Chapitre 18

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Le lendemain, Charles vint la chercher à l'heure convenue. Il l'accompagna jusqu'à la place du village sous les yeux attentionnés de François qui les observait depuis la fenêtre de la chambre. Les villageois dansaient, et frappaient dans leurs mains, au son des instruments.

-C'est joyeux, n'est-ce pas? Fit remarquer le jeune homme.

-En effet, ils ont l'air de bien s'amuser. Sourit Marie.

-M'accorderez-vous la prochaine danse ? demanda-t-il en faisait en révérence.

-Très volontiers.

Ils attendirent que les musiciens s'arrêtent et prirent place dans la cercle de danse. Le son des violons s'éleva dans les airs et les danseurs se mirent en mouvement. Tous en cercle, s'avançant et reculant, Marie fut fière de n'avoir fait aucun faux pas.

-Vous dansez très bien. La félicita Charles une fois que la danse fut finie.

-Vous aussi.

-M'accompagnerez-vous au château de Saint Germain-en-Laye pour être ma cavalière ?

Marie ouvrit de grands yeux. Elle ne pouvait croire ce que lui proposait Charles.

-A Saint Germain-en-Laye ? A la cour ? répéta-t-elle.

-Il faudra vous y faire, si nous nous marions. Répondit Charles.

Marie avait l'impression d'être propulsée dans un rêve. Elle la pauvre orpheline sans dot, à un bal donné à la cour.

-C'est merveilleux ! souffla-t-elle, les yeux écarquillés.

-Vous êtes si belle quand vous souriez de la sorte.

Sans prévenir, il attrapa Marie par le bras et la fit remonter sur la piste de danse.

-Je mourais d'envie de vous voir danser encore.

Marie lui rendit son plus beau sourire. Elle avait eu une chance extraordinaire avec Charles. Il avait tout pour plaire, beau garçon, gentil, intelligent, riche, ... Les prochains jours allaient être magiques.

Il la raccompagna en début de soirée à l'hôtel.

-Vous êtes magnifique Marie, tant à l'intérieur qu'à l'extérieur...

-Vous allez me faire rougir.

Il s'arrêta et la força à le regarder.

-Non ! Vous ne devez pas rougir ! Pas quand je dis la pure vérité. J'ai fait la pire erreur de ma vie en demandant une période d'essai.

Marie l'interrogea du regard.

-J'aurai dû vous épouser tout de suite !

Le cœur de Marie battait tellement fort qu'il semblait demander à exploser, et répandre son amour sur la planète entière. Leurs sentiments étaient réciproques. Charles était parfait. Cependant, elle devait garder toute sa contenance, et ne rien laisser transparaître. Elle inspira un grand coup pour se calmer.

-Mais peut-être ne vous aurai-je pas plu...

-C'est impossible. Dès, ... Dès que je vous vois, j'ai envie de vous embrasser...

-Moi aussi... Chuchota-t-elle sur le bout des lèvres.

Alors il passa une main derrière la nuque de Marie, et doucement, posa ses lèvres sur les siennes. Les lèvres brûlantes et frémissantes restèrent unies un long moment. Ils restèrent ainsi harmonieux, profitant chacun de l'amour de l'autre. Le baiser prit fin et les deux tourtereaux se sourirent.

-Vous êtes merveilleuse !

-Vous aussi !

Ils se saluèrent, et Marie remonta dans sa chambre, le sourire jusqu'aux oreilles. Son premier baiser avait été merveilleux. Elle gardait le goût, la sensation des lèvres de Charles sur les siennes.

-Tout s'est bien passé ? demanda François en la voyant revenir.

-Merveilleux ! lâcha-t-elle en s'étalant, rêveuse, sur le lit.

François la regarda un moment.

-Je te rappelle que vous n'êtes pas encore mariés.

-Papa ! Qu'est-ce que tu insinues ?

-Je te le rappelle, c'est tout, pour ne pas que tu oublies...

-Je lui dirai oui. C'est lui que je veux épouser.

-Eh bien, il a en a du succès ce garçon.

-Papa, il est fantastique !

-Mais je te crois. Sourit François.

François observa la jeune fille. Son bébé allait se marier. Il était content que le jeune homme lui plaise, elle n'avait pas été gâtée par la vie.

Le lendemain, Charles se présenta devant leur porte.

-M. Milot, entrez. L'invita François. Le jeune homme le salua et sourit à Marie.

-Je voulais savoir s'il était possible que j'accompagne Marie choisir une robe ? expliqua-t-il à François. Je voudrais lui offrir.

-Vous ne traînez pas dans les préparatifs, se mit à rire François.

-Euh non, c'est pour aller à une réception à Blois. Rectifia le jeune homme.

François ouvrit de grands yeux.

-A Blois !?

-Le Grand Monsieur fait donner un bal.

-Vous irez à la cour de Gaston d'Orléans ?

Les deux tourtereaux confirmèrent d'un signe de tête. François voyait déjà sa petite tournoyer parmi les grands. Elle avait tellement de chance d'être tombée sur ce jeune homme.

-Bon très bien, je vous accompagne pour les essayages. Il serait inconvenant de laisser deux jeunes gens comme vous sans chaperon.

Charles parut heureux du compromis, et les trois se mirent en route.

Le jeune homme avait pris l'initiative de faire venir une calèche qui les mena à Orléans. Là, Charles les mena chez un tailleur qu'il connaissait bien.

Il lui sera la main.

-Il me faudrait une robe pour cette demoiselle.

-Très certainement...

Le tailleur invita Marie à se rendre au centre de la pièce et il l'observa en se frottant le menton.

Puis il leur tendit un livre, dans lequel ses modèles étaient renseignés.

-Je vous laisse choisir. Dit-il en se mettant en retrait. Les trois clients se penchèrent sur le livre. Marie trouvait les robes pour la plupart splendide. La mode était aux grands décolletés agrémentés d'un collier, et aux manches pleines. Leur choix se porta sur l'une des robes en vogue. Ils choisirent un satin orangé, et le tailleur prit les mesures de Marie. Ils commandèrent également des chaussures dans les tons pastels.

Le tout fut prêt un peu plus d'une semaine plus tard. Les deux amoureux avaient passé leur temps ensemble, sous la surveillance attendrie de François. Au fur et à mesure que le départ pour Blois approchait, l'excitation de Marie augmentait. Elle avait hâte et en même temps peur de rencontrer tout ce grand monde. Charles la rassurait en lui disant qu'elle ferait fureur là-bas. Marie ne pouvait plus se passer de lui. Ils étaient devenus inséparables, et François avait bien souvent l'impression de tenir la chandelle. Enfin, le grand jour arriva, et François dû laisser partir les deux fiancés.

Le masque de ferOù les histoires vivent. Découvrez maintenant