Déstabilisation

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— J'aimerai y aller seul. Je n'avais pas prévue votre présence à cette rencontre, Itsangy. 

Elle haussa les épaules.

— Et alors ? Vous comptez parler de moi avec les nécromanciens donc je veux être là !

Onix rougis. En effet il avait dans l'intention de questionner Lisandra par rapport à Itsangy. 

— Non, je refuse votre présence chez les nécromanciens demain, répliqua Onix d'une voix ferme ne laissant aucune place à la contestation. 

Itsangy fulminait mais elle n'ajouta rien. Elle contourna Onix et quitta la pièce en claquant volontairement la porte. Onix soupira et alla prendre sa douche. Il quitta la salle de bain et s'habilla d'un jean et d'un débardeur. Ses pensées divaguèrent vers les sauts d'humeurs d'Itsangy. Cette femme était pour lui un véritable mystère mais il s'en voulait malgré lui de lui avoir parlé aussi sèchement. Lui vint soudain une idée et il ne put retenir un sourire sur son visage. Il s'empressa de quitter la chambre et manqua de peu de percuter Medhi.

— Oups, lâcha Onix en riant.

— Vous avez l'air d'excellente humeur maître. Puis-je me permettre de vous demander pourquoi votre femme était aussi furieuse quand elle est venue récupérer sa petite sœur tout à l'heure ?

Onix sourit de plus belle.

— Elle est cinglée...mais je crois bien que ça me plaît. Vous pensez que je suis fou ?

Medhi se pinça la lèvre avant de répondre:

— Je pense en effet maître que vous êtes un peu fou d'énerver la plus puissante sorcière du royaume. N'oubliez pas qu'elle peut être une créature sans cœur par moment.

— Elle ne me fera pas de mal, lâcha Onix sûr de lui.

Medhi éclata de rire.

— Parce que vous êtes son mari ? Alors là détrompez-vous, maître.

Onix était perplexe, il n'arrivait pas à imaginer Itsangy lui faire volontairement du mal. Elle avait certes un caractère de merde et changeant mais pas un cœur noir.

— Je m'absente de la matinée, Medhi. Je serais de retour après le repas.

— Vous...vous ne comptez pas sortir seul ? s'étonna son conseiller.

— Si, j'en ai bien l'intention. Je ne suis pas en sucre Medhi, que voulez-vous qui m'arrive ?

— Je ne sais pas...juste peut être un assassinat ! lâcha-t-il en haussant les épaules, provoquant l'hilarité d'Onix.

— Vous êtes hyper protecteur, je plains votre future femme. Je suis sûr que vous ne lui laisserai pas faire un pas sans qu'elle soit surveillée.

— Pour ça il faudrait déjà que j'ai une femme, maître. Mais jusqu'à présent VOUS êtes ma femme, et oui je ne vous laisserai pas faire un pas devant l'autre sans escorte, que vous soyez d'accord ou non.

— Roh mais c'est que le toutou sors ses crocs! lâcha Onix en riant.

Medhi lui lança un regard glacial et Onix leva les mains en signe de drapeau blanc.

—Je rigole Medhi, détendez-vous un peu. Je vais juste voir ma femme, je n'ai besoin que de mon chauffeur. Profitez de votre matinée pour vous reposer.

Medhi semblait contrarié mais il n'ajouta rien et tourna le dos à son maître. Onix ne put à nouveau s'empêcher de rire devant le caractère protecteur de son conseiller. Il gagna le garage, s'installa dans une Audi grise avant qu'un chauffeur envoyé par Medhi ne prenne le volant. Il roula en direction du repaire des sorciers sans un mot. L'enthousiasme d'Onix commençait à s'amenuiser à mesure où il approchait de chez sa femme. Cette femme arrivait à l'intimider, lui le roi et maître des éléments. Au bout d'une heure de route, le chauffeur s'immobilisa devant chez Itsangy avant de se tourner vers Onix :

— Vous souhaitez que je vous accompagne maître ? Il n'est pas prudent de s'y rendre seul.

Onix savait que Medhi avait dû lui dicter cette phrase avant son départ.

— Non merci. Je compte passer la matinée ici, donc vous pouvez disposer. Je vous appellerai le moment venue.

Il hocha la tête et Onix quitta le véhicule. Une fois de plus les sorciers avaient barricadés leur repaire par des sortilèges à base d'air. Onix les désamorça et alla frapper à la porte. C'est la petite Melissa qui lui ouvrit en se jetant dans ses bras.

— Merci pour les loups Monsieur Onix.

Onix sourit devant ce terme.

— Tu peux m'appeler simplement Onix. Et c'était un plaisir pour moi de te montrer mes amis loups. Tu pourras venir quand bon te semble les voir, mon château et aussi ton château, Méli.

Elle rougit, les yeux brillants d'excitation, avant de serrer à nouveau Onix dans ses bras.

— Pourquoi tu n'es pas gentil avec ma sœur ? Elle est gentille avec moi, défendit-elle.

— Mais je suis très gentil avec ta sœur, la preuve, je l'ai même épousé pour l'éternité !

La petite leva les yeux au ciel ce qui fit éclater de rire Onix.

— Où est-elle d'ailleurs ? demanda Onix pour prendre congé de Melissa.

— Tu es sûr que tu veux te gâcher la journée avec ma déprimante sœur ? On pourrais plutôt sortir tous les deux ? lâcha Jade, un sourire aux lèvres.

— Je crois plutôt que tu devrais dégager de ma vue avant que je ne te fasse passer l'envie d'aller où que ce soit, pauvre sotte! gronda Itsangy, qui venait tout juste d'entrer dans la maison en furie.

Jade soupira, lança un clin d'œil à Onix et disposa.

— Et vous, que voulez-vous ? lâcha d'emblée Itsangy à un Onix perplexe devant le manque d'hospitalité de sa femme.

— J'aimerai vous parlez, seule à seul.

Elle lui tourna le dos sans même répondre et Onix esquissa un sourire devant le caractère trempée de sa femme. Il la suivit jusqu'à l'extérieur, où elle traversa le jardin jusqu'à sa petite maisonnette à l'écart de son clan. Elle ouvrit la porte d'un simple geste de la main et Onix s'engouffra à l'intérieur en refermant la porte. Itsangy alla dans la cuisine, grimpa agilement sur le plan de travail pour s'asseoir et attrapa une tasse fumante qui traînait à côté d'elle. Elle but une gorgée tout en fixant Onix d'un regard perçant.

— Arrêtez de me fixer comme ça, vous me... déstabilisez.

Elle esquissa un petit sourire et avala une autre gorgée de son thé, silencieusement.




Le royaume de la nuitOù les histoires vivent. Découvrez maintenant