Doléances

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Onix éclata de rire en voyant que Medhi n'était pas plus réveillé que lui. Mélissa quitta la pièce en se secouant pour faire tomber le plus de chantilly au sol. Itsangy amorça un pas pour la rejoindre mais Onix la cala dans son élan en la ramenant contre lui. Il déposa un baiser sur sa joue, avant de lécher la chantilly du menton de sa femme. Elle grimaça d'écœurement avant de sourire.

— Tu as intérêt de m'enlever toute cette chantilly de mon corps et avec ta langue ma petite femme.

Itsangy éclata de rire.

— Arrête de prendre tes rêves pour une réalité !

Il sourit à son tour. Elle se dégagea de l'étreinte d'Onix et sur le pas de la porte elle se retourna vers lui.

— Le coucher n'as pas été trop... dur ? demanda-t-elle en faisant référence à son état d'excitation de la veille avec une moue innocente.

Il se mordilla la lèvre.

— Tu es une créature cruelle et perfide, Itsangy.

Elle éclata de rire et quitta la pièce. Onix baissa les yeux au sol devant tout le bordel qu'ils avaient mis mais la flemme eu raison de lui et il envoya une de ses employées tout nettoyer tandis qu'il allait reprendre une douche. Même si leur soirée de la veille ne s'était pas vraiment terminée comme il l'aurait souhaité, il était pourtant ravi, car cette soirée les avait rapprochés un peu.

Une fois sa douche terminée, il fila dans son bureau pour essayer de récupérer son retard. Il avait deux piles entières de doléances à gérer et il soupira en attrapant la première. Une adolescente du royaume, demandait si un bal masqué pouvait avoir lieu au château avant les fêtes de fin d'années. Il recevait parfois des demandes inattendues. Comme la semaine dernière où une femme de basse classe lui demandait d'acheter une tortue à son fils de 8 ans car elle n'en avait pas les moyens. Une autre fois il avait reçu un string, sur lequel il y avait un baiser en rouge à lèvre. Mais la pire des doléances qu'il avait reçu récemment, c'était celle d'un couple de métamorphe échangiste, qui l'invitait avec Itsangy à une orgie...bestiale. Il était de son devoir de répondre positivement ou négativement à toutes les requêtes de son peuple. Il en traita une vingtaine quand Medhi frappa à la porte, un peu plus réveillé et habillé cette fois-ci.

— Bonjour Maître. Je suis désolé pour tout à l'heure mais j'étais un peu dans le cirage.

Onix sourit.

— Oui en effet j'ai cru voir ça.

— J'espère que je n'ai pas manqué à mon devoir et que vous n'aviez pas besoin de moi.

— Fermez la porte et venez-vous asseoir, Medhi.

Celui-ci obtempéra et tira une chaise bruyamment.

— Rassurez-vous je n'avais pas besoin de vos services aujourd'hui. J'étais juste venu dans votre chambre par... par habitude en fait. Je voulais vous parler d'Itsangy. Je ne sais pas pourquoi, mais avec vous la discussion est tellement facile et vous êtes toujours de très bon conseils. Mais j'ai vu que vous étiez occupé, lâcha Onix sans oser parler de son homosexualité.

Medhi s'empourpra malgré son teint mat.

— Je suis vraiment désolé Maître. J'ai trop bu hier soir et d'ailleurs je crois que la note du bar sera assez salé, donc dès qu'elle arrivera donnez-la moi, je réparerai mes bêtises. Je n'aurai pas dû emmener Aquin au château sans votre autorisation mais à vrai dire, je ne sais même plus comment on est rentrés.

Onix sourit.

— Il n'y a aucun souci pour la facture salé. Depuis que vous travaillez pour moi, pas une seule fois vous vous êtes accordé de pause et puis Lilianna a raison. Arrêtez de m'appeler « maître ». Onix, suffira amplement et on pourrai peut-être se tutoyer ?

Medhi hocha la tête bien que surpris.

— Pourquoi est-ce que je ne connais rien de toi alors que tu connais toute ma vie et bien plus, Medhi ? Ça fait des mois qu'on travaille ensemble. Des mois que je te charrie avec une possible « copine » et tu ne m'as même pas dit que tu étais gay !

— Je n'allais quand même pas venir voir mon roi, en lui disant, hey vous savez quoi ? Je suis gay !

Onix gloussa et Medhi reprit :

— J'espère que ma... sexualité ne changera rien dans nos relations.

Onix leva les yeux au ciel.

— Est-ce que j'ai vraiment l'air d'être aussi fermé d'esprit que ça ? C'est vrai que ça m'a surpris hier soir quand je t'ai vu embrasser ce loup mais c'est ta vie. Tant que tu fais du bon boulot comme tu l'as toujours fait, je ne vois aucun problème. Et puis, si tu juges la personne que tu emmènes ici est digne de confiance Medhi, tu n'as pas à me demander une quelconque autorisation. Ta chambre t'appartient et tu y fais ce que tu veux... Bon, préviens-moi quand même si il dort là, au moins je m'efforcerai de frapper avant d'entrer.

— Merci, Maît... Onix, rectifia-t-il.

— Allez, je te donne ta fin d'après-midi, va profiter avec... avec qui déjà ?

— Il s'appelle Aquin, c'est un loup de la meute de Lawsah.

— Tu comptes le revoir après aujourd'hui ? demanda Onix la curiosité plein la tête.

Medhi sourit.

— Je pense en effet. Mais à vrai dire, je ne sais quasiment rien de lui. J'étais trop saoul. Donc, maintenant que j'ai dessaoulé un peu, je vais essayer de le connaitre davantage.

Onix sourit en attrapant une autre feuille de doléance. Medhi se leva en ayant compris que la discussion se terminait puis il se rassit. 

Le royaume de la nuitOù les histoires vivent. Découvrez maintenant