Soulagement

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Itsangy avait perdu ses couleurs. Elle contourna Lovasoa sans un mot et se dirigea à la verrière pour récupérer sa sœur. Celle-ci n'avait pas l'air traumatisée par son enlèvement et s'amusait au sol avec deux poupées. Quand elle aperçue sa grande sœur, Mélissa se précipita dans ses bras.

— Méli ! souffla Itsangy en la soulevant dans ses bras.

Itsangy se téléporta aussitôt dans le salon du château. Onix, Medhi, Syléaf et deux autres membres de la garde étaient rassemblés près du canapé pour organiser des recherches mais Itsangy avait été rapide. Onix se précipita vers sa femme mais celle-ci leva légèrement la main pour l'arrêter avant de lui tourner le dos pour regagner la chambre de Mélissa. Les deux sœurs s'assirent sur le lit.

— Méli, pourquoi tu ne t'es pas téléporté ici après ton enlèvement ? Tu sais pourtant parfaitement utiliser le sort de téléportation !

— Je croyais que c'était toi au début et puis, elle s'est transformée et elle m'a dit que c'était un petit jeu et que je devais rester tranquille. Je n'étais pas en danger, affirma Mélissa.

— Méli, tu es fan du dessin animé « moi, moche et méchant ». Je veux qu'on ait un code. Si un jour, tu as un doute à savoir si c'est vraiment moi où pas. Pose moi la question : quelle est mon dessin animé préféré ? Si je te réponds autre chose que « moi, moche et méchant », fuis sur le champ, jusqu'au repaire des sorciers, ils te protégeront vu que tu n'as que du sang de sorciers en toi. Et fais-moi le plaisir d'utiliser ce foutu sort de téléportation, comme je te l'ai appris !

Mélissa baissa le regard au sol.

— Tu es en colère contre moi ? demanda-t-elle une moue attristée sur le visage.

— Non, méli. J'ai eu peur pour toi. Tu comptes énormément pour moi et je ne voudrais pas qu'il t'arrive quelque chose de grave. Tu es ma petite sœur et je t'aime tellement fort.

Elle serra Mélissa dans ses bras en déposant un baiser sur ses doux cheveux blonds.

— Pourquoi tu es encore fâché après Onix ?

Itsangy soupira, cette petite était très observatrice.

— Il m'a trahi et j'ai décidé de rester vivre au château mais de ne plus être avec lui. Il rencontrera une autre femme et moi je rencontrerai quelqu'un d'autre, avoua Itsangy.

— Mais je vous aimez bien tous les deux ensembles !

— Ma puce, la vie des adultes est parfois compliquée. Mais pour toi, rien ne change. Tu es libre d'aller le voir et de passer du temps avec lui. Il t'apprécie beaucoup.

— Mais toi aussi il t'apprécie, alors pourquoi tu ne veux plus passer de temps avec lui ?

— Méli, stop. C'est comme ça et ça ne changera pas. Je n'accorderai pas d'autres chance à Onix alors ne te berce pas d'illusion, je ne retournerai jamais avec lui. Après la grosse bêtise qu'il a faite c'est bel et bien terminé.

— Si un jour, je fais une grosse bêtise, tu ne voudras plus de moi ?

Itsangy éclata de rire.

— Tu auras beau faire toute les bêtises de l'univers, je serai toujours sur ton dos, à râler !

Méli sourit à nouveau et serra Itsangy dans ses bras. Les deux sœurs papotèrent encore de longues minutes avant qu'Itsangy n'entraîne Méli dans la salle à manger pour dîner. Onix s'y trouvait déjà et un froid s'installa dans la pièce. Itsangy posa devant sa sœur une assiette de pâtes à la bolognaise et alla s'en servir une pour elle. Elle n'adressa pas le moindre regard à Onix qui cherchait désespérément le contact visuel avec sa belle. Le repas se déroula dans un silence de mort. Même Mélissa n'avait pas ouvert la bouche. Une fois le repas terminé, Itsangy débarrassa la table minutieusement, servit un verre d'eau à sa sœur et s'apprêta à quitter la pièce quand les doigts hésitants d'Onix se posa sur son épaule. 

— Accorde-moi deux minutes pour te parler s'il te plaît ?

— Si ça a un rapport avec nous, non. Si ça a un lien avec le royaume, oui.

Onix hésita. Bien sûr que ça n'avait aucun lien avec le royaume ce qu'il voulait lui dire.

— Oui, ça a un lien avec le royaume, Itsangy.

— Je vous laisse discuter, je vais dans ma chambre, annonça Mélissa un petit sourire malicieux au coin des lèvres.

— J'arrive tout de suite Méli.

Elle hocha la tête et grimpa dans sa chambre. Itsangy souleva un sourcil en fixant Onix qui l'observait sans un mot.

— Je t'écoute ! lâcha-t-elle d'un ton sec et tranchant.

Il inspira profondément.

— Ce que tu m'as dit tout à l'heure, je n'arrive pas à en faire abstraction. Je t'en conjure ne me dis pas qu'il n'y aura pas de seconde chance entre nous...

Itsangy lui tourna le dos, prête à partir mais Onix lui agrippa le poignet. Le corps d'Itsangy devint si brûlant en quelques secondes qu'Onix grimaça sans pour autant lui lâcher le bras. 

— Écoute moi s'il te plaît et après tu pourras partir.

Elle soupira, enleva la main d'Onix sur son bras et croisa ses derniers en fixant Onix le regard mauvais.

— Je n'ai aucune excuse et je ne sais même pas moi-même ce qui m'a pris. Avant de passer à l'acte avec ta sœur, j'ai eu une discussion avec Syléaf. Elle m'a annoncé que tu me cachais de lourds secrets et que notre histoire était vouée à l'échec. C'est ce qui m'a fait commettre l'irréparable. Je ne veux pas que tu sois ma reine qu'administrativement, je te veux toi, toute entière. Je sais que tu ne me pardonneras pas facilement mais je te promets que je vais faire des efforts pour toi. Tu le mérite et c'est toi que je veux. Je t'aime Itsangy.

Il eut un silence.

— Tu as terminé ? demanda-t-elle les bras toujours croisés.

Il hocha la tête de haut en bas et elle quitta la pièce le laissant planté là comme un piquet. Celui-ci soupira bruyamment. C'était très mal engagé avec sa belle. 

Le royaume de la nuitOù les histoires vivent. Découvrez maintenant