Le royaume de la nuit

Frustration

Elle lui prit la main et se volatilisa avec Onix jusqu'au château. Avant qu'Itsangy ouvre la bouche Onix la bloqua contre le mur, un pied entre ses cuisses pour se coller au maximum à elle et l'embrassa. Elle tenta de le repousser, mais il lui saisit ses poignets pour les ramener au-dessus d'elle et poursuivit son baiser. Il lui relâcha les poignets quand il ne sentit plus de résistance et sa robe étant si courte qu'il n'eut aucun mal à accéder à son intimité. Elle poussa un petit gémissement et ses iris basculèrent au doré, ramenant Onix aussitôt à la réalité. Il gronda, frustré et se recula en soupirant.

— J'en ai marre de cette appartenance ! grommela-t-il en faisant la moue.

Elle sourit.

— Au contraire, je n'ai jamais été aussi contente d'avoir cette appartenance, sinon on aurait dérapé alors que je ne veux pas me remettre avec toi Onix.

— Itsangy, je t'ai vu avec ce vampire et je ne veux même pas savoir si vous vous êtes embrassés mais je comprends vraiment ce que tu as du ressentir quand j'ai fait bien pire avec Jade. Parce que tout à l'heure j'étais énervé et agacé de te voir te déhancher avec ce vampire. Je sais que je n'ai aucun droit de possession sur toi mais je ne supporte pas te savoir dans les bras d'un autre. Je suis prêt à encaisser ta colère et ton ignorance mais je suis incapable de te savoir avec un autre homme. Vraiment ça me rends fou.

Elle pencha la tête légèrement sur le côté, ravie d'entendre les paroles d'Onix.

— Tu as embrassée Loulexya, comment peux-tu me parler de possession après ça ?

Il se recula.

— J'ai juste bu un verre avec elle, je ne l'ai pas embrassé ! se défendit Onix.

— Je ne parlais pas de ce soir. J'ai lu dans les pensées de Loulexya que vous vous étiez embrassés dans la forêt. Ça m'a mis hors de moi. Je n'avais pas l'intention de danser avec ce vampire mais tu m'as énervé. Non seulement tu m'as trahie avec Jade mais aussi avec Loulexya. Comment veux-tu que je te fasse confiance après ça ?

Il glissa ses doigts dans les siens.

— Pour Jade, je sais que j'ai déconné et comme je te l'ai dit je n'ai aucune excuse, mais pour Loulexya, je n'y suis pour rien, c'est elle qui m'a embrassée.

— Bref, tout ça ne change rien à notre situation. Je n'ai plus confiance en toi, Onix.

— Itsangy, je te jure que j'ai compris la leçon et ça n'est pas prêt de se reproduire. J'ai fait une erreur, je t'en prie pardonne moi, mon amour.

— Je ne peux pas. Dès que je vois ma sœur, je vous vois en train de baiser.

— Dis-moi ce que je pourrais faire pour regagner ta confiance ?

Elle inspira profondément.

— Onix, réfléchis à ta question. Crois-tu qu'il existe réellement quelque chose qui puisse réparer une tromperie ? Rien ne pourra me faire oublier ça et même si là tout de suite j'en ai envie, je suis incapable de te pardonner. Quand on me trahie une fois, je ne donne jamais de seconde chance. Je pensais vraiment que tu étais le bon, Onix. J'y ai sincèrement cru et j'avais prévue de régler cette histoire d'appartenance par amour pour toi, parce que oui, je t'aime Onix, mais...

Il posa son index sur la bouche de sa femme pour la faire taire.

— Stop, arrête toi à « je t'aime Onix ».

Il remplaça son index par ses lèvres et ils savourèrent ce baiser comme si c'était le dernier.

— Dors avec moi cette nuit mon amour, supplia Onix.

— Non, le retour à la réalité demain n'en sera que plus dur. Je vais faire des efforts pour que nos échanges soit plus cordiaux, parce que je crois que tu regrettes vraiment ton acte, mais je ne peux rien t'offrir de plus.

— Je le regrette vraiment Itsangy. S'il te plaît, juste une nuit... je ne te toucherai pas mais j'ai besoin de ta présence près de moi, j'ai besoin de ma reine.

Elle hésita et avant même qu'elle ne donne sa réponse il l'entraina déjà dans la chambre. Il verrouilla la pièce et l'observa en salivant presque devant sa beauté.

— Je vais prendre une douche avant de me coucher, tu... tu veux m'accompagner ? demanda-t-il en tentant le tout pour le tout.

Elle répondit par la négative et il soupira longuement avant de gagner la salle de bain. Il ressentait le contre coup des verres ingérés et avait besoin de se rafraichir les idées. Il tourna le robinet sur froid et poussa des petits couinements en sentant ses muscles se crisper sous l'eau glacé. Il ferma les yeux pour laisser l'eau glacé lui couler du visage à ses pieds, le souffle court. Il était tellement concentré sur sa respiration hachuré par le froid qu'il sursauta en sentant quelque chose le frôler. Il ouvrit les yeux brusquement et Itsangy se tenait devant lui, entièrement nue. Il ne bougea pas, la bouche légèrement entrouverte. Pour le coup, l'eau glacée n'avait plus aucun effet sur lui, elle venait de réchauffer la pièce par sa présence.

— Tu essaie de voir en combien de temps tu te transformeras en glaçon ? demanda Itsangy en frissonnant devant les petites éclaboussures qui la touchait.

Il sourit, fit un bref mouvement de l'index vers le jet d'eau avant de le diriger au-dessus d'Itsangy.

— Onix, je te jure que tu n'as pas intérêt de faire ça ! menaça-t-elle alors qu'un petit nuage d'eau glacé était maintenu par Onix juste au-dessus d'elle.

Il sourit de plus belle et baissa la main l'aspergeant ainsi d'eau glacée. Elle hurla avant d'ouvrir la bouche stupéfaite.

— Toi ! gronda-t-elle frigorifiée et il l'attira contre lui.

— Que reproches-tu à l'eau glacée ? Ça fait du bien !

— Du bien ? J'ai l'impression que je vais mourir de froid !

Il sourit à nouveau et tourna le robinet sur tiède. Il réchauffa sa femme délicatement et comme s'ils ne pouvaient pas s'en empêcher, ils s'embrassèrent de nouveau. Les mains d'Onix caressèrent délicatement les deux rondeurs d'Itsangy avec extase. Elle rompit leur baiser et se recula légèrement.