1-Pᴇɴsᴇ́ᴇ

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2 ans et 2 mois sont passés depuis cet événement.


Je me rend compte qu'inconsciemment je compte les mois qui me séparent d'elle. Comme si je ne pouvais pas me passer de cette information.

Comme si cette information m'étais vitale.

Aller pensons à autre chose...comme si je le pouvais, ne serait-ce qu'une seule seconde. Je suis ce genre de personne qui réfléchit trop, tout le temps, qui plus est, hyperémotif, du genre à ressentir tout de façon, peut-être, exagérer d'après certains. Peut-être pas pour les bonne raisons et de façon trop profondes.

Je me lève, éclate mon réveil d'une coup plus brusque que penser dans mon esprit avant de prendre me douche pour m'habiller de mon uniforme.

Celui pour me faire disparaître au yeux de l'univers.

Col serrés, veste noir cintrés, et chaussures lustrés peuvent vieillir l'âge des étudiants pourtant trop jeune pour penser comme des adultes.

Comme si cela était pris en compte.

J'ai à peine le temps de déguster un chocolat chaud que je part en direction de l'arrêt de bus. À l'intérieur, encore une fois, l'ambiance lourde faisant transpirer le véhicule, l'odeur de la sueur alourdit encore plus cette impression d'enfermement pourtant contrairement à ce bout de métal censé faire voyager le monde. Mes yeux scannent inconsciemment les personnes se frottant, se bousculant, se collant à cette heure matinale. Et je me perd à imaginer leurs vies et ce qu'ils vont faire en sortant dans la brise glaciale qui nous attend.

Une fois au lycée, je me dirige rapidement vers ma classe, car, en inspectant d'un œil distrait ma montre je remarque que je suis en retard. Les élèves forment une masse comme heureux et pressés de rentrer dans leurs établissement étant coincer avec leurs emplois du temps. Les classes se succèdent, jusqu'à ce que je vois le numéro de la mienne au bout du couloir.



Mais, j'ai comme un sentiment étrange.

Pas un mauvais sentiment.

Mais pas un bon non plus.


Soudainement, je n'entend plus rien, je ne perçois plus rien.

Et c'est ce qui me donne encore plus envie de rentrer dans cette salle de classe.

Ce sentiment grandit, gonfle de plus en plus dans ma poitrine au fur et à mesure que mes pas me rapproche de cette pièce.

En entrant, je sent immédiatement un regard se poser sur moi. M'assaillant de toute part, m'oppressant, il me bloque de tout geste comme si seuls ses yeux avaient le pouvoir de faire se mouvoir mes membres. Mes organes se figent, gelés tout ce que je parviens à faire c'est de regarder perdu l'air où la poussière se fait voir à cause des rayons du soleil mais je me rend compte que eux aussi ne mouvent plus.
Le temps semble...comme... ralentis, lorsque j'essais d'aller vers mes compatriotes habituelles, enfin ça, c'est ce que je veux.

Je semble être à des kilomètres d'eux.

Je ne regarde pas d'où viens cette sensation que mon cerveau n'arrive pas assimiler, mon regard n'y arrive tout simplement pas et s'en est presque inconfortable, comme si la gravité me ralentissait en me faisait porter quelque chose de lourd, insurmontable sur mes épaules, à m'en faire transpirer à grosse gouttes, tombantes, encore plus lentement jusqu'au sol mais assez pour être supportable, assez pour que je puisse continuer à avancer.


Assez pour que je continue à vivre.

Mon seul et unique but est de m'assoir, et vite, pour arrêter cette sensation. Du moins, être assis me permettra sûrement de calmer et de réaliser ce qu'il ce passe. Je ne comprend pas d'où elle viens, ni ce qu'il se passe concrètement.
Je ne parvient pas à réfléchir convenablement avec des liens logiques sur ce qu'il m'arrive et sur la vivacité de ces événements. Mes yeux ne font que paniquer et je ne parviens même pas à savoir si mon pied se lève du sol jusqu'à ce que je me rende compte qu'il s'écrase sur celui-ci.

■ Lᴏsᴛ □ Sᴜᴋᴏᴏᴋ  |Terminé|Où les histoires vivent. Découvrez maintenant