Alors oui, tu as peut être raison. Peut être que je regarde plus la vie des autres plutôt que de vivre la mienne, peut être que je me réfugie un peu trop dans l'imaginaire, peut être que je m'accroche à mes souvenirs sans jamais penser à aller de l'avant. C'est vrai, j'ai du mal à m'attacher et à apprécier les gens, c'est vrai, l'impossible m'attire et je vivrais sans doute toujours dans cette vision de l'inaccessible. Et puis au fond, qu'est-ce que ça peut te faire que je ne sois pas heureuse ? Cette vie que je mène, c'est moi qui l'ait choisie. Et même si je me sens seule parfois, j'arrive à chaque fois à surmonter ces angoisses, cette culpabilité. J'y arriverais sans toi, sans vous, sans tous ceux qui m'ont sûrement apporté. Ce qui peut te sembler être de l'égoïsme n'est en fait rien d'autre que de la prudence. Au fil du temps, j'ai pris conscience que donner sa confiance et son âme à quelqu'un, c'était lui donner la possibilité de nous détruire ; et lorsqu'on est faible et fragile comme j'ai pu l'être, l'une des meilleures choses que l'on trouve à faire, c'est se torturer soi-même avec tous ces rêves, ces désirs qui ne seront jamais exaucés.
