Révélation

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Onix caressa tendrement le dos de sa femme pour la réconforter. Pour la première fois, il la sentait vulnérable. Elle s'agrippa à lui comme si c'était son seul refuge, le seul à pouvoir panser ses maux. 

— Pourquoi faut-il que tu sois comme ça ? demanda-t-elle en se reculant légèrement pour le fixer. 

— Que je sois comment ? s'étonna-t-il. 

— Que tu sois...gentil et attentionné. Je préfère te détester et te haïr, mais avec toi je n'arrive pas et ça rend les choses plus compliqué ! 

Il lui sourit. 

— Est-ce que tu es vraiment en train de t'ouvrir à moi, là ? demanda-t-il le sourire aux lèvres. 

Elle se renfrogna en tentant de se dégager mais il la maintient avec force. 

— Tu peux être toi même avec moi Itsangy, je ne te jugerai jamais. 

— Tu vois, tu recommences ! Laisse-moi te détester, s'il te plaît. 

Il leva les yeux au ciel. 

— Pourquoi je ferai ça ? Je t'apprécie malgré ton caractère explosif et tu me plais...vraiment. Je m'attache à toi de jours en jours.

Elle soupira bruyamment. 

— Tu ne peux pas faire ça. Tu vas souffrir Onix. 

— Pour l'instant c'est toi qui souffre d'une façon inexpliquée. 

Elle le fixa dans les yeux. 

— Je ne pourrais jamais être réellement à toi. J'appartiens déjà à quelqu'un et c'est sa marque que je porte sur moi, lâcha-t-elle en faisant référence à son tatouage. 

Onix était surpris par cette révélation. 

— Tu...Tu as quelqu'un ? Mais pourquoi tu ne m'en a pas parlé avant ? On a couché ensemble, enfin presque... tu...tu ne peux pas m'annoncer ça comme ça ! répliqua Onix en se dégageant de l'étreinte d'Itsangy. 

— Rien de tout ce qu'on a fait jusqu'à présent n'aurait dû se passer ! Notre contrat disait un accord professionnel, Onix. 

Il expira bruyamment. 

— Il est au courant ? Et d'ailleurs c'est qui ? 

Itsangy reprit son masque de froideur. 

— Au courant de quoi ? Il ne se passe strictement rien entre toi et moi, Onix. Quant à son identité, je ne vois pas en quoi ça te concerne. 

— Tu ne vois pas ? Tu ne vois pas en quoi ça me concerne ?  répéta Onix bêtement. 

— Tu es mon époux Onix et je te respect pour ça mais ça s'arrête là. 

— Pourquoi tu me fais une scène pour Jade si tu es en couple ? Je ne te saisis pas ! 

— Ce n'est pas parce que j'appartiens à quelqu'un que j'ai envie de voir mon époux avec ma sœur. 

— Tu l'aimes ? demanda-t-il sans savoir pourquoi il posait cette question. 

— Ça t'avancera à quoi de le savoir ? 

Il haussa les épaules et s'assit sur le lit la tête entre les mains. Elle s'assit à ses côtés en lui prenant la main. Il la fixa en venant de comprendre quelque chose. 

— La marque qui t'unis à lui, c'est elle qui te crée la douleur quand on faisait l'amour ? 

Elle lui sourit en hochant la tête. 

— C'est un sortilège d'appartenance. À chaque fois que je prendrais du plaisir avec toi, je le paierai cash. Et il m'est impossible de l'enlever. Il a le même tatouage sur la peau. On est lié l'un à l'autre pour la vie. 

— C'est barbare, lâcha Onix. 

Elle sourit. 

— Ce qui est barbare c'est de te laisser me procurer ce plaisir alors que j'en connais les conséquences. 

— J'en présume que tu n'es pas heureuse dans ton couple. 

— Je t'ai dit que je lui appartenais, pas que j'étais en couple. 

— Donc, tu lui appartiens mais tu n'es pas en couple, tu ne l'aimes pas et tu te laisses embrasser et toucher par un autre homme que lui, j'ai bien compris ? 

Elle hocha la tête. 

— Donc si je veux être en couple avec toi, t'aimer, t'embrasser et te toucher sans que tu m'appartiennes, c'est possible ? repris Onix.

Elle éclata de rire, sans répondre et des coups cognèrent à la porte. Medhi entra et Itsangy se crispa. 

— J'ai installé votre sœur cadette à l'étage. Je sais très bien que vous ne pourrez plus regagner votre clan maintenant et si vous souhaitez que je vous prépare une chambre, je le ferai. 

— Préparez une chambre pour ma petite sœur. Elle arrivera bientôt, mon père m'a donné son accord pour éviter un esclandre. 

Medhi hocha la tête. 

— Les loups n'auraient pas attaqué sans but précis votre clan. Nous devons nous pencher dès demain là-dessus, informa Medhi. 

Onix hocha la tête. 

— D'accord, mais avant, Onix et moi devons-nous rendre chez Lisandra. 

Onix et Medhi se fixèrent mal à l'aise. En effet, aucun des deux ne lui avait annoncé que la visite chez les nécromanciens avait été avancée. Medhi toussota et Onix fixa ses pieds. Le malaise fut interrompue par l'arrivée de la petite Melissa qui malgré son jeune âge arrivait à se téléporter seule. 

— Mon loup, mon loup, lâcha-t-elle en se jetant dans les bras de Medhi qui ne put s'empêcher de sourire. S'il te plaît transforme-toi, s'il te plaît, s'il te plaît s'il te plaît. 

— Non Méli il est tard. Medhi va aller te faire préparer une chambre, intervint sèchement Itsangy. 

Elle fit la moue, bras croisés sur la poitrine et Medhi quitta la pièce. Elle vint se placer sur le lit en faisant décaler Onix pour qu'elle puisse s'asseoir au milieu, entre lui et Itsangy. Onix passa une main dans les cheveux de la blondinette.

— Ne t'inquiète pas, Mélissa, je te promets que tu vas voir plein de loups ici mais ta sœur à raison, il est tard. 

Elle le fixa de ses petits yeux bleus perçants. 

— Pourquoi on doit vivre chez toi ? Pourquoi je ne peux pas rester avec papa et maman ? demanda la petite en proie à une profonde interrogation.

Itsangy se leva. 

— Parce que c'est comme ça Méli. Viens on va aider Medhi et te préparer pour le coucher. 

Elle lui agrippa le poignet et l'entraîna vers la porte. Elle se dégagea de l'emprise d'Itsangy et serra Onix dans ses bras avant de déposer un baiser sur sa joue et de rejoindre Itsangy près de la porte. Une fois les deux sœurs sorties, Onix soupira. L'attaque des loups avait compliqué pas mal de chose dans la vie des sorciers. Il quitta la pièce, se rendit à la cuisine et avala une part d'hachis parmentier qu'avait merveilleusement préparé le chef cuisiner du château. Onix réfléchissait à ce qu'il allait pouvoir dire à Itsangy au sujet de l'annulation de la visite du lendemain chez Lisandra, mais rien de convaincant ne lui passa à l'esprit.  Une altercation houleuse dans le couloir mis fins à ses réflexions. 



Le royaume de la nuitOù les histoires vivent. Découvrez maintenant