Chapitre 33 : Sentiments

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Dédié à sanogoevent

Hey! Je m'excuse pour ce retard😣
Beaucoup s'attendaient à la suite de l'histoire entre Djamilatou et Aïssata 😂 vous allez devoir patienter😎
Sur ce bonne lecture ❤

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Habib

Je dormais paisiblement jusqu'à ce que je sente une masse sur mon torse. Je soupirais en sachant très bien qu'il n'y avait qu'une seule personne pour aimer faire ça.
Je gardais mes yeux fermés et l'enroulais avec mes bras en sentant son petit rire.

- Pa' , papa

Je faisais mine de dormir, le laissant parler dans le vide. Quand il se tut enfin, je me levais brusquement et me mis à le chatouiller.

Des réveils comme ça, je donnerai tout pour les vivre encore et encore tout au long de ma vie.

Ne tenant plus, je m'étais mis à rire avec lui. Ça c'est bien mon fils, toujours prêt à embêter et toujours aussi espiègle. Mon fils, c'était toute ma vie, la personne pour qui je me battais principalement pour lui offrir le meilleur avenir que je puisse lui donner. Sans lui dans ma vie, je me demande comment j'aurai vécu, comment auraient été mes matins, mes soirs?

Et je doute encore plus du fait que je puisse supporter la perte de deux êtres simultanément. La perdre elle, m'a demandé un effort surhumain pour pouvoir me relever. Alors, imaginer les perdre tous les deux, j'aurai été au bord du suicide.

Ça me faisais , ça me fait et ça me fera toujours rire d'ailleurs ces gens qui sont là à te dire "ça va aller c'est ton destin ça devait arriver c'est Dieu qui l'a voulu avec quelques petites larmes qui pendouillaient" histoire de me montrer leur peine. À ces moments là je me contentais juste de les observer et de garder le silence.Comme si eux pouvaient mieux comprendre ce que je vivais. Et à quel instant Dieu aimait voir ses enfants, ses images mourir? J'avais horreur de ces gens qui croyaient savoir ce que tu vivais alors que c'était loin d'être le cas.

Ça n'a pas toujours été le bonheur entre mon fils et moi. Après sa naissance, il m'était devenu impossible de l'approcher. Tout en lui, me faisait penser à elle. Les premières semaines je l'évitais, ne voulant pas faire face à la réalité, en essayant de me prouver du contraire. Le confiant à ma soeur, je passais mes journées seul, noyé dans la douleur.

Et c'est bien là, le danger de la perte d'un être cher.
Au début on ne réalise pas que la mort nous l'a vraiment arrachée. On tente par tous les moyens possibles de nous persuader que l'être cher est toujours là, qu'en fait ce n'est qu'un mauvais rêve, qu'on s'en réveillerait, mais non.
Ensuite, nous sommes là à hésiter entre le fait de rester bercé d'illusions ou hésiter entre le fait d'être réaliste.
Oui. C'est l'étape la plus cruciale. Celle qui déterminerait la manière dont on vivrait par la suite cette perte.
Quelle que soit la voie qu'on aura décidé de choisir, il arrivera ce jour
où on réalisera qu'en fait oui il ou elle est vraiment parti.
Ce jour où on pleurait à s'en arracher les cordes vocales pour certains et à être tenté de le rejoindre pour d'autres.
Oui ce jour, où on détestera la mort plus que tout.
Dommage, parce qu'elle est inévitable.

Retour en arrière

- Un dernier témoignage.

À cet instant, je sentais plusieurs regards se porter sur moi. Il ne restait apparemment que moi. Je m'étais préparé mentalement à témoigner aujourd'hui, Mais en fin de compte je ne voulais plus. Du moins je ne m'en sentais plus capable.
N'eût été mon meilleur ami et mes frères je ne l'aurai sûrement pas fait.

Djamilatou: Blessure sucrée Où les histoires vivent. Découvrez maintenant