Chapitre 2: mon quotidien

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Djamilatou

Aujourd'hui était un jour un peu plus calme, l'hôpital n'étant pas empli. Et croyez moi que quand c'est le cas on a bien du mal à gérer les patients. Je dirai même que c'est l'une des raisons pour lesquelles j'ai souhaité prendre cette voie.

Ce désir de vouloir aider tout le monde mais de ne pouvoir en aider que quelques uns.

Je n'avais que vingt cinq ans, cela faisait deux ans que j'avais eu mon diplôme, deux ans que j'exerçais pleinement mon rôle de médecin. Je souhaitais me spécialiser mais j'étais face à un dilemne. Je ne savais pour quelle branche je devrais opter. Et surtout en me spécialisant, je voulais exercer un métier qui pourrait vraiment aider les populations. Par là, j'entends parler de ces professions dont nous manquons.

Actuellement je sais pas, Mais encore au lycée il n'y avait que deux cancérologues dans la ville de Dakar alors je n'ose pas imaginer dans les autres régions. C'est devenu un vrai problème public, beaucoup ne peuvent se soigner fautes de moyens ou fautes de spécialistes.

Je sortais de mes pensées quand on m'interpellait. Je me retournais et fis face à une des infirmières.

- Docteur, le patient de la chambre 228 vient de se réveiller.

- Allez y je vous rejoins tout de suite.

Je regardais ma montre, il ne me restait plus beaucoup temps. J'avais un rendez vous , pour une consultation.
Je pris le chemin me menant à la chambre et rentrais à l'intérieur.

- Je vais vous posez des questions, si c'est affirmatif clignez des yeux, dans le cas contraire clignez deux fois des yeux.

Pour le moment il ne pouvait pas parler, un tube l'en empêchait mais il serait retiré après son auscultation.

- Vous sentez un incofort là en ce moment?

Je le vis cligner des yeux. C'était affirmatif.

- Vous avez une sensation de bouche sèche, mal de gorge?

Je le vis répondre à l'affirmatif, c'était bien ce que je pensais. La soif constitue l'une des plaintes les plus fréquentes des patients après une intervention chirurgicale. Elle s'accompagne souvent d'une sensation de bouche sèche, de mauvaise haleine. Le problème est tel que, un délai doit être respecté entre le réveil et le moment où il doit être autorisé à boire ou à manger.

Je me retournais vers les infirmiers présents.

- Déjà retirez lui le tube il n'en a plus besoin. Et puis faîtes lui un gargarisme aromatisé, il se sentira mieux après ça. Je pense que ce sera tout pour le moment. S'il y'a des complications je serai dans mon bureau.

Bien qu'il y ait d'autres méthodes, le gargarisme aromatisé se révèle être plus efficace pour soulager la soif, le mal de gorge, la mauvaise haleine. Des études ont démontré qu'il pouvait diminuer les infections respiratoires. C'est un mélange d'huile essentielle de menthe, d'arbre à thé et de citron, le tout dilué dans une certaine quantité d'eau.

Je me redressais et sortis de la chambre, laissant les infirmiers faire leur boulot. Je retournais dans mon bureau, attendant patiemment.

Quelques minutes plus tard, j'entendis toquer à la porte.

- Entrez!

Après mon approbation, je vis entrer ma patiente.

- Bonjour. Installez vous.

- Bonjour.

- C'est bien Madame Fall?

- Oui.

- Alors, qu'est ce que vous avez?

Pendant qu'elle m'expliquait ce qu'elle avait, je prenais note.

- Bon, je vais vous faire passer quelques petits examens.

Une dizaine de minutes plus tard, je lui prescrivis une ordonnance.

- Tenez! Je vous donne rendez vous dans une semaine pour voir comment évolue votre état de santé.

Et ce fut ainsi toute la journée, je me chargeais d'ausculter les patients. Il n'y avait pas eu de complications aussi. J'avais enfin fini ma journée à l'hôpital.
Il n'était que 17 heures, un autre rendez vous m'attendait. Je me changeais, pris mon sac et descendis à l'accueil.

- Au revoir Marie on se voit demain!

Marie c'était celle qui dirigeait l'accueil à l'hôpital. Toujours présente pour rendre service.

Je sortais de l'habitacle et arrêtais un taxi. Après une courte négociation, je montais. Le trajet n'était pas long, mais j'étais bien trop fatiguée pour pourvoir marcher. Je regardais le paysage défiler à travers la vitre.
Une quinzaine de minutes plus tard, j'étais arrivée à Café de Rome.

Je rentrais et m'installais attendant que Latyr vienne. Je regardais ma montre il devait déjà être là depuis un bon moment.

- Madame vous prenez quelque chose?

Je relevais ma tête et vis la serveuse. J'étais là depuis déjà un bon moment, c'était tout à fait normal. Je n'avais pas spécialement envie de manger ou de boire mais je n'avais d'autre que de commander en attendant qu'il vienne.

- De l'eau s'il vous plaît.

- D'accord je vous ramène ça tout de suite.

Il n'était toujours pas arrivé, j'avais beau l'appeler il restait injoignable. Ça faisait longtemps qu'on avait pas eu de moment pour nous, faute de temps. Je savais qu'on optant pour la médecine, je passerai plus de temps avec mes patients qu'avec mes proches. C'est malheureusement l'un des désavantages de ce métier. Parfois vous n'avez plus de temps à consacrer à vos proches. Et c'était le cas avec lui. Il se plaignait de ne pas me voir assez et quand je me libérais enfin il n'était pas disponible. On était fiancé. Il m'a demandé en mariage il y a deux ans, je ne me voyais pas lui dire non. Quand on aime réellement, on ne souhaite que voir notre moitié heureuse.

Ça faisait bientôt une heure que j'attendais. Je m'étais résignée, il ne viendrait pas. Je finis par régler l'addition et sortis. J'espère qu'il a une bonne excuse pour m'avoir laissée en plan.

Djamilatou: Blessure sucrée Où les histoires vivent. Découvrez maintenant