Chapitre 32 : Nouveaux tournants

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Dédié à angellseavey

Fatima

Quelle ne fut ma joie, en apprenant que le directeur croupirait enfin derrière les barreaux. Tout se passait comme je le voulais et encore plus quand le ministre m'avait officiellement déclarée à la tête de cet hôpital.
L'euphorie s'emparait de moi, m'empêchant de trouver le sommeil.

Je me levais ce matin, plus enthousiaste que jamais avec un sourire ne quittant jamais mon visage. C'est dans ce même état d'esprit que je me rendais sur mon lieu de travail avec un léger retard que je m'étais permise bien sûr.
En rentrant, je n'hésitais pas à claquer exagérément mes talents contre le parquet, histoire de signifier la présence de leur nouvelle directrice. Ce qui me valut quelques regards, dédaigneux pour certains et admiratifs pour d'autres.

Je rigolais intérieurement en regardant les émotions biens trop visibles sur certains visages. J'en voyais d'autres qui faisaient semblant de ne pas m'avoir vue et certains attendant de voir ce que je ferais. Je me mis à claquer des doigts, portant ainsi toute l'attention sur moi doublés de chuchotements.

Ah! Qu'est ce que j'aimais être le centre de l'attention.

- Bien le bonjour à vous dis-je dans un sourire. Pour ceux qui ne seraient pas encore au courant, je suis la nouvelle gérante de cet hôpital, j'attends de vous de bons résultats bien sûr. Et je ne tolérerai aucune indiscipline dans cet établissement. Y en a qui se demandent sûrement où est l'ancien directeur, et bien faîtes un tour sur les infos. Je compte bien sûr gérer cet hôpital d'une main de fer contrairement à l'ex directeur.
Sur ce, au travail! finis-je par dire en prenant la direction de mon nouveau bureau.

Enfin installée dans mon bureau, je prenais place un moment sur le fauteuil, histoire de savourer encore et encore ma réussite; un verre à la main.
Quand j'entendais toquer à la porte, je me redressais et faisais rentrer le directeur adjoint.

Encore vivant celui là! Je me retenais de soupirer devant sa mine enjouée.

- Bébé j-

Oh mon Dieu, il me gavait déjà celui-là.

- Oh pitié Mansour veux-tu? Ça va un moment là tes éloges garde les pour toi merci d'avance. Je t'ai jamais aimé,et ce n'est sûrement pas prêt d'arriver; j'en voulais juste à toi argent et à ton poste au début. Mais maintenant que je dirige cet hôpital je n'ai plus besoin de toi d'accord. Retiens bien ça tu n'as été qu'un pion dans l'histoire.

Je sursautais quand j'entendais la porte de mon bureau claquer. Je pouffais de rire et me réinstallais confortablement sur mon fauteuil. Je nageais dans le bonheur.

Ah qu'est ce que c'est bon le prestige!

Aïssata

Je faisais partie de ceux et celles qui attendaient avec impatience la venue de Fatima. C'était sans surprises que je découvrais les informations diffusées par les médias. Non, rien de tout ça ne me choquait. Au contraire tout se passait comme prévu.

Tout ce vacarme engendré par sa venue, je m'y étais déjà préparée. Tout ce qu'il me restait à faire maintenant c'est d'être patiente et de jouer le jeu.

Elle se croyait peut être plus maligne, mais ce qu'elle n'avait pas prévu c'est de croiser mon chemin. Je la regardais s'extasier devant le personnel, un sourire sur mon visage. Non pas parce que j'étais contente pour son ascension, mais plutôt pour la joie que je me faisais en l'imaginant humiliée dans les semaines à venir. Bien sûr je n'avais pas manqué à mon devoir, allant jusqu'à la féliciter pour son nouveau poste; me montrant plus enthousiaste que jamais.

Djamilatou: Blessure sucrée Où les histoires vivent. Découvrez maintenant