"Trop près de Toi"

Freya : Oublier cette décharge qui s'invite bien trop souvent

Quand une main se pose sur mon épaule, je me surprends à ce que mon cœur accélère. Bella paraît avoir dormi plusieurs nuits :
_ Hello toi ! Alors, tu dois être pressée que ton homme arrive ! Il compte débarquer à quelle heure ?

Je mets quelques secondes à répondre, luttant contre cette sensation qui vient de trahir ce que je ne veux pourtant pas ressentir.
_ Il arrive demain finalement, je... Je dois y aller, je vais aller me...préparer.
_ Oula ! T'as pas bien dormi ? Moi comme un bébé.
Un léger sourire d'apparence sur mes lèvres, j'essaye de donner le change :
_ Tant mieux.
Et puis ce rouge qui me monte malgré moi aux joues et Bella qui se met à rire :
_ Ca n'a pas l'air d'aller ? C'est ton chéri qui te trouble comme ça ?
Mon téléphone sonne :
"Je t'avais dit de repasser même mes souvetements bébé ! Je dois tout faire moi-même ?! Tu crois que je suis en état ? Je suis à moitié dans le coma là ! Et je vais devoir me lever à cause de toi !"
Bella me sourit de toutes ses dents :
_ Il t'envoie des messages olé olé ?

Je ne lui réponds pas, et glisse mon portable dans ma poche, rentrant au frais, cette chaleur devenant d'un coup beaucoup trop pesante.
Un regard au verre vide déposé, et je dois encore me concentrer pour oublier cette décharge qui s'invite bien trop souvent depuis que je suis arrivée.
Je me dépêche de monter, j'ai besoin d'un coup d'eau froide pour faire cesser tout ça. Mais quand j'ouvre la porte je me fige et la regarde un peu trop longtemps.
Élie termine de boutonner sa chemise, un parfum masculin imprégnant l'air de la salle de bain.
_ Pardon, je... Je suis désolée je...

Comme une gourde empotée je me dépêche de refermer la porte alors que je ne l'ai pourtant pas surprise dénudée.

Mes mains sur le bureau de la chambre, je baisse la tête et m'oblige à de longues inspirations alors que deux voix me parviennent du couloir :
_ Jolie tenue, tu pars en chasse de ta prochaine conquête ?
Liam, vient probablement de croiser Élie et ponctue sa question par un rire franc.
_ Je vais me balader un peu, pour le reste on verra.
Mes doigts crispés, mes ongles s'enfoncent dans le bois pour marquer ce que je ne peux pas contrôler : une réponse qu'elle est en droit d'avoir, elle fait ce qu'elle veut de ses journées et je n'ai pas à savoir.
Une main sur mon estomac, et cette douleur qui revient dans ces moments où quelque chose me contrarie au fond de moi.
Alors j'attrape de quoi m'habiller et traverse le couloir maintenant désert en me disant que cette douleur est celle du petit déjeuner que je n'ai pas avalé et que ça ira mieux quand j'aurais mangé.