Confusion

391 103 31
                                    

Onix s'avança vers Amos. 

—  Qu'est ce qui s'est passé ici ? demanda Onix à Amos en apercevant Jade assise sur l'herbe, un bras ensanglanté. 

Une sorcière était agenouillée à ses côtés, une compresse posée sur sa plaie. Amos fusilla Onix du regard. 

—  On s'est fait surprendre. C'était une embuscade. Certains ont réussi à prendre la fuite, mais il n'y avait pas que des loups mais des putains de métamorphes aussi. Vous êtes le seul hormis notre clan à réussir à briser nos barrières de protections d'airs. Comment ses loups ont pu entrer ici ? 

Il s'était tellement approché d'Onix qu'ils se touchaient presque. Medhi fit reculer Onix en l'agrippant par le capuchon royal. Amos lança un sortilège sur Medhi qui se retrouva propulsé plusieurs mètres plus loin. Avant même qu'il ne heurte le sol, il s'était transformé en loup. Il se dressa sur ses quatre pattes, babines retroussées en grondant férocement. Amos et six autres sorciers levèrent l'index vers Medhi, prêts à en découdre. Trois louves de la garde se transformèrent et vinrent se placer aux côtés de Medhi.  Syleaf dressa une barrière de protection entre la garde royale et les sorciers. 

—  Stop, on se calme. Nous ne sommes pour rien dans cette embuscade. Nous étions au château, toute la garde royale peut en témoigner. J'ai appelé Itsangy et j'ai senti dans sa voix que quelque chose n'allait pas, alors on est venu, expliqua Onix pour tenter de faire redescendre les tensions.  

— C'est pratique comme excuse ! Personne d'autre que vous ne pouvez briser nos défenses d'air ! gronda Amos. 

Jade se leva du sol en grimaçant et se rapprocha d'Amos. Elle posa une main sur son bras avant de lui lancer :  

—  Onix n'aurait jamais fait ça, père. Il vient d'épouser ta fille aînée, pourquoi chercherai-t-il à nous nuire ? 

—  Elle a raison Amos. Je ne vous veux aucun mal et je vous promet que les responsables qui se sont enfuis seront retrouvés et punit. Comment va Itsangy ? 

Jade baissa le regard au sol et Amos fulminait encore plus. Onix ressenti une sensation étrange. Il refusait qu'il puisse lui arriver quoique ce soit de grave. Il repoussa Amos d'un geste ferme et se fraya un chemin jusqu'à l'escalier menant à la maisonnette. Il poussa la poignée mais la porte resta close. Il frappa sans discontinuer durant de longues secondes, en vain. Il était prêt à défoncer la porte mais Medhi le poussa sur le côté avant de la défoncer d'un seul coup de pied. Il avait repris sa forme humaine. Medhi se décala sur le côté pour laisser Onix entrer. Celui-ci se précipita à la recherche de sa femme. Elle était debout près de la fenêtre de sa chambre, l'index levé vers Onix. 

—  Vous m'avez piégée ! lâcha-t-elle en s'agrippant d'une main à la fenêtre 

Onix s'avança sans même tenir compte de la mise en joue d'Itsangy mais elle recula en titubant. 

— Je ne vais rien vous faire Itsangy et je vous jure que je n'y suis pour rien dans cette attaque. Vous êtes blessée ? 

 Elle resta le fixer indécise et tourna la tête sur le côté. 

—  Vous, lâcha-t-elle en fixant Medhi dans les yeux, sortez de chez moi. 

Medhi chercha l'approbation de son maître et celui-ci acquiesça. Il quitta la pièce et Itsangy parut se détendre un peu. Elle tituba à nouveau et Onix l'agrippa par le bras pour l'empêcher de vaciller. Elle gémit de douleur et Onix l'allongea sur le lit. 

— Laissez-moi, lâcha-t-elle en serrant les dents. 

Onix secoua la tête de gauche à droite. Il posa ses doigts sur le bas de son chemisier en la fixant comme pour avoir son accord et souleva lentement celui-ci, jusqu'à le relever sur sa poitrine. Il grimaça en voyant le flanc droit d'Itsangy déchiqueté. On pouvait apercevoir les dents du loup sur sa peau. 

 — Il faut vous soigner, vous perdez beaucoup de sang. 

Elle secoua la tête en grimaçant. Des sueurs froides recouvraient son front. Onix enleva son capuchon royale, le plia soigneusement pour en faire une compresse, glissa ses doigts dans ceux d'Itsangy et appuya fortement contre sa plaie pour contenir l'hémorragie. Elle serra les dents le souffle saccadé. 

— Je vous ramène au château. Vous avez besoin de soins et je refuse de vous laisser ici. 

 — Je n'irai nulle part, si ses saloperies de loups reviennent je ne pourrais pas protéger mon clan. 

— Dans votre état je ne suis pas sûr que vous pourrez protéger qui que soit. Dites-moi ce qui s'est passé ici. 

Elle tenta de se redresser mais étouffa un gémissement en se laissant retomber sur le lit. 

— Cette pathétique meute n'aurait pas pu briser nos barrières de protections. Quelqu'un les a aidés à pénétrer dans notre repaire. Solann était à l'entrée quand ils ont attaqués, il...il n'a pas survécu. J'étais ici, dans la maisonnette et le temps que je comprenne qu'il se passait quelque chose, Solann était déjà mort. L'autre idiote au lieu de se replier dans les abris d'urgence a voulu les retenir et elle a failli se faire tuer à son tour. Cette saloperie de loup l'a égratigné au bras et c'est en la sauvant que je me suis fait mordre. J'avais réussis à neutraliser toutes ses saletés mais il a fallu qu'elle fasse son intéressante.   

— C'est de Jade dont vous faites référence ? demanda Onix surpris. 

Elle hocha la tête. 

 —  Vous avez risqué votre vie pour sauver votre sœur que vous détestez ? demanda Onix un sourire narquois sur le visage. 

— Rangez votre sourire ou je vous pète les dents, Onix. Je l'ai fait parce que c'est un membre du clan, ça s'arrête là. 

Onix avait gardé son sourire moqueur sur le visage et elle lui donna une tape de la faiblesse d'une plume. 

— Venez vivre au château...avec moi. A deux nous seront plus fort et personne ne vous attaquera là-bas. 

Elle lui sourit avant de lever les yeux au ciel. 

 — Vous avez vraiment cru que j'ai oublié l'épisode " plan cul " avec Jade ? De toute façon, je ne peux pas partir d'ici. Comme je vous l'ai dit, mon clan compte sur moi. 

— On débattra du sujet " Jade " à un autre moment. Pour l'instant il faut vous soigner et même si vous ne portez pas Medhi dans votre cœur après l'attaque des membres de son espèce, sachez que lui seul peut arrêter votre hémorragie. Je suppose que je ne vous apprends rien et que vous avez sans doute essayé des techniques de guérison à base de sortilège, en vain ? 

Elle se renfrogna et Onix la souleva dans ses bras. 

Le royaume de la nuitOù les histoires vivent. Découvrez maintenant