Partie 2

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Gwennaëlle et moi sommes en salle d'autonomie. Gwenn est au téléphone avec son petit copain. Ce qui m'énerve, c'est que je vois bien qu'elle n'est pas heureuse avec lui. Si je sais qu'elle est pas heureuse avec son copain, c'est parce qu'à chaque fois qu'elle l'a au téléphone ou qu'elle le voit, après, son beau sourire disparaît. Le long soupir de mon amie me sort de mes pensées. Gwennaëlle s'affale sur sa table en poussant toutes ses affaires et les miennes au passage. Mon classeur tombe sur mes genoux. Je le ferme et le pose sur la table. Je fixe celle qui vient de s'affaler. Des larmes coulent sur ses joues. Je ne sais pas trop comment réagir.

- Tu veux en parler ? demande je d'une petite voix.

- Y'a rien à dire. A part qu'il veut qu'on emménage ensemble. Jess. J'me sens pas prête à emménager avec lui. Je sais pas quoi faire, quoi lui dire. Je suis perdue.

- Peut être que tu pourrais lui dire simplement.

- Comment ça ?

- Bah tu peux lui dire comme tu me l'as dis. Tu sais, je pense qu'il comprendra. S'il ne te comprend pas, c'est qu'il ne t'aime peut être pas vraiment. Quand on aime quelqu'un, on respecte ses choix. Même si cette personne fait de mauvais choix.

- Peut être que tu as raison. C'est cool d'avoir des amies comme toi. On peut vraiment bien parler avec toi et tes conseils sont souvent bons.

Je souris, gênée par ce qu'elle vient de me dire. Gwennaëlle se redresse et se met bien assise au fond de sa chaise. Elle croise ses bras et elle plonge ses magnifiques yeux noisettes dans mes yeux gris clair. Je sais qu'elle veut quelque chose, mais je ne sais pas quoi.

- Qu'est - ce que tu veux ? questionne je.

- Arrêtons de parler de mes amours. Parlons plutôt des tiens. Alors, t'as un petit copain ?

- Non.

- T'as toujours pas de petit ami ?

- Non. Et puis, je n'ai pas envie de m'encombrer d'un mec pour l'instant. Même si des fois j'aimerais avoir des câlins pis embrasser un mec. Mais tu sais que je suis timide, et donc que je ne suis pas le genre de fille à aller voir le mec qui me plait.

- T'inquiète, ça viendra.

- Ouais, ça viendra.

Juste à ce moment, Aloys, Jack, Alice, Aurianne, Camille et toute la bande entre dans la pièce. Je baisse les yeux en voyant Gwennaëlle les rejoindre. Je range mes affaires et sors de la pièce. Une fois en dehors de la pièce, je rejoins Maxime dans la salle de musique. Lorsque j'arrive dans la pièce, Max joue un morceau à la guitare. Je souris. J'aime l'entendre jouer. Je pose délicatement mon sac par terre et m'assois à côté de lui.

- J'vais la faire à la soirée de noël. Tu veux bien être ma pianiste ? m'interviewe - t - il.

- Avec grand plaisir. Alizée ne va pas être jalouse ?

- Je ne suis plus avec Alizée. Elle a voulu jouer, elle a gagner. Bref. Elias sera à la batterie.

- On la fait juste en instru ou l'un d'entre nous chante ?

- J'vais chanter.

Elias, le meilleur ami de Maxime, arrive. Il pose sa veste ainsi que son sac dans un coin de la pièce et va s'installer à la batterie. Je cherche sur mon portable la partition de Purple Rain de Prince. Nous répétons une bonne demie heure. Je récupère mes affaires et me dirige vers la sortie.

- Jess ; m'interpelle Max.

- Quoi ?

- Tu mange avec qui c'midi ?

- J'ai dis à Gwenn que j'mangeais avec elle. J'pense qu'il y aura toute sa troupe.

- T'as vraiment envie de manger avec tous ces gognoles ? enchaîne Elias en riant.

- Elias, Gwenn est ma meilleure amie.

- J'parlais pas d'elle mais de sa bande. Ils sont tous plus ou moins cons dans c'te groupe. Comment tu peux les supporter ?

- J'les supporte plus. Correction. J'les ai jamais supporter. Ils me saoulent. Mais si j'veux manger avec Gwenn, bah j'dois manger avec eux.

- Bah viens manger avec nous si tu veux ; propose Max.

- Faut pas m'proposer deux fois.

Je souris aux garçons. Nous finissons par sortir de la pièce et aller à la cantine. Lorsque nous entrons dans le self, les plateaux dans les mains, je croise le regard de Gwennaëlle. Elle me fait signe de venir m'asseoir à sa table. Je lui fais un signe négatif de la tête. Au moment où je pose mon plateau sur la table, mon téléphone m'indique que j'ai un message.

Gwennaëlle : Sois tu fais la gueule, sois tu me prends pour une bouche trou.

Moi : Aucun des deux, Gwenn. J'ai le droit de manger avec Max et Elias.

Gwennaëlle : Faudra qu'on parle, après manger.

Je ne lui réponds pas. Si elle veut qu'on parle, on parlera. Mais pas maintenant.

30 minutes plus tard. Je rejoins Gwennaëlle dans la cour. Lorsque j'arrive vers elle, Gwenn joue son téléphone. Je m'assois sur le siège à côté d'elle.

- De quoi tu veux qu'on parle ? demande je, simplement.

- Pourquoi tu fais la gueule ?

- J'fais pas la gueule. Pis qu'est - ce qui te faire ça ?

- Chaque midi, tu t'en vas toujours en première. Tu ne m'attends jamais. Et puis tu ne parle jamais. J'ai vraiment l'impression que tu fais la gueule voir que tu me prends pour une bouche trou.

- Tu veux que je sois honnête avec toi ?

Gwenn acquiesce.

- Très bien. Si chaque midi je m'en vais bien avant toi, c'est parce que j'en ai marre de me prendre les vannes bien pourries de tes amis dans la gueule.

- Alors pourquoi tu continue à venir à notre table ?

- Parce que si je ne venais pas à votre table, je ne mangerais jamais avec toi. Donc ne dis pas que je te prends pour une bouche trou ou que je fais la gueule. C'est clair ?

Je récupère mes affaires et vais devant notre salle de cours.

L'amour n'a pas de loisOù les histoires vivent. Découvrez maintenant