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Tiré de mon lit, pour encore une fois, ne pas pouvoir contrôler ma vie, je me demande ce qu'il m'arrive. Je suis cependant content de ne pas être le seul à être emmené dans un endroit que je ne connais pas. Je viens à peine d'arriver ici, que tout s'enchaine. Les nouveaux habitants sont aussi dans le même fourgon que moi, nous sommes assis sur une banquette. Je ne dis rien. Je repense à la soirée d'hier. J'avais tellement l'impression de ne pas être à la hauteur, de ne pas savoir ce que je faisais là-bas. Les gens réagissait tous étrangement, sauf lui. Je l'ai vu, il m'a regardé, ses yeux perçants m'ont déstabilisés pour une raison que j'ignore. Il me rappelle constamment Kris, apparemment, il serait comme lui.

Et là vient ma question, pourquoi ? D'après ce que m'ont dit Edwin et Sonny, il n'utiliserait pas son influence pour faire le bien, mais contre le système. Pourquoi ? Je ne peux pas comprendre une telle chose. Il est puissant, non ? Il est bien placé, non ? Alors pourquoi ne serait-il pas d'accord avec tout ça ? Certaines personnes sont vraiment étranges. Je regarde le garde qui nous surveille, son arme à la main. Ce n'est pas comme si quelqu'un de nous aller se rebeller. Je regarde le jeune homme de la zone jaune. Sa pomme d'Adam est vraiment très visible. Il me regarde également. J'ai l'impression que personne n'est heureux d'être ici. Pourquoi ? Est-ce la pression de la Capitale qui pèse sur nous ? Moi, c'est mon cas. Je ne me sens pas chez moi. Cet univers n'est pas le mien. Je ne peux pas me l'approprier. J'aimerai partir et retrouver Kris. Mais si je fais ça, je serai considéré comme un traitre et je refuse d'être vu ainsi. Cette Capitale a eu pitié de moi. Elle m'a accueillie. Je ne peux pas la renier.

Le véhicule s'arrête et les portes s'ouvrent. Le changement de luminosité me fait mal aux yeux. Je me redresse en même temps que les autres, nous suivons l'homme. Je me demande où je suis. On nous fait entrer dans un bâtiment. Il fait assez chaud ici je dois l'admettre. Personne ne parle, autour de nous, je ne vois que des soldats, ils se ressemblent tous les uns les autres, impossible de les différencier dans leurs combinaisons, pourtant, j'ai l'impression qu'un des hommes me fixent. L'ambiance ici est plus que pesante, j'ai peur de me faire tuer. Je tente de contrôler les respirations de mon cœur. Je ne suis pas le seul dans cette situation. Cinq autres personnes sont comme moi, perdus, ne sachant pas non plus où ils vont. Pourquoi devons-nous les suivre ? Qu'est-ce qu'ils vont nous faire ? Je n'aime pas ne pas savoir ce que je fais.

Je me contente de rester silencieux et avance, étant le dernier de la file. Nous avançons dans un long couloir blanc, avec plusieurs portes, que ce soit à droite ou à gauche. Entres hommes de l'armée et ce qui me semble être des médecins avec leurs longues blouses blanches et leurs masques, personnes ne parlent. Ils passent devant nous sans dire un mot, sachant pertinemment ce qu'ils font. Je ne peux pas m'empêcher de regarder autour de moi, je crois bien que je suis le seul à le faire. Nous arrivons devant une grande porte, qui semble marquer la fin du couloir. Le garde passe son poignet sur le système de verrouillage de la porte et cette dernière s'ouvre. Une pression me avancer. C'est le garde derrière moi qui me pousse avec le bout de son arme. Pourquoi tant de violence alors qu'hier encore, j'étais accueilli comme un héros ? On dirait qu'à l'armée, tout est différent. Ce monde semble être différent. Ce n'est plus du tout l'ambiance chaleureuse d'hier à mon arrivé. On nous fait nous asseoir. Je m'assois à côté du jeune homme de la zone jaune.

La pièce est vide, les murs sont blancs, cette ambiance se veut pesante pour moi. J'ai l'impression d'être confiné. J'ai l'impression d'être mis en quarantaine. Pourquoi ? Parce que je viens d'une zone qui n'est pas la Capitale ? Pourquoi ? C'est étrange. Je ne me sens pas en sécurité ici. J'ai envie de partir. Je ne sais pas ce que je fais ici, personne ne nous a rien dit. Je sens les pulsations de mon cœur qui s'affole, comme si c'était un test pour eux. Comme si j'étais un rat pour leurs tests. D'un seul coup, une autre porte s'ouvre avec un membre de l'armée et un scientifique. Il appelle quelqu'un par son numéro et c'est la fille de la zone rouge qui se lève en première. Elle sort et se dirige vers une autre pièce avec eux. Mon dieu. Je ne me sens pas bien. C'est comme ça pour chaque nouveau membre de la Capitale ? Pourquoi personne n'est venu nous expliquer ça ? Je ne sais pas où je suis, je ne sais pas ce que je fais ici, mais ça m'agace. Je veux juste des explications, mais j'ai peur que si je fasse le moindre geste, il ne m'arrive quelque chose.

HOPE [16+]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant