L'angoisse est permanente.
Durant son sommeil, elle court, elle trébuche. On la pousse, on se moque d'elle. Et si la ruelle où on l'a balancée est sombre, ce n'est rien à côté de son coeur. Elle ira noyer sa rupture dans une grande pinte de cyanure, délicates libations, qui l'aident à foncer droit dans le mur. Ce rêve, c'est toujours le même: toujours la même rengaine. Et si, vous trouvez ça triste, imaginez le supplice que lui inflige ces nuits douloureuses où elle court sans fin, ne sachant même pas à quoi elle essaie d'échapper. Et si ce rêve semble être un véritable cauchemar pour vous, elle sait qu'à son réveil, comme chaque nuit où cet état second la hante, il sera là et lui dira que c'est fini. Et comme dans les contes de fées, ils s'en iront ensemble dans un monde bien meilleur que celui-ci.
Et puis, viendra le moment où elle se réveillera pour de bon, seule dans son grand lit froid.
