Partie 13 : Point de vue de Jessica

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Vendredi, 16 heures 10

Je suis revenue en cours hier matin. Je n'ai pas encore eu de discussion avec Gwennaëlle. Là, je suis assise dans le hall du bâtiment où se trouve les internats. Je joue sur mon téléphone quand soudain, une dispute se fait entendre dans le couloir à ma droite. Au moment où je lève les yeux de mon téléphone, Gwenn passe devant moi. Des larmes dévalent ses joues. Au bout du couloir, une fille - je n'arrive pas à voir qui c'est puisque celle -ci est à contre jour - hurle deux ou trois insultes avant que Gwenn ne sorte. Sans réfléchir, je range mon portable dans ma poche de jeans, mets mon blouson et sors. Je balaye toute la cours des yeux sans jamais voir Gwenn. Je vais dans le bâtiment principal et je cherche Gwenn des yeux. Mais je ne la trouve pas. C'est à ce moment là qu'un lieu me vient en tête. Je me dirige tout au fond du lycée, vers le muret près du ruisseau sous les arbres. En général, quand elle ne va pas bien, Gwenn y va. D'ailleurs, je ne sais pas pourquoi je n'y ai pas pensé plutôt. Je me dirige vers cet endroit. Quand j'arrive, Gwenn est assise en tailleur sur le muret. Je monte sur le muret et m'assois à côté de mon amie. Je n'ose pas lui parler.

- Qu'est - ce qu'il s'est passé ? essaie je.

- Elle a parlé sur ta gueule et ça m'a pas plus. Je lui ai fait savoir. C'est là qu'on a commencé à s'engueuler. J'me suis énervée parce que je lui ai dis plusieurs fois d'arrêter. J'n'apprécie pas qu'on parle derrière les gens. Surtout quand ces gens sont des amis.

- Tu sais, tu devrais peut être lui pardonner.

- Pardonner quoi ? Elle parle sur ta gueule en permanence.

- J'ignore ces personnes là.

- Comment tu fais ?

- J'me dis la vie est courte. Surtout dans mon cas.

- Quoi ton cas ? C'est quoi ton cas ? Jess de quoi tu me parle ? Ça a un truc à voir avec le fait que ton malaise de vendredi et le fait que tu n'étais pas là ?

- Oui. Y'a quelques années, j'ai appris que j'étais malade. Mais pas malade du genre j'ai une grippe ou une gastro.

- Malade comment ?

- Malade du genre que j'ai une sclérose en plaques. Une sclérose en plaques c'est une maladie qui touche le système nerveux central, en particulier le cerveau, les nerfs optiques et la moelle épinière. Elle altère la transmission des influx nerveux et peut se manifester par des symptômes très variables : engourdissement d'un membre, troubles de la vision, sensations de décharge électrique dans un membre ou dans le dos, troubles des mouvements, etc.

- Mais qu'est - ce qu'il s'est passé vendredi ?

- Vendredi, j'ai commencé par avoir le bras droit engourdit. Puis j'ai eu la vision double. J'ai voulu aller voir Max, sauf que j'ai eu une perte d'équilibre. C'est pour ça que je suis tombée par terre. C'est seulement en rentrant chez moi que mon père m'a dit que j'avais oublié de prendre un piqûre.

- Ça fait quoi si tu ne la prends pas ta piqûre ?

- J'ai des crises comme celle de vendredi. Si personne ne me donne ma piqûre dans les 5/10 minutes, ça peut être très grave. Voilà. Tu sais tout.

- Ouais... Mais toi tu ne sais pas tout ; affirme Gwenn en descendant du muret et en essayant ses dernières larmes.

- Qu'est - ce que je ne sais pas ?

Gwenn s'approche de moi, pose ses mains sur mes joues et vient m'embrasser. Je suis très surprise mais je la laisse faire. Je profite un maximum. Soudain, un détail me revient en mémoire. Je pousse un peu Gwenn qui me regarde bizarrement.

- Quoi ? Qu'est - ce qu'il y a ? me dit elle.

- T'es plus en couple avec Jason ? la questionne je.

- Non. Depuis la fin de la première semaine des vacances de noël. Je l'ai quitté parce que je me suis rendue compte que de un, je ne l'aimais plus, et de deux, que je t'aimais.

- Gwenn... Tu dis pas ça parce que je t'ai dis que j'étais malade ?

- Pas du tout.

Un sourire bête s'affiche sur mes lèvres. Je descends du muret et viens embrassé Gwenn une nouvelle fois. Pendant notre baiser, la sonnerie annonçant la reprise des cours retentit. Nous arrêtons donc de nous embrasser. Un grand sourire est accroché à mes lèvres. Je fais un dernier petit bisou à Gwenn et me dirige vers notre salle de cours.

- Jess ! Attends ! crie - t - elle derrière moi.

Gwennaëlle me rejoint.

- Euh... Est - ce qu'on peut être discrète sur notre relation, juste le temps qu'on soit...

- T'inquiète pas. On sera discrète ; affirme je.

Nous finissons par aller en cours.

17 heures 45

Je viens d'arriver devant chez moi. J'ouvre la porte. Sarah me saute dans les bras. Je la serre contre moi.

- Hey ! Ça va ma puce ? lui demande je.

- Oui.

- Ça c'est bien passer à l'école ?

- Non.

- Pourquoi ?

- Pace que tu m'as manquée.

- Toi aussi tu m'as manquée. Sarah ma puce, il faut qu'on se parle toi et moi...

- Pouquoi ?

- Viens. On monte.

L'amour n'a pas de loisOù les histoires vivent. Découvrez maintenant