Chapitre 11: Se faire avoir

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Dédié à khadija22303

Heyy!
Je crois que plusieurs n'avaient pas globalement compris le chapitre précédent. L'asymétrie mammaire n'est pas une maladie c'est une anomalie. Elle peut être l'une des causes du cancer du sein.
Sur ce bonne lecture!❤

Djamilatou

C'était vendredi aujourd'hui. Dernier jour pour ranger les affaires personnelles restées à l'hôpital dans mon bureau si je ne voulais pas les retrouver à la décharge.

Mais avant ça, J'avais quelque chose d'assez important à faire.

Conversation téléphonique 🗨

- Allô?

- Bonjour finis-je par dire

- Au fait c'était juste pour vous d-

- Oh ne vous inquiétez donc pas,  monsieur et votre soeur sont venus pour me signaler qu'on repoussera notre rendez vous pour la semaine prochaine. 

J'eus à peine le temps de répondre que la décoratrice avait déjà raccroché. J'étais confuse. Ma soeur? J'avais jamais eu de soeur. J'avais beau réfléchir, je ne comprenais toujours pas. De toute façon je n'allais pas me casser la tête pour autant en sachant qu'il n'y aurait plus de mariage.

Trente minutes plus tard

J'étais enfin arrivée sur désormais mon ancien lieu de travail. Une fois rentrée dans l'habitacle, je sentais les regards posés sur moi mais je continuais de marcher tout en m'efforçant de garder la tête haute. Je me dirigeais vers ce qui deviendrait le bureau d'autrui dans les heures qui suivent.

Je rangeais mes affaires quand je vis une photo de nous deux sur mon bureau. En la regardant de plus près, je laissais échapper une larme contre mon gré. On l'avait prise le jour de nos fiançailles. Je la gardais toujours avec moi comme pour me rappeler qu'on s'aimait, qu'il était toujours près de moi.

J'essuyais ma joue et mis le cadran dans mon carton. Je devais me ressaisir et passer à autre chose.

Il n'était pas là. Il n'est pas là. Et il ne serait plus jamais là.

Après avoir fini de ranger, je me redressais. Avant de partir, je devais rendre visite à une personne qui au fil du temps m'était devenue chère. S'attacher à ses patients n'était jamais recommandé, mais face à certaines situations le côté sentimental prend le dessus et le coeur finit par flancher.

Joséphine n'était qu'encore une petite fille. On l'a reçue il y a quelques semaines suite à un accident où elle a perdu ses parents. Quand j'entrais dans sa chambre je la trouvais déjà réveillée.

-  Je t'avais promis de revenir lui dis-je en souriant.

J'avais pris le temps de jouer avec elle.  Rester toute la journée cloué au lit, était dur pour un enfant. Maintenant que je n'avais plus rien je préférais passer mon temps avec elle.

- Tu sais... finit-elle par me dire

- Oui?

- Je sais qu'il ne me reste plus beaucoup de temps. J'ai entendu les médecins en parler la dernière fois. Mais tu sais c'est pas grave, au moins je serai avec mes parents et je vous promets que je veillerai sur vous dit-elle en me souriant.

Je venais de recevoir un coup de poignard.

Comment arrivait-elle à me sourire après tout ça? Comment arrivait-elle à positiver? Elle était si petite mais si mature. Je sentais mon coeur se compresser.

Les problèmes n'en finissaient plus. Je me retenais de pleurer en la voyant me sourire. Elle était la preuve qu'on ne devait pas se laisser abattre dans la vie quoi qu'il arrive. Aucun enfant ne méritait ce sort. Tous avaient le droit de rêver. Mais pour certains ce ne sera jamais le cas.

C'est le coeur lourd que j'avais fini par la laisser. Elle avait besoin d'une greffe et on avait toujours pas trouvé de donneur compatible. Je remontais dans mon bureau, prendre mes affaires et descendais. Un carton et mon sac, je n'avais pas grand chose à retirer. J'étais arrivée sur le parking, mais je vis une scène que je n'aurais pas aimé voir, en tout cas pas de si tôt. J'avais fini par me rapprocher, n'étant pas sûre de ce que je croyais voir. Plus je me rapprochais plus mon coeur se brisait au fur et à mesure.

Alors ça ne leur avait pas suffit.

J'avais fini par les voir de plus près. Enlacés, en plein échange buccal. Tout ceci me répugnait. Tout n'était qu'un prétexte depuis le début. Il ne m'avait alors jamais aimée. Je comprenais alors pourquoi la décoratrice m'avait dit que rien n'était annulé. J'étais sûre qu'il avait même déjà payé pour la totalité de son service.

Comme si me faire licencier ne suffisait pas il fallait aussi qu'elle mette le grappin sur celui que j'aimais. Dans un dernier soupir, je tentais de continuer mon chemin quand Je sentais une main m'empoigner.

Avant j'aurai ressenti des frissons mais là tout était comparable à du dégoût.

- Écoute Djamila c'est pas ce que tu crois.

Je sais que j'ai été naïve mais je ne suis pas bête à ce point.

- Mais en tout cas c'est ce que je vois, c'est l'essentiel.

Aïssata avait fini par se rapprocher de nous.

- Juste fais attention, ce serait dommage que tu deviennes séropositif. Vu le nombre d'hommes qui passent dans sa chambre j'en ai bien peur. Maintenant lâche moi!

Je me dégageais de sa poigne, et continuais mon chemin ne faisant pas attention au regard indigné de celle que je considérais comme mon amie.

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Si avant mon coeur était brisé, maintenant il se retrouve réduit en cendres

Ça fait déjà plus d'une semaine
Et je n'ai plus trop de tes nouvelles
N'es tu pas content de moi
Toi qui est mon ami
Je sens que tu t'éloignes de moi
À chaque fois que je suis avec elle
Vos regards ne sont plus les mêmes
Je deviens parano, toi mon ami
M'as tu planté un couteau dans le dos?

Kendji Girac&Soprano, No me mirès màs

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Djamilatou: Blessure sucrée Où les histoires vivent. Découvrez maintenant