Qui l'aurait cru ? L'univers est si grand et pourtant il tient en entier dans le creux de ta main. Comme j'aurai aimé la saisir, ta main, et t'emmener danser, t'emporter loin de tout, près de moi. Ton regard a rencontré le mien une fraction de seconde avant que mon monde s'écroule. Tes yeux bleus à travers la vitre du train, et le train qui s'en va. Si j'avais su que c'était la dernière fois que je les verrai, je t'aurais retenu un peu plus sur le quai, j'aurais pris ta main et j'aurais écouter ton cœur, peut-être que j'aurais remarqué qu'il battait au même rythme que le mien. Ton regard à travers la vitre du train une fraction de seconde avant l'orage. Je suis resté sous la pluie après ton départ,je n'avais nul part où aller puisque tu venais de partir. C'était une de ces averses du mois d'avril qui surviennent alors que le ciel est gris, et en un rien de temps il fait nuit. La pluie amène la nuit et toi tu as tiré le noir dans mon cœur après ton départ. Tout est si soudain, j'aurais voulu t'aimer une fraction de seconde de plus.