J'ai encore passé ma nuit à rêver de
la fille sans visage
sans odeur et
sans rivage
et merde
c'est compliqué de parler de ça, tu sais
j'vais essayerj'ai encore passé ma matinée à chercher
les bouts de ses écrits
d'elle le moindre manuscrit
car
c'est difficile parfois
d'avoir l'un de ses messages
la fille sans visage
j'ai cherché comme une junkie
comme une droguée
ma précieuse addiction que sont
ses mots
ses mots doux ou écorchés
m'aident à oublier le silence
qui est bien mais
parfois
un peu lourd et fatigué
et je ne dois pas m'inquiéter paraît-il
mais
toujours
je m'inquièteil y a des choses que j'ai compris récemment
mon cerveau met le temps et
oh je ne devrais pas le blâmer lui
c'est moi qui met le temps
j'ai compris la douleur infligée
et je m'en veux terriblement
tu vois
elle pardonne si bien
elle pardonne si vite
la fille sans parfum
je me demande si
parfois
elle y repense et
souffre
silencieusement
comme les fleurs dont on sectionne la tige
pour les observer dépérir
sans un cri
sans une larmeconstater l'ampleur des dégâts
que j'ai causé
je ne me suis jamais cru capable de partir
et pourtant
je me souviens mon coeur, il me quittait totalement
il avait quitté mon corps
ou bien était-ce mon esprit
mais j'étais en dehors de moi
je me regardais prononcer ces mots-là
et ils me hantent toujours
je ne sais même plus qui ils étaient
j'ai juste une trace qui en reste
comme
un fantôme
lointain
et proche
et j'ai pour toujours le souvenir de leur douleur
celle que j'ai fait subir
à la fille sans sourire
chaque nuit je la rêve
et chaque matin je la cherche
c'est pour
je crois
me repentir