■ Lᴏsᴛ □ Sᴜᴋᴏᴏᴋ |Terminé|

31-Dᴏᴍɪɴᴀᴛɪᴏɴ

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Un rêve !

Je me relève brusquement de mon lit les yeux grand ouverts cherchant la lumière dans le noir de la chambre.

J'ai rêvé d'elle ça faisait si longtemps. J'en ai fait un de nouveau...j'étais ce petit garçon. Mais j'ai rêvé d'elle avec... le petit garçon...pourquoi ?
C'était le même que dans les autres rêves.

Mes mains viennent frotter mon visage en soufflant lentement.

Pourquoi je me sens si vide ?

À chaque fois, ses rêves me semblent si réels, ce ne peut pas être que des rêves. Ces sensations, ces odeurs, bruits, ces choses sont arrivés, peut-être pas à moi mais ce ne sont pas uniquement le fruit de mon imagination, je ne peut pas le croire.
Mais...elle n'a jamais vécu à Abraxa, elle a toujours été dans la Luciditée.

Rau Rin.
Ça faisait si longtemps que je n'avais pas entendu ton prénom...

As-tu été réveillée ?
As-tu vécu à Abraxa en me quittant ?

Je dois savoir, je dois forcer Jin à me dire la vérité. Rau Rin a vécu ici, ce que je viens de rêver ne peut être basé uniquement sur mes songes. C'était trop réel.

Mes poings se contractent avec force et haine sur la couette.
Savoir que Rau Rin ait pu vivre ici dans de pareilles conditions me met hors de moi.

Mais quelque chose ne va pas.

Je frotte mes cheveux avant de balancer la couette hors de mon corps pour que mes pieds nus rencontrent le sol gelés.
Rau Rin n'a pas fini comme ça.
Elle n'a pas pu vivre autant de temps à Abraxa en me laissant dans un état pareille. Elle n'aurait jamais pu me faire ça.

Non, quelque chose ne va pas.

Il y a des choses sur elle que je ne sais pas.

Mais que je vais savoir.

Chacuns de mes regards se perdent dans le néant cherchant inutilement, un brin de lumière.

Comme si mes pas étaient désormais vains.

Pourquoi mon souffle me semble silencieux ?

Je ne vis pas, je ne survit pas.

Je ne suis plus qu'une loque humaine où une autre âme a pris place, celle dictant mes pas, mes faits, mes gestes sans prendre en compte l'être dans lequel il figure.

Et soudain, après avoir rêvé de la seule personne qui en vaut la peine, les souvenirs de mes actes répugnants me reviennent brusquement en mémoire. Comme si je me rendais enfin compte de ce que j'avais osé faire.
Et les images, la fumées, les cris terrifiés et suppliant abondent dans mes tympans que je couvre immédiatement.

Ais-je toujours été comme ça ?

Je laisse retomber lassement mes mains au lit dans un bruit étouffé par la couverture.

Ou le suis-je devenu ?

Je me relève completement du lit avant d'attraper mes chaussures pour les enfiler.

Ais-je toujours été une pareille pourriture ? Pour qui je me prend pour ôter la vie ?
Comme si j'étais assez digne pour la régir et décider de qui l'a mériter ou non...
Seul moi pouvais décider de mon sort mais je ne peut décider de celui des autres.