Infiltré [namjin]

Good night

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love u 

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Woosung, c'était plus que mon cousin. Woosung, c'était comme mon frère.

Dans ce monde de sang et de combat dans lequel j'avais grandi, il avait été ma seule douceur que ma mère n'avait pas vraiment su me donner.

Il avait été mon point d'appui, d'accroche.

Je me précipitai vers lui en hurlant. Je le secouai de toutes mes forces, appuyai sur la blessure pour arrêter l'hémorragie de son torse.

- Reste avec moi Woosung, ne ferme pas les yeux, ne ferme pas les yeux tu m'entends ? WOOSUNG !

- J-... j'ai froid Jin.

- Je sais. Je sais mais ne ferme pas les yeux.

- J'ai sommeil...

- Tu vas dormir. Tu vas dormir mais pas tout de suite, reste avec moi.

Avant qu'il ne ferme les yeux, je lui giflai la joue pour le maintenir réveillé.

- NE T'ENDORS PAS !

Les bruits autour de me parvenaient qu'en fragment, un espèce de brouhaha envahissant qui ne faisait que me faire mal.

- Jaehyung... où est... où est Jaehyung ?

- Il va bien. Il va bien, j'en suis sûr. Il t'attend, il t'attend alors t'endors pas okay ?

J'étais étudiant en médecine. Je faisais des stages pour soigner les gens. J'étais doué.

Et il saignait devant moi, à flot.

- Jin ?

Peu de temps après, ceux qui avaient envahi la base furent tous arrêtés ou tués pour quelques uns.

- J'ai mal.

- Ca ira mieux. Je te promets, ça ira mieux.

- J'ai toujours eu mal. Mais hier, je me sentais mieux... grâce à vous. Et à Jaehyung. Tu lui diras ? Tu lui diras ?

Je lui ai pris la main. 

Sa chaleur m'enveloppe encore parfois. Comme une caresse, je la ressens dans le souvenir, et j'imagine de nouveau ses rires, j'entends de nouveau sa voix.

- Tu vas lui dire toi-même Woosung, tu vas lui dire tout ce que tu veux toi-même. Il t'aime, il t'aime, il t'aime très fort.

La respiration de Woosung devenait de plus en plus anarchique. Il se mit à cracher du sang et je me rendis compte qu'il ne s'était pris qu'une seule balle. Je m'égosillai la voix, criant à l'aide.

- Jin ?

Sa voix qui appelait mon prénom me fit définitivement partir en sanglot. Les larmes me brouillaient la vue, et je m'empêchai de les effacer. Je ne voulais pas le voir flou, il ne méritait pas d'être vu en flou.

Je ne voulais pas avoir un souvenir flou de lui.

- Je vais dormir... juste... quelques minutes.

Je ne pus empêcher son coeur de s'arrêter, malgré toutes les tentatives de garder ses yeux ouverts. Parmi mes sanglots, il y avait cette voix qui tournait en boucle. "C'est de ta faute."

Parmi mes sanglots, il y avait les pas qui trottinaient dans ma tête.

Les pas de la culpabilité qui me rongeait.

Quand les vrais médecins sont arrivés, il était déjà mort.

* * *

Le brun ne pouvait plus retenir ses larmes dévaler ses joues glacées. L'évocation de ces souvenirs le rendait trop fragile. Il ne savait pas ce qui l'avait poussé à dire tout ça à RM. Peut-être parce qu'ici, la mort c'était quelque chose de commun.

RM, figé devant Jin, le laissa continuer :

- Jaehyung ne s'en est jamais remis. Quand je lui rends visite de temps en temps, j'ai l'impression qu'il l'attend toujours, dans ce même bar où on était allé. A chaque fois, il a-... il a ce verre dans la main et il boit. 

RM ne put rester silencieux face à tout ce qui accablait le brun :

- Jin... Tu avais dix-neuf ans. Tu avais dix-neuf ans, comment tu aurais voulu-...

- C'était ma faute putain, c'était ma faute s'il avait pas l'insigne. C'était ma faute, c'est moi qui lui ai dit de pas aller la chercher. C'est moi qui lui ai dit de la laisser là. Je l'ai vu crever sous mes yeux RM, alors que je m'étais entraîné tellement de fois à retirer des balles. J'étais paralysé, comme un con, il est mort sous mes yeux. C'était de ma faute, j'ai fait tellement de stages pour ça, depuis que j'étais gosse je voulais être chirurgien. Je savais faire, je savais faire et je n'ai rien fait. C'était même ma faute pour l'avoir invité ce soir-là.

- Jin, tu ne pouvais pas bordel ! Tu l'aurais retiré à la main peut-être ?

Jin explosa en sanglot en dégagea la main que RM tenta de poser sur son épaule :

- J'aurais dû essayer ! J'aurais dû faire quelque chose ! C'est de ma faute s'il ne portait pas l'insigne !! C'est de ma faute si-...

- Jin, rien n'est de ta faute putain. Tu n'aurais pas pu savoir, on peut rien changer.

- Jaehyung... Jaehyung m'en a voulu tellement longtemps.

- Il avait tort.

- Quelques années plus tard, il est revenu me voir en s'excusant pour toutes les horreurs qu'il m'avait jeté à la gueule. Mais moi, je comprends pas pourquoi il s'est excusé. Il avait raison, sur tout.

Le blond voulut secouer son locuteur qui s'accablait et se couvrait d'injures comme un prunier devant son entêtement. Ce n'était en rien de sa faute, et il ne savait pas comment le lui faire comprendre. Puisque Jin était têtu, et bien RM allait faire de même.

En essayant de le réconforter, il voulut le prendre dans ses bras. Mais Jin se débattit un moment, plusieurs minutes. RM n'abandonna pas. Il finit enfin par le serrer fort dans ses bras, et sentit Jin s'écrouler enfin totalement.

Ses jambes le lâchèrent, et il pleura pour la millième fois. RM, encore une fois, porta tous sur ses larges épaules. Entre les pleurs et la respiration qui se coupait, Jin parvint à dire, la voix erraillée :

- Je n'ai pas eu le temps de lui dire bonne nuit.

RM portait toujours tout sur ses larges épaules, et jamais il ne flanchait. Il fallait bien un pilier pour que les colonnes autour se permettent de flancher de temps à autre.

- Jimin... Jimin m'a rappelé Woosung. Il m'a rappelé Woosung dans tout ce qu'il faisait. Dans la manière qu'il avait de se dénigrer, de rougir, de parler, de rire, de se haïr, je ne voyais en lui au départ qu'un substitut de Woosung. Il m'a fallu des années avant de me détacher de ça, et de voir en Jimin un ami tout aussi précieux, similaire mais unique.

RM n'eut pas besoin de plus d'indices, puisqu'il fit le lien tout seul dans sa tête. Il avait ordonné à Suga de planter Jimin devant les yeux de Jin. Et l'histoire avait dû se répéter. Après son père qui avait failli mourir, après Woosung qui était mort. La culpabilité rongea ses os, et il se retint de faire une quelconque grimace. Il resta stoïque.

- Je suis désolé.

- Pourquoi tu le serais ?

Jin partit en claquant la porte, pour prendre l'air.

Seul, RM serra les poings et répéta, pour sa conscience sûrement qui le tiraillait :

- Je suis désolé Jin. Tellement désolé.

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On s'éclate tellement :)