Chapitre 23: Fatima

1.8K 248 73
                                    

Dédié à dadamour

Djamilatou

Je n'avais pas compris ce qui se passait et encore moins avec qui cela se passait. Je ne réalisais pas sur le moment, ce qu'on était entrain de faire. J'étais toute confuse, toute retournée à l'intérieur, complètement perdue je dirai.

Il y a de ces événements qui vous chamboulent, qui ne vous laisse pas indifférent, qui retournent tout l'être quitte à ce qu'il se remette entièrement en question.

Et j'étais dans ce cas là, je ne savais plus quoi penser.

Une partie de moi voulait que je flanche, que je me laisse enfin aller;  tandis que l'autre souhaitait que je garde ses barrières que j'avais érigées autour de moi.

Quand il se détachait de moi, je baissais les yeux, peinant à soutenir son regard.

Beaucoup trop de sentiments me traversaient à cet instant.

La honte car j'avais l'impression de céder beaucoup trop facilement. La gêne, car c'était quand même mon médecin traitant. La joie, je ne saurai vous dire pourquoi.

Tout ce que je savais c'est que je m'y étais sentie bien, voire trop d'ailleurs.

- Excuse moi... dit-il en rompant ce silence devenu pesant.

Ne sachant quoi lui répondre, je me contentais d'hocher la tête en guise de réponse.

- Bonne nuit dis-je en me retournant.

Le lendemain

Au fond, tous ces va-et-vient, tous ces traitements que je devais passer me fatiguaient. J'avais évité de me regarder dans la glace depuis bientôt un bon mois. J'étais devenue comme une nouvelle personne, ne sachant pas à quoi elle ressemblait dès à présent.

J'avais perdu mes cheveux. Le coup fut plus dur que je ne l'aurai pensé.

Moi qui n'appréciais pas orner ma tête d'un foulard, je ne pouvais me résoudre à porter des perruques, ça aurait été infernal. J'avais beau ne pas me soucier de ce que les gens pensent de moi, je ne crois pas être aussi forte mentalement pour pouvoir laisser ma tête à découvert.

J'étais enfin arrivée à l'hôpital. Je sentais le stress monter en moi.

La pire des situations, c'est devoir s'y présenter sans jamais savoir ce qui pourrait se passer, ce qui pourrait nous attendre.

Quand je rentrais, je tombais sur une scène que j'aurai peut-être préféré ne jamais voir.

Fatima

Je ne sortais jamais de chez moi sans répéter cette phrase "je l'aurai et rien ne pourrait m'en empêcher"

Je savais bien que tôt ou tard il tomberait dans mes bras. J'arrivais en retard comme d'habitude au boulot, pourquoi être pressée? Je saluais Aïssata et mes collègues de travail.

J'enfilais ma tenue de service, quand on entreprenait une discussion.

- Alors ça fait quoi de voler le fiancé de sa meilleure amie? Lui dis-je en rigolant

Je ne m'en cachais pas, cette situation m'amusait.

- Beaucoup de choses je dirai. J'ai enfin eu ce que j'avais toujours voulu, ce que j'avais toujours désiré, Habib.

Djamilatou: Blessure sucrée Où les histoires vivent. Découvrez maintenant