart d'heure, me répond Darío. Je ne savais pas que tu chantais aussi bien.

Je lui jette le torchon que j'ai à l'épaule en soufflant.

-C'est ça, moque-toi de moi!

-Je ne plaisante pas, tu chante vraiment très bien. J'ai adoré écouter ton interprétation de muero al oir tu voz.

Je rougis à nouveau, gêner par tous ses compliments.

-Je vais prévenir Rafael de ta présence, ai-je annoncé pour changer de sujet.

Darío me fait un signe de négation de la tête avant d'ajouter :

- Ce n'est pas la peine, il sait que je suis ici. D'ailleurs, c'est lui qui m'a ouvert.

Je me raidis instantanément, les yeux ronds comme des soucoupes.

- Ne me...ne me dis pas qu'il m'a vu en train de...

Je n'ose pas terminer ma phrase vert de honte à l'idée du spectacle ridicule que j'ai pu offrir à mon insu à Rafa.

- Non seulement il t'a vu, mais il est resté environ dix minutes à de fixer, semblant adoré le spectacle que tu lui offrais, rétorque Darío. D'ailleurs, tu as un de ses déhanchés de ouf.

-  Je suis de son avis, retentit la voix de Rafa derrière Darío, un mince sourire aux lèvres.

  Je ferme les yeux, ne sachant où mettre.

- Vous comptez me chahuter toute la journée ? je les interroge.

Les deux s'échangent un regard de connivence et le sourire aux lèvres.

- Pourquoi se contenter d'une journée alors qu'on peux le faire toute la vie, fait le blond en imitant mon déhanché.

Avant de rencontrer mon ami, je n'avais jamais ressenti le besoin d'étriper quelqu'un, mais là, c'est définitif ; Darío me donne des envies de meurtre. Et Rafael qui n'arrête pas de sourire à ses blagues stupide, ne fait qu'exacerber mes idées noires.

- Vous feriez mieux de filer avant que je ne lance vous quelque-chose à la figure.

Le sourire de mes deux tortionnaires s'élargit encore plus.

- Javier qui sort les griffes ? Voilà qui est inédit. Je pourrais finir par croire que je commence à déteindre sur toi! Jubile mon ami.

- Tu peux toujours rêver ! Dis-je acide.

Rafa jette un coup d'œil à sa montre et fait signe à Darío qu'il devrait se presser.
Ce dernier lui lui repond à son tour d'un signe de la tête.

- Je voudrais qu'on discute un peu, plus tard, si tu as temps, dis-je alors qu'il s'apprête à partir.

- Mais pourquoi ne viens-tu pas avec nous, me propose spontanément le blond.

Je coule un regard vers Rafa qui me fixe impassible.

- Que comptes-tu faire de ton ta journée à part te morfondre tout seul ici? Insiste t-il face à mon hésitation.

- Je ne voudrais surtout pas m'imposer, je réponds.

En d'autres circonstances, je n'aurais pas hésiter à accepter. Mais depuis ce matin, j'ai la net impression de l'avoir déplu. Aussi, je  pense qu'il serait surtout préférable d'éviter de lui imposer ma présence dans de telles circonstances. Et puis, j'attends d'être un peu seul pour pouvoir appeler Cecily sans risquer d'être entendu, mais ça ils n'ont pas besoin de le savoir.

- Rafael et toi avez sûrement des tas de trucs à vous dire....

- Si tu veux venir, tu viens. Ce que j'en pense ; on s'en fout ! Maintenant, si tu veux éviter de nous suivre pour d'autres raisons, ça ne concerne que toi. Me coupe le mécanicien.

Voilà qui à le mérite d'être direct!
Pourquoi ai-je la désagréable impression qu'il lit en moi comme dans un livre ouvert ? Et cette expression qu'il affiche, comme s'il me mettait au défi de le contredire.
Je jette un coup d'œil à mon téléphone, indécis.

- Tu devrais éviter, si tu ne veux pas passé pour acquis après la première soirée, lance à nouveau Rafa, un mince sourire aux lèvres.

Là, il n'y a plus aucun doute ! Il sait! C'est peut-être pour ça qu'il est bizarre depuis ce matin ?
Mille et une hypothèse me traverse l'esprit tandis que mon rythme cardiaque s'accélère.

- Que se passe t-il entre vous ? Nous interroge Darío dont j'avais presque oublié la présence.

  J'ouvre la bouche pour répondre, mais aucun son ne sort. Devant mon incapacité à parler, c'est encore Rafa qui prend la parole :

- Entre nous ! Et ben, rien qui ne de regarde mon beau.

Sa voix est calme, mais son ton sans appel. Il n'en dira pas plus.

Il se dirige vers la porte, prend son manteau et une écharpe puis lance d'un ton neutre:

-Je vous attends en bas, ne trainer pas trop!

Je fixe la porte ou Rafa vient de disparaître encore sous le choc. 

-Javier, que se passe-t-il ? Me demande Darío, visiblement inquiet.

- Je....enfin.... bégaye-je. On peut en parler plus tard ? Il faut que j'aille me préparer si on ne veut pas faire attendre Rafa plus longtemps.

-Tu sais, si tu ne veux....

- Je veux venir, l'ai-je interrompu. Il le faut !

Il faut que je tire les choses aux claires avec Rafa. Lorsqu'on a tous perdus par le passé comme moi, on sait reconnaître un véritable ami quand on en voit un. C'est la raison pour laquelle je n'ai pas hésité à lui accorder ma confiance. Il est peut paraître dur, d'un premier abord, et c'est sûrement dû à son franc parler, Rafa a su démontrer qu'il est une personne de confiance, à l'écoute de son prochain et d'une gentillesse insoupçonnée. Je ne veux pas que notre relation retrouve la froideur qui  la caractérisait  il y'a  quelques mois. C'est pourquoi, il faut que je sache pourquoi il est en colère et régler la situation au plus. Quant à Cecily.....et ben il attendra.



 

DérapageOù les histoires vivent. Découvrez maintenant