Chapitre 37 : remords

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Djamilatou

Je pense que je n'avais plus eu aussi chaud depuis longtemps.

Je sentais nos souffles se mélanger, mais surtout l'effet de la climatisation se dissiper.

Je l'observais  se rapprocher de moi un peu plus. J'étais tiraillée entre le fait de devoir lâcher prise, de me laisser aller un moment sans réfléchir aux potentielles conséquences et le fait de me ressaisir.

- Je vais y aller dis-je dans un sourire.

- J'aime bien les femmes qui me résistent.

- Ravie de le savoir dis-je en haussant les épaules de manière désintéressée.

- Belle robe en passant dit-il quand je descendais les escaliers.

- Je vous remercie.

Je repartais de l'hôpital le cœur battant à vive allure et l'esprit tourmenté.

Séquelles.
On en subissait plusieurs. Mais celles psychologiques étaient parfois plus destructrices que celles que notre corps subissait. Devoir vivre avec ou du moins apprendre à vivre avec. Tenter d'avancer ou abandonner. Elles nous empêchaient souvent d'avancer, nous incitant à ériger des barrières autour de nous. Et quand enfin on décidait de lâcher prise, on se sentait revivre de nouveau.

Quelques jours plus tard

Toujours endormi, je vérifiais si tout allait bien et s'il y avait le risque d'une rechute. Les infirmières feront le reste à son réveil, il ne devrait normalement plus tarder ici. Je me retournais en entendant la porte claquer.

- Mon amour, réveille toi s'il te plaît

- Aïssata... déjà là ? Dit-il dans un soupir.

Je me contentais de prendre notes de son état et changer les perfusions avant d'ouvrir la porte. Je me raclais la gorge les incitant à porter mon attention sur moi.

- Tu es sur la bonne voie pour guérir. D'ici une semaine tout au plus tu pourras sortir. Un de mes collègues passera pour des examens supplémentaires.

- Pour qui tu te prends à vouloir le tutoyer? Dit Aïssata

- Donc je disais, vu que tu as passé un mois sans pouvoir te mouvoir je te recommanderai un kinésithérapeute pour une rééducation il te sera d'une grande aide.

- Tu me défies ?

- Heureusement que le ridicule ne tue pas.

- Bébé tu vois ? Dit-elle à son époux.

- Calme toi s'il te plaît dit Latyr en soupirant

- Me calmer? Pour qui tu te prends Djamilatou ? Tu penses que c'est parce que t'as pu survivre que tu dois monter sur tes grands chevaux peut-être? J'aurai préféré te voir morte me dit-elle dans un rire avant de poursuivre. Mais j'avoue que je suis finalement contente que tu sois restée là prendre conscience de notre amour Latyr et moi. Tu faisais tâche, quoique c'est toujours le cas non? Qui voudrait d'une femme comme toi dis moi? Tellement stupide, t'as même pas été capable de voir que je te prenais ton homme.
Ce n'est pas parce que tu l'as soignée que tu le récupèreras. N'y songe même pas. Et puis de toute façon il ne voudrait pas de toi non plus. Que je sache il t'a lâché pour quoi déjà ? Ah oui je m'en rappelle il devait être sûr que tu lui assures une descendance.
Incapable. C'est ce que tu es une incapable destinée à ce qu'on lui marche dessus.

Djamilatou: Blessure sucrée Où les histoires vivent. Découvrez maintenant