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Les gens te parlent mais ne te parlent pas vraiment ; disons qu'ils ne prennent pas le temps nécessaire à te connaître, à t'apprécier, à te comprendre... ils ne font que passer, trop préoccupés par milles autres distractions qui leur font oublier l'essentiel.
Je suis de ces gens, distraite par tous les moyens possibles, évitant de croiser un regard, de s'exprimer une fois, de faire face aux émotions et à l'authenticité. Je deviens impassible, inexpressive, invisible. Enfin je le redeviens, encore et encore, qu'importe le nombre de fois où je tente d'en traverser les murs, d'en escalader les pentes, car je suis sans doute née comme cela ;
hier soir j'en ai beaucoup parlé avec elle, et le cœur en sanglots, je me suis demandé longuement combien de temps me supporterait-elle ainsi, alors que je me persuade d'être malade, et combien de temps je resterais ainsi.
Je crois avoir grandi de cette façon, mais j'ai espoir d'en sortir, de quitter ces murs, cette forteresse invisible, j'ai espoir de reconquérir la vie, de lui faire face haut et fort, de détruire ce faux destin auquel on m'a assigné, car il n'est pas une vie qui soit belle quand elle est aussi vide de l'intérieur, aussi passive qu'une mort lente à l'agonie sur un lit d'hôpital.

Je ne veux pas laisser mon âme mourir à petit feu. Je veux prendre le temps d'affronter les orages, et retrouver l'essentiel.


Citation (tome 2) Où les histoires vivent. Découvrez maintenant