Vous la connaissez, cette sensation ? Celle d'avoir l'impression d'être toujours le second choix, le dernier d'une grande liste. Celle de se sentir minable, de penser qu'on ne compte pas autant qu'on l'aurait voulu. Cette sensation d'épuisement et puis, celle de n'être jamais assez bien. D'avoir la sensation d'être toujours le seul à s'attacher et puis, de tomber de haut. D'être toujours mit de côté, d'être seul. Cette sensation qui ronge et puis, qui donne à penser que c'est de notre faute, que ça a toujours été de notre faute et qu'on a pas su garder ce qu'on croyait acquis. Celle qui nous poignarde dans le dos, celle qui nous fait du mal parce qu'on se rend compte qu'on a été naïf. Naïf de croire qu'on pouvait peut être manquer à quelqu'un, qu'on pouvait compter pour quelqu'un. Cette sensation de bon à rien, de songer que quoi qu'on fasse, ça n'aura jamais autant d'importance que si c'est l'autre qui le fait. Cette sensation de vide, de solitude. De ne jamais être là au bon moment, d'être toujours renfermé sur nous même. D'être fautif, de l'être toujours. Cette sensation d'être entouré mais seul. Celle de n'être qu'une pièce facultative d'un puzzle qui lui, a été toute notre vie.