hello! <3
alooors -OUI JE POSTE LE YOONMIN PROMIS MDRRRRR- j'ai eu bcp trop d'inspi pour ce chap. Il est... différent.
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Namjoon
- Tu t'es fait quoi au visage Jihyun ?
Jihyun se tourna vers moi, faisant grincer la chaise en face de moi, puis me fixa, les yeux grands ouverts. Puis son visage se ferma, un peu plus sévère :
- Je t'ai dit de plus m'approcher Nam, mes parents me tueraient.
- Mais... mais on est à l'école, alors c'est pas grave ?
Elle m'ignora et se retourna vers le tableau, attendant la venue du professeur.
Je ne comprenais pas. A l'école primaire, on était toujours collés ensemble Jihyun et moi. On nous appelait Ciel et Sebastian. Apparemment, j'avais une tête de garde du corps. Et Jihyun était très exigeante, donnait des ordres par-ci par-là, moi ça m'amusait à l'école. Avec ses cheveux bruns lisses, avec sa peau blanche et ses pommettes adorables. Avec cette manière qu'elle avait de se tenir bien droite, d'avoir un visage à la fois sévère et gentil, elle avait tout de suite attiré mon regard du haut de mes sept ans. On était par la suite devenus très proches.
Je ne comprenais pas. A l'école primaire, elle disait qu'elle me quitterait jamais, parce qu'elle comptait sur moi pour la protéger. Je riais, et je lui disais que je ne m'éloignerais jamais. Sans le vouloir, j'avais envisagé une perspective d'avenir dans laquelle elle figurait. Elle figurait en tant que super pote, vous savez, le genre à ne jamais vous laisser tomber. Ceux qu'on appelle alors qu'ils sont à huit mille kilomètres dans un autre pays parce qu'on sait qu'ils seront toujours là. Et ben elle et moi, c'était ça.
Je ne comprenais pas. A l'entrée au collège, quand elle a commencé à m'ignorer, je me disais que c'était peut-être ma faute. Je n'étais pas assez bien pour elle, ou peut-être qu'il se passait quelque chose dans sa vie et qu'elle n'avait pas vraiment envie d'en parler. Je peux comprendre, il y a des choses qui ne se disent pas, il y a des choses qui se taisent. Il y a des choses que je tais, des choses que je renferme. La plupart des gens disent que s'ils devaient avoir un pouvoir, ça serait de lire dans les pensées. Je trouvais ça tellement abjecte d'espérer pouvoir lire dans les pensées. Les pensées, c'était notre jardin secret, et personne, sous aucun prétexte, n'avait le droit d'y rentrer. C'était là où on riait quand on ne voulait pas qu'on nous voit heureux, c'était là où on hurlait quand on ne voulait pas se casser la voix, c'était là où on insultait tout ce qui bougeait quand on ne voulait pas être jugé pour "personne insolante".
Et je me disais que Jihyun, c'était peut-être là où elle pleurait quand elle ne voulait pas laisser échapper ses larmes. Et je respectais ça.
Je ne comprenais pas. Parce qu'au bout de quelques jours Jihyun, je la voyais de dos. Elle n'était plus à côté de moi en cours. Et plus les jours passaient, plus son dos se courbait. Comme s'il y avait un poids invisible qui la faisait s'affaisser. Je m'inquiétais de plus en plus. Je suis allé la voir, et elle m'a juste dit que c'était de la faute de ses parents.
Que j'étais mal vu au collège, et qu'il fallait qu'elle surveille ses fréquentations.
Je ne comprenais pas. Au collège, j'avais quatorze ans. Et au collège, ses parents ne pouvaient pas nous surveiller. Je lui en ai parlé. Mais elle m'a dit que les profs pouvaient cafter, que les élèves nous épiaient. En somme, pour elle, le monde nous fixait. Je lui ai dit à Jihyun, qu'elle était parano. La Jihyun, elle a pas voulu me croire. Et alors tous les jours, je voyais ses épaules tomber de plus en plus, sur la chaise d'en face, et j'avais même l'impression que la chaise avait du mal à la supporter. Comme si les pauvres piliers qui la transportaient se fragilisaient de jour en jour.
- Sortez vos classeurs. Donc avant de commencer, je vous pose une question : quelle est la chose la plus petite dans ce monde ?
La classe se tut, alors que je ruminais mes pensées, figées sur la chaise d'en face.
Je n'écoutai pas le cours pendant l'heure qui suivit.
Puis je me dirigeai vers les toilettes, parce que j'avais vraiment envie de pisser.
Je ne comprenais pas. Quand je suis entrée dans les toilettes, alors que ça faisait désormais plusieurs mois qu'elle m'ignorait, me rejetait, "pour me protéger" de ses parents qu'elle disait, j'ai entendu des bruits étranges. Les premières secondes, j'ai juste reconnu la voix de Jihyun.
Et alors, comme si mon cerveau s'était illuminé d'un coup, je restai sans voix, comme ça, au milieu des gémissements de douleur féminin et de plaisir masculin. Je restai, comme un idiot, devant les chiottes, à la limite du sanglot.
Jihyun, c'était une pute.
Alors que la porte s'ouvrit sur le gars qui refermait sa braguette. Il me fit un sourire sale et, passant à côté de moi, il parla ouvertement, sans prendre la peine de chuchoter ou de rhabiller Jihyun qui était complètement dénudée, les jambes ouvertes, alors que d'autres mecs affluaient dans les toilettes.
- Elle prend pour pas cher, franchement gros, la sauter un bon coup c'est énoooorme. Perso, j'la baise tous les jours, ça m'vide grave les couilles.
Et alors que les rires fusaient de derrière mon dos, Jihyun se rhabilla en vitesse, les larmes qui coulaient le long de son visage. Elle me gifla tellement fort que le bruit avait dû résonner jusqu'à Jupiter. Ou peut-être pas finalement. Sinon, peut-être qu'il aurait eu pitié d'elle*. De la vie qu'il lui avait laissé.
Je ne comprenais pas. Quand je décidai d'enfin réagir, je courus au secrétariat. Il y a des choses qui ne se disent pas. Mais il y en a où il le faut. Je courais à en perdre haleine, et avertit la CPE d'appeler les parents de Jihyun, que c'était urgent. Elle regarda dans les dossiers et dirigea son regard vers moi avant de soupirer, de me dire d'arrêter de faire des mauvaises blagues de ce genre.
Jihyun, elle avait pas de parents.
Et je comprenais. La brunette, la beurette, ça se ressemblait après tout. C'était ce que les gens disaient en cours.
Et je comprenais. Jihyun, elle avait tellement honte d'être face à moi. Son corps, son être, tout respirait la honte. La honte d'exister. La honte de vouloir subvenir à ses besoins parce qu'elle n'avait aucune source de revenus.
J'ai eu tellement honte moi-même de ne pas m'en être rendu compte.
Ouais, Jihyun, c'était la pute du collège.
Je n'étais pas Sebastian.
Sebastian, lui, il aura protégé Ciel tout au long de sa vie.
Alors que moi, quelques jours plus tard, quand je levai les yeux vers le tableau et qu'instinctivement mon regard voulut détailler ce dos courbé, il n'y avait plus personne sur la chaise d'en face.
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- C'est qui Jihyun ?
RM se crispa légèrement et souffla doucement :
- Jihyun ?
Le brun attendit patiemment une réponse.
- Jihyun, c'est une partie du Ciel.
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* = Jupiter c'est l'équivalent de Zeus mais version romain
j'espère vous avez compris le passé de nam, pas trop badé aussi
et aussi la dernière phrase, pas besoin de vous expliquer, vous avez compris je pense
bisous <3
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Infiltré [namjin]
FanfictionNamjoon est flic. Inflitré dans un gang sous le nom de RM, il monte peu à peu les échelons dans le but de démanteler le réseau. Cela s'avérera bien plus compliqué quand un témoin essentiel et surtout innocent sera capturé par le groupe. Le protéger...