Partie 20 : Point de vue de Jessica

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Lundi, 8 heures

Durant le week-end, je n'ai pas parlé à Max, Loïc et Elias. Je n'ai même pas parlé à Gwennaëlle. Mon portable à été éteint tout le week-end. Honnêtement, j'ai préféré me changer les idées en m'occupant de ma fille.

Je suis arrivée au lycée il y a à peine 2 minutes et je suis déjà à la recherche de ce con de Bryan. Lorsque je le vois, je m'approche de lui. Je lui tape l'épaule pour qu'il se retourne. Une fois face à moi, mon poing atterrit directement dans sa figure.

- C'est pour avoir bousiller ma guitare et une partie de ma vie. T'y penseras à deux fois la prochaine fois ; dis-je sur un ton sec.

- Comment ai-je pu bousiller une partie de ta vie en cassant seulement ta grat' ?

- La guitare que tu as casser, c'est une des guitares que mon père utilisait sur scène. C'était pas n'importe quelle guitare. C'était ma première guitare et ma guitare porte-bonheur. C'était aussi la guitare sur laquelle mon père m'a apprit à jouer. Alors peut être que pour toi c'était qu'une simple guitare. Mais pour moi, elle avait une vraie valeur sentimentale. Mais t'es tellement con que tout ça, t'en a rien à foutre.

Je prends mon souffle et reprends là où j'en étais.

- J'ai une question à te poser. Pourquoi t'as fais ça ?

- Parce que je suis jaloux. Tu as été sur le devant de la scène tout au long du concert et ça, je ne l'ai pas supporté.

- On t'as proposé de chanter plus, tu as refusé !

- Laisse moi finir s'te plait. Je suis aussi jaloux parce que tu es en couple avec Gwennaëlle. Putain Jess ! Je suis amoureux de toi depuis le jour où tu es arrivée ! Après t'être rentré dedans le jour de la rentrée l'an passé, pour quoi crois tu que je t'ai regardé bêtement ?

- T'avais cas y pensé avant de foutre en l'air ma guitare et une partie de ma vie. Ne t'approche plus JAMAIS de moi, t'entends ?

Je n'attends même pas sa réponse. Je me dirige vers ma salle de cours. Loïc, Elias et Maxime sont déjà devant la porte de la salle. Je m'approche d'eux. Je leur dis bonjour et les regarde.

- Désolée pour ce week-end. J'avais besoin de me vider la tête.

- C'est pas grave Jess. On t'en veut pas ; dit Loïc.

- Par contre, c'est à elle que tu devrais parler ; me conseille Max en montrant quelqu'un derrière moi.

Je me retourne et vois Gwenn appuyer sur le mur, portable à la main et écouteurs dans les oreilles.

- T'as raison ; admets je.

Je m'approche donc de Gwennaëlle. Je ne sais pas par où commencer. Alors, toute tremblante, je lui retire ses écouteurs. Gwenn lève les yeux de son téléphone. Un sourire vient éclaircir son doux visage.

- Coucou ; essaye je en fronçant les sourcils.

- Coucou.

Gwenn vient poser ses lèvres sur les miennes. Elle commence à m'embrasser. Je souris contre ses lèvres.

- Euh... Désolée pour ce week-end.

- T'inquiète. J'me suis dis que t'avais besoin d'un peu d'air après ce qui s'est passé vendredi.

A ce moment là, je remarque que Gwenn a un œil au beurre noir.

- Qu'est - ce que tu as fais pour avoir ça ? lui demande je en passant mon pouce sous son œil.

- Je me suis battue pour ma petite amie...

- Quoi ? Avec qui ?

- Avec un certain Bryan. Je lui ai mis un pain, il m'en a remit un.

- Il en a reçu des pains ces 4 derniers jours. Je viens de lui en remettre un.

- Jess, elle a quoi de si particulier pour toi cette guitare pour que tu sois dans cet état là ?

- C'était une des guitares que mon père utilisait sur scène. Il me l'a donner quand j'avais 5-6 ans. C'était ma première guitare et ma guitare porte-bonheur. C'est sur celle là que j'ai commencé à jouer. Chaque soir après l'école, mon père m'apprenait à en jouer. Elle avait une vraie valeur sentimentale pour moi. On peut parler d'autre chose maintenant ?

- Ouais.

Gwennaëlle entour mon cou avec ses bras. Ses yeux noisettes se plongent dans mes yeux gris. En entendant des talons frappés le carrelage, nous tournons tous la tête. Madame Lhya (la proviseure du lycée) s'approche de nous.

- Mademoiselle Lynn, venez dans mon bureau s'il vous plait ; m'ordonne Madame Lhya.

- Oui Madame.

Mes yeux se posent sur Gwenn. Celle - ci me questionne du regard.

- T'inquiète, ça va bien se passer ; dis-je pour la rassurer.

J'embrasse Gwennaëlle et récupère mes affaires. Lorsque je passe à côté de Max, nos regards se croisent. Je pense qu'il a comprit que je ne suis pas sûre de ce que j'ai dis à Gwenn.

Lorsque j'arrive dans son bureau de la proviseure, celle-ci me fait signe de m'asseoir devant elle. Ce que je fais. J'ai l'impression que mon cœur va sortir de ma cage thoracique tellement il bat fort.

- Mademoiselle Lynn. Un de vos camarade est venu me voir en me disant que vous l'avez frappé. Puis-je avoir une explication ?

- Il l'avait bien mériter ; grogne je entre mes dents.

- Mademoiselle. Vous savez que la violence est formellement interdite ici. Tout élève faisant appelle à la violence - quelle qu'elle soit - doit être puni. Je vais donc vous punir.

- Alors je ne suis pas la seule à être punie.

- Comment ça ?

- Je suppose que l'élève qui est venu vous n'est nul autre que Bryan Valmon.

- Vous supposez bien. Mais qu'est - ce que cela prouve ?

- Vous venez de dire que tout élève faisant appelle à la violence - quelle qu'elle soit - doit être puni. L'homophobie et le harcèlement moral ne font-ils pas partie des violences verbale et morale ? la questionne je.

- En effet, ils en font partie.

- Bryan est homophobe. Il nous harcèle, ma petite amie et moi, depuis un peu plus de 2 semaines. J'en ai eu marre et c'est donc pour cela que je l'ai frappé.

Bon.. Ok... C'est pas tout à fait pour ça que j'ai frappé Bryan. Mais je me voyais mal dire à la proviseure que je l'avais frappé "juste" pour ma guitare. Et puis, il y a une part de vérité là dedans. Bryan est vraiment homophobe. Tout comme il intimide certains seconde.

- Ecoutez Mademoiselle Lynn. Je reconnais que vous vous êtes juste défendue. Mais je dois tout de même vous punir. Vous êtes exclue du lycée pour la semaine.

- Quoi ?! Et pourquoi il n'a rien ?

- Je n'ai pas terminé. Bryan, quant à lui, sera exclu pour les 3 prochaines semaines. Maintenant, je vais vous demandez de bien vouloir aller Bryan dans votre salle de cours. Vous donnerez ce mot à votre professeur.

Sur ces mots, je me lève, récupère mes affaires, salue la proviseure et sors de son bureau. Je sens une larme dévaler ma joue droite. Je l'essuie immédiatement. Je me dirige vers ma salle de cours. Avant de frapper, je regarde ce qu'il y a d'écrit sur le mot.

Mademoiselle Jessica Lynn ne pourra pas assister à votre cours aujourd'hui. J'expliquerai -à vous ainsi qu'à vos collègues - pourquoi.

Cordialement

Madame Lhya

Génial. Je ne m'attarde pas plus. Je toque à la porte, entre, donne le mot au prof, informe Bryan qu'il doit aller voir la proviseure et ressors de la salle. Il ne me reste plus qu'à rentrer chez moi et trouvé une explication pour mes parents.

L'amour n'a pas de loisOù les histoires vivent. Découvrez maintenant