Chapitre 20: Habib

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Dédié à evishee ( Habib est à moi. )

Heyyyy.
Je tenais à le dire, c'est un peu décevant de voir que certaines personnes n'ont en fait pas compris le but de ce livre. J'essaie vraiment de conscientiser, je m'efforce de retranscrire ce que vive ces femmes, je ne sais pas tout c'est vrai et je n'en sais pas beaucoup non plus mais bon..
Sur ce bonne lecture ❤

Habib


La voir dans cet état, était pour moi devenu un supplice. Sinon, même plus que ça.
Opter pour la cancérologie signifiait pour moi redonner le sourire à toutes les femmes.

Certains le considéraient peut être comme une utopie, mais au moins cela m'aidait à persévérer, franchir les quelques barrières en travers de mon chemin. J'avais perdu ma mère trop tôt pour moi, et dans les mêmes circonstances. Même si elle n'avait pas contracté le cancer du sein, cela restait tout de même un cancer. Et un cancer ça représente beaucoup de choses à la fois. Beaucoup trop de choses d'ailleurs pour qu'on puisse autant en minimiser son importance, le fait qu'il soit autant encré dans la société, le fait que beaucoup faisaient encore la sourde oreille, pensant à leur habitude que de toute façon jamais ça ne leur arriverait ou encore que c'était des paroles en lair, que ça n'existait pas tout simplement.

Il est arrivé un moment où j'en voulais au monde, où j'en voulais à tout le monde de ne pas pu avoir la sauver de cet enfer. Il fut un moment où la majorité de la population ne savait encore ce qu'était un cancer et pourtant il était déjà bien présent.

Triste réalité...

J'en voulais à tous ces gens qui passaient le plus clair de leur temps à exposer leur richesse sans pour autant penser ne serait ce qu'un instant, qu'une seconde aux plus nécessiteux. Quel était leur désir, le plaisir de faire part à tout le monde de nos biens? Et encore la provenance de ses biens laissaient le doute planer sur nos têtes. Si encore j'étais face à des gens qui étaient aussi cultivés que Einstein, j'aurai peut être pu fermer les yeux dessus. Tout ceci me mettait en rogne, rien que de savoir que dans les hôpitaux on peine à soigner les patients faute de matériels et pendant ce même temps y en a qui préfèrent faire du " m'as tu vu?" .

Ce n'est sûrement pas en présence de personnes comme ça, qu'un pays se développera.

Et puis je n'allais pas moi aussi me voiler la face, même si j'étais loin d'apprécier ces personnes, il fallait aussi parler de ces docteurs incompétents. Encore une fois je n'avais pas peur de le dire, c'était tout simplement réel. Il y a beaucoup trop de personnes loin d'être qualifiés dans ces hôpitaux , de personnes qui faisaient tourner en rond les patients pour peu, des personnes qui n'avaient pas l'air de se rendre compte de certains dangers.

Faisons face à la réalité. Tous ces gens soit disant aussi riches que Bill Gates  (ironie)  pour la plupart n'avaient absolument aucune culture intellectuelle. C'est à se demander si leur quotient intellectuel n'était pas plus inférieur que celui d'un moustique. Tout ça pour dire à quel point ils n'avaient aucune compétence évaluable. Je ne me souciais jamais de ce que les gens pouvaient dire en m'entendant parler. La vérité ne fait pas toujours plaisir à certains.

Dans ses yeux je ne voyais que de la tristesse. Pas une once d'espoir ne les traversait.
Comment dire que son cas me touchait beaucoup plus que d'autres? Et pourtant j'ai bien vu pire dans ma carrière.

Une voix au fond de moi, m'incitait à ne toujours vouloir que son bonheur.
Pourquoi? Je ne saurai vous le dire.
En l'observant de plus près, c'était comme si sa souffrance transperçait les yeux, tellement c'était flagrant.

Après avoir prolongé ma journée, je pouvais me le permettre, c'était ma dernière patiente, je refermais mon bureau, moi derrière elle.

- Je vous ramène.

- je...

- Et c'est non négociable lui dis-je.

Je savais qu'en temps normal, elle ne m'aurait jamais laissée le faire. Je voyais bien, qu'elle n'avait plus envie de combattre, elle était comme dénuée de vie, comme une âme errant sur terre sans grands objectifs.

Parfois quand la vie nous inflige un châtiment, il vaut mieux s'incliner que de tenter de passer outre cela. Dans certains cas, se battre n'est plus nécessaire. Il vaut mieux abdiquer.

Je descendais en compagnie de ma patiente. Arrivés sur le parking, je lui ouvrais la portière de ma voiture et montais après elle.

- Je sais que vous avez très envie de savoir où votre médecin traitant habite mais bon

Je me retournais et la regardais. Je lui avais arraché un sourire et c'était le but.

- Ne prenez pas vos rêves pour réalités me dit-elle en souriant.

- J'essaierai dis-je en lui donnant mon plus beau sourire en stock.

Vous savez le genre de sourire qui coûte une fortune. Et non je ne suis pas narcissique, juste réaliste. Ce n'est pas tout le monde qui a droit à ce sourire. Je mettais en marche le moteur, et démarrais en suivant ses indications.

Une trentaine de minutes plus tard

Une fois que je l'avais déposée, je prenais le sens inverse pour retourner chez moi.

Arrivé, je fronçais les sourcils en voyant une ombre à l'entrée de la maison. Je me garais et descendais de la voiture avec mes clés et mon sac. En avançant, j'avais fini par reconnaître qui c'était.

Fatima

Ah, il était enfin là. Ça faisait déjà un bon moment que je l'attendais. Ma proie.

Je le voulais et je l'aurai, ça j'en étais persuadée. Personne ne pouvait me l'enlever, pas même cette pimbêche de Djamilatou.

Elle ne m'avait jamais plue, avec ses airs de "madame je fais toujours bien mon boulot", le directeur n'avait d'oeil que pour son soit disant travail bien fait. N'importe quoi. Tout ceci rimait avec cinéma. Apprendre qu'elle allait enfin quitter cet hôpital me rendait plus qu'heureuse. Et je l'étais encore plus quand j'ai su qu'elle avait le cancer du sein. Ca n'avait fait  que confirmer le fait qu'elle ne reviendrait plus jamais. Je rêvais  d'occuper son poste, et ce par tous les moyens; quitte à entretenir une relation avec mon chef. Je n'en avais pas honte, c'était un mal pour un bien n'est ce pas?

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If you wanna go then i'll be so lonely
Si tu veux partir alors je serai si seul
If you're leaving, baby, let me down slowly
Si tu pars, laisse moi tomber en douceur

Let me down, Alec Benjamin

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Djamilatou: Blessure sucrée Où les histoires vivent. Découvrez maintenant