Sœurs

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— On partage le même sang, Jade ! L'acte de la tromperie de mon père, ne concernait que ta mère, la mienne et notre père. De mon côté, je n'allais pas rejeter une sœur, même si l'on n'est qu'à moitié. Quand j'ai vu à quel point les pulsions de notre père s'amplifiait, j'avais peur qu'il finisse par te détruire également. Tu es une belle femme et je voyais ses regards pervers envers toi. C'est pour cela que j'ai mis en place ce sortilège d'appartenance. Je ne t'ai jamais détesté Jade, du moins pas avant que tu ne couches avec mon mari, et je me disais que si j'étais infecte avec toi tu finirai par repartir avec ta mère loin du repaire des sorciers.

— Je suis vraiment désolée d'avoir couché avec Onix. C'était la seule personne à l'exception de Mélissa pour qui tu montrais de l'intérêt et je voulais me venger. Je ne comprenais pas pourquoi tu m'en voulais tellement alors que tu chérissais Mélissa. Sache pour sa défense, que je l'ai provoqué. Il a voulu arrêter avant de passer à l'acte en pensant à toi et j'ai profité de sa faiblesse. Je n'ai aucun sentiment pour lui et je sais qu'il t'aime sincèrement. Je te présente mes excuses, Itsangy.

— Des excuses ne suffiront pas à me faire oublier ta trahison, Jade. Onix est le premier et seul homme que j'ai aimé et que j'aimerai à jamais.

— Je sais, avoua-t-elle en baissant la tête vers le sol.

Un silence pesant entoura la pièce avant que Jade ne reprenne la parole :

— Si tu m'autorise en tant que chef de clan à réintégrer le repaire malgré mon sang de loup, je ne serais plus dans tes basques et je quitterai ce château.

— Maintenant que notre père est mort, tu peux reprendre résidence au repaire.

Jade hocha la tête, tourna le dos à sa sœur et s'apprêta à quitter la pièce, la culpabilité plein la tête.

— T'es ma sœur et malgré ce que tu as fait tu resteras toujours ma sœur. Je n'oublie pas... mais je te pardonne.

Jade fixa Itsangy surprise et s'effondra en larmes en se précipitant dans les bras de son ainée. Itsangy lui tapota le dos jusqu'à ce qu'elle se calme.

— Merci, hoqueta Jade en essuyant du mieux qu'elle pouvait les larmes qui avaient débordés.

— Maintenant que le pervers n'est plus en état de te nuire, j'aimerai apprendre à te connaitre. T'es ma seule cadette après tout.

Les larmes débordèrent de nouveaux des yeux de Jade. Cela faisait des années qu'elle attendait ses paroles venant de sa sœur. Elle serra de nouveaux Itsangy dans ses bras, trop émue pour répondre. Parfois le dialogue non verbal parle plus que les mots. Jade s'excusa et remercia sa sœur une énième fois avant de quitter la pièce. Itsangy s'assit sur le lit. En tuant son père, elle avait l'impression qu'un énorme poids s'était envolé de ses épaules. Elle laissa son corps retomber sur le lit et ses yeux se perdirent sur le plafond. Elle resta ainsi inerte, durant de longues minutes et elle finit par sourire toute seule. À peine dix minutes plus tard, Onix fit son apparition sur le pas de la porte.

— Tu veux que je te laisse un peu seule, ou je peux venir te peloter les seins pour m'assurer que tes yeux ne virent plus au doré ?

Elle gloussa et il la rejoignit sur le lit.

— Tes un vrai pervers en fait !

— Qu'avec toi mon amour. C'est incontrôlable, l'effet que tu me fais.

Elle secoua la tête de gauche à droite en riant.

— Alors avec ta sœur ça s'est bien passé ? demanda-t-il en lui soulevant délicatement son haut jusqu'à son nombril.

Il voulait s'assurer que la marque d'appartenance avait disparu et ce fut le cas. Il rajusta son haut, satisfait.

— Oui ça s'est bien passé. Elle va retourner au repaire et je lui ai pardonné.

Onix se redressa précipitamment.

— Quoi ? Moi je t'ai supplié pendant des jours et tu ne m'as toujours pas accordé ton pardon et elle en cinq minutes tu lui pardonnes.

— Toi tu es mon mari ! Tu n'aurais jamais dû déraper.

Celui-ci se laissa retomber sur le matelas en soupirant.

— Dis-moi que tu me pardonnes, j'ai besoin de te l'entendre dire.

— Pas pour le moment mais je t'aime Onix.

Il soupira et fixa à son tour le plafond. Au bout de plusieurs minutes de mutisme il se retourna vers elle et l'embrassa.

— Allez viens on va déjeuner ! lâcha-t-il en se redressant.

— Quand tu ne penses pas au sexe tu ne penses qu'à manger, c'est fou ça !

Il sourit mais d'un sourire carnassier.

— Soit tu viens manger avec moi ou soit c'est toi que je vais manger mon amour. Tu ne peux pas savoir ce que le « puceau précoce » à envie de te faire maintenant qu'il n'y a plus cette marque d'appartenance.

Le rouge lui monta au joue et elle se leva comme montée sur des ressorts.

— On va aller manger dans ce cas, dit-elle le sourire aux lèvres.

Mais Onix avait changé d'optique en deux secondes. Il l'intercepta alors qu'elle s'apprêta à quitter la chambre et la bloqua contre la porte en se mordillant la lèvre.

— Finalement, j'ai vraiment trop envie de passer au dessert avant le repas.

Il porta directement ses mains à ses seins en soupirant.

— Je sais que le moment n'est pas vraiment bien choisit mais j'ai trop envie de toi, Itsangy.

Elle leva les yeux au ciel.

— Calme-toi ou je te castre sur place.

Il ouvrit la bouche choqué par ses paroles et elle éclata de rire en quittant la pièce. Il la rattrapa dans le salon, lui donna une tape sur les fesses et lui murmura à l'oreille :

— Quand on sera tous les deux dans le lit, tu vas prendre cher ma jolie.

— Tu veux dire qu'en deux minutes ce sera fini c'est ça ? se moqua-t-elle avant de courir un sprint jusqu'à la cuisine.

Onix secoua la tête de gauche à droite et il aimait cette Itsangy provocatrice. Quand il arriva dans la cuisine elle était déjà en train de se servir à manger.  

Le royaume de la nuitOù les histoires vivent. Découvrez maintenant