Self-Control

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Medhi sourit avant de répondre. 

—  Je ne pense pas qu'il y ai quoique ce soit d'attachant chez cette femme. Vous a-t-elle ensorcelé maître ? 

Onix gloussa en secouant la tête de droite à gauche. 

— Non, mais plus elle me résiste et plus je la trouve adorable. Je suis peut être masochiste sans le savoir, lâcha Onix en riant. 

— Je pense surtout que vous êtes carrément fou de continuer à la voir avec ce que nous a dit la mère flippante. 

—  Arrêtez d'attribuer toutes sortes de surnoms à cette Lisandra ou un jour elle finira par vous tuer, et ce serait fort déplorable. 

Medhi sourit de toutes ses dents. 

— Je vous manquerai, maître ? demanda Medhi des papillons dans l'estomac. 

Onix leva les yeux au ciel. 

—  Bien évidemment. Vous en avez d'autres des questions pourries ? Vous êtes mon conseiller et un homme que j'ai en respect, alors ne vous faites pas tuer ! 

Onix se leva, quitta la pièce et regagna sa propre chambre. Il retira le gros annuaire du peuple afin d'y dénicher le numéro d'Itsangy et le composa. Il s'attendait à téléphoner vainement mais elle décrocha. 

—  Itsangy, c'est Onix. Je...En faites, notre accord disait un mariage contre une aide concernant les disparitions du royaume. J'ai tenu ma part du marché, qu'en est-il pour vous ? 

Itsangy ne répondit rien, mais Onix entendit une respiration précipitée et saccadée. 

—  Itsangy, vous...vous allez bien ? 

—  Oui, lâcha-t-elle dans un souffle avant de raccrocher. 

Onix resta fixer le combiné, comme s'il s'attendait à la voir à travers. Cet échange succinct avait alerté quelque chose en lui. Il attrapa le capuchon des sorties officielles et l'enfila rapidement avant de quitter précipitamment la pièce jusqu'à la chambre de Medhi. 

—  On doit partir chez le clan d'Itsangy, maintenant ajouta-t-il. 

Medhi se leva comme un soldat, en sentant l'ordre derrière le ton cordial d'Onix. 

—  Que se passe-t-il ? demanda Medhi.

Onix haussa les épaules, sincèrement. 

—  Escorte ? demanda Medhi un soulevant un sourcil. 

—  Si ça se trouve c'est rien, mais j'ai un mauvais pressentiment. C'était étrange. Les sorciers de la garde savent se téléporter d'un endroit à l'autre comme Itsangy ? demanda Onix sans répondre à la question de Medhi. 

Medhi hocha la tête, et courut un sprint jusqu'à la garde royale. Onix le suivit sans presser le pas et en moins de deux minutes, une dizaine de personnes de la garde encadraient Medhi. Une jeune femme se dégagea du lot et avança vers Onix. 

—  Votre Majesté, je suis Syleaf, sorcière de la garde royale et c'est moi qui vous transporterez jusqu'à votre reine. 

Elle lui tendit une main et Onix s'en empara immédiatement. Il hésita à la retirer en sentant la puissance de la sorcière monter en lui comme un poison. Celle-ci sourit et Onix était persuadé que d'une façon ou d'une autre elle arrivait à lire dans ses pensées. 

— Formez une chaîne en vous donnant la main et ne la rompez sous aucun prétexte ordonna Syleaf. 

La garde obtempéra malgré quelques réticences des hommes de la garde à se donner la main. Ils obéirent tout de même mal à l'aise, leur virilité en prenant un coup.  Medhi fermait le groupe. Syleaf glissa ses doigts dans la paume de Medhi alors qu'Onix en faisait de même avec la jeune louve se trouvant sur sa gauche pour fermer la chaîne. Un halo bleuâtre explosa bruyamment autour de Syleaf et Onix tenta de se dégager mais elle le retenait fermement. Le halo bleue se propagea sur toute la garde aussi vite que sur de l'essence. Syleaf prononçait des paroles inaudibles comme si elle avait besoin de beaucoup plus de force pour transporter autant de monde à la fois. Un nuage noirâtre les aveuglèrent et ils se retrouvèrent tous collés les uns contre les autres comme aspirés entre eux. Ce n'était pas douloureux mais pas très agréable non plus. Quelques-micro secondes plus tard, ils atterrirent tous sur le parking du clan des sorciers. Syleaf était la seule à avoir atterrit sans se retrouver assis ou allongé au sol. Onix et Medhi se relevèrent rapidement et compris que quelque chose n'allait pas. La barrière d'air de défense n'était plus en place, la porte d'entrée était défoncée et une forte odeur de sang leur arrivait aux narines. Medhi se précipita vers l'intérieur et se retourna aussitôt pour stopper Onix. 

— Protégez le, lâcha Medhi aux membres de la garde et les quinze personnes se positionnèrent autour d'Onix. 

Medhi tremblait de plus en plus fort et Onix fit un signe à la garde de le laisser passer. Il posa une main sur l'épaule de Medhi. 

— Pas de transformation ici Medhi ! ordonna Onix. 

Medhi avait le regard fixé à l'intérieur de la maison. Ses pupilles s'était dilatées et Onix entendait déjà quelques craquement d'os suivit d'un son rauque, animal provenant du plus profond de Medhi. Onix jeta un coup d'œil à l'intérieur pour voir ce qui pouvait faire perdre le contrôle à Medhi comme ça et il resta figé. Il y avait des cadavres de loups garou dans la cuisine dont un qui était mort en pleine transformation. Il avait une tête et les pattes avant d'un loup mais les jambes d'un humain. Une image horrifiante. 

— Medhi, retournez au château, on va gérer ça sans vous. 

Il secoua la tête de gauche à droite. 

— Je suis dès votre, maître. Je suis un Alpha, c'est l'essence des loups qui appel ma propre nature à prendre le dessus mais je vais me contrôler ! 

Onix évalua rapidement la situation dans sa tête et finit par hausser les épaules. La garde passa devant Onix dans la maison, il y avait du sang partout et Medhi se remis à trembler de plus belle. Onix voyait qu'il luttait pour ne pas se transformer mais la magie des loups avaient une forte attraction sur lui. Onix lui agrippa le bras pour l'inciter à traverser la maison au plus vite jusqu'au jardin. Onix avait l'impression que lui aussi tremblait tant les tremblements de Medhi étaient intenses. Sur le jardin était allongé un unique corps de sorcier, celui de l'homme qui avait proposé à Onix de venir à un feu de camps le weekend prochain. Tous les sorciers étaient rassemblés devant l'escalier menant au repaire d'Itsangy. 




Le royaume de la nuitOù les histoires vivent. Découvrez maintenant