Qui suis-je ? J'en sais rien. J'le saurais sûrement jamais. Mais quand je m'analyse ça devient triste. J'ai l'air de rien ressentir. Toujours les sourcils froncés et le regard noir comme si j'étais prête à attaquer à n'importe quel moment. Et l'pire, ouais l'pire c'est que c'est le cas. On m'dit souvent mais merde, un jour tu t'en sortiras pas. Tu peux pas affronter tout l'monde sans évaluer la difficulté. Mais j'réponds toujours que j'en ai rien à foutre. Parce que c'est vrai. C'qui peut m'arriver demain n'a aucune importance pour moi. J'ai pas demander d'vivre mais j'demande à mourir. Des fois. Pourtant ça serait si simple d'partir de soi-même. Mais j'préfère avoir mal. L'temps que j'ressens d'la douleur c'est que y'a encore un p'tit truc qui fonctionne en moi. Alors j'subis ma vie. J'la trimballe comme si elle pesait une tonne. Une tonne de merde ouais. J'veux toujours avoir l'air d'une tigresse. J'veux être repoussante. J'ai peur que si on s'approche un peu trop près j'me brise. Pourtant j'veux aussi qu'on me serre très très fort pour recoller tous les morceaux. J'suis un putain de paradoxe. J'veux aimer à en crever mais je hais l'amour. J'dis que j'ai peur de rien mais j'flippe chaque fois que j'me retrouve seule avec mes démons. J'mets des jeans troués pour avoir encore plus l'air d'en avoir rien à foutre. J'me maquille pas ou très rarement. J'supporte pas les compliments. J'peux pas me regarder dans l'miroir sans me dégoûter, sans me dire que j'suis un monstre que j'suis bousillée. C'est un désastre à l'intérieur de moi et pour rien au monde j'voudrais voir l'état d'mon cœur. J'ai l'âme qui veut plus s'réveillée, comme si elle voulait dormir pour toujours. J'ai tellement de haine que j'pourrais m'exploser les phalanges contre les murs jusqu'au sang. Et même après je m'arrêterais pas. Parce que j'en ai rien à foutre. J'peux restée des heures à ma cave à cogner dans mon sac de frappe. Et je m'en veux de ne jamais avoir de larmes. Comme si j'pouvais même plus pleurer. Comme si j'étais morte depuis trop longtemps. Personne ne peut m'aimer. Personne reste. J'suis absolument rien.