Dédié à Diarrabo
Bonjour ❤
Octobre Rose.
Le cancer du sein se guérit s'il est dépisté tôt. Donc de grâce, pensez à faire une mammographie. Encore une fois le cancer du sein n'est pas uniquement destinée aux femmes mûres.
Sur ce bonne lecture!Djamilatou
Je me réveillais ce matin, sans grande motivation, sans grand enthousiasme. Se lever de mon lit, devenait une épreuve. Je me relevais de mon lit et descendais les escaliers.- Tu es déjà debout maman dis-je en rentrant dans le salon.
- Ça va, bien dormi ma fille?
Je reconnaissais l'avoir volontairement écartée de ma situation. Même si ça ne faisait encore que trois semaines que tout cela avait débuté, j'avais tout fait pour l'éloigner de tout cela. Et Dieu seul sait que j'avais pourtant besoin d'elle, de son soutien et de sa présence à mes côtés.
Retour en arrière : deux semaines plus tôt
Ce soir, mes frères venaient dîner à la maison. J'en profiterai pour le leur annoncer. Je tentais de garder la tête haute, de me voiler la face, me faisant croire que je surmonterai cette épreuve toute seule, sans l'aide de personne.
Je me raclais la gorge et prenais enfin la parole.- J'ai le cancer du sein.
Je ne prenais pas de gant. Je ne comptais pas tourner autour du pôt. Plus vite ce serait dit, plus vite je me sentirais mieux. Je relevais ma tête et observais la réaction de tout un chacun.
Maman, elle avait fini par éclater en sanglots. Après tout qui aimerait voir sa fille endurer une telle épreuve. Mon grand frère lui, n'avait toujours pas dit un mot. Dans certaines situations les mots ne sont pas ou plus nécessaires. Quant à mon petit frère, il était monté dans son ancienne chambre. Il était plus facile à cerner. Pas besoin d'être devin pour savoir que ça le touchait beaucoup plus qu'il ne voulait le montrer. J'avais toujours été beaucoup plus proche de lui que de notre aîné.Je laissais couler une larme. S'en suivaient plusieurs en voyant ma mère dans cet état.
- Je vais guérir maman... je vais guérir dis-je sans grande conviction.
Ce n'était que des mots, que des paroles en l'air. J'essayais de me convaincre moi même de ce que je disais mais au fond je pensais tout le contraire. Je l'avais dit juste pour la rassurer. Je ne croyais pas moi même à ce que je disais.
- Arrête de pleurer s'il te plaît maman... je vais bien je vais guérir promis.
Mensonges.
Aujourd'hui
Malgré mes nombreuses plaintes, elle avait décidé de me suivre aujourd'hui. Elle me connaissait, elle savait mieux que tout ceci était fait exprès dans le but de l'éloigner le plus longtemps possible de mes problèmes. Ma mère n'était pas dupe, elle l'avait compris dès le début.
Nous étions déjà arrivées. Ma mère quant à elle, patientait dans la salle d'attente. J'étais de nouveau en compagnie d'un médecin qui m'agaçait plus qu'autre chose. Un supplice. Ce n'est pas parce qu'il se trimballe dans Dakar avec une voiture qui en ferait rêver plus d'un ou encore son décolté plongeant et en prime une vue améliorée sur son torse, que tout doit lui tomber dans les bras. Ce n'est pas comme si il passait inaperçu non plus.
- Madame... madame... MADAME
- Quoi
- Ça fait quand même deux minutes que je vous parle. Vous pensez à quoi? Vous aviez l'air perdue dans vos pensées.
Je n'ai jamais dit que j'étais là pour l'écouter parler.
- Pas grand chose dis-je en forçant un sourire.
Mais une question me trottait la tête depuis quelques jours.
- Je... vous pensez qu'en ce moment je devrai prendre un congé au boulot? Ou malgré le traitement je pourrai quand même continuer?
Je n'allais quand même pas lui dire que j'étais au chômage. J'avais besoin d'un boulot, les soins ne se paieraint pas tous seuls. Avec tout l'argent mis de côté ces années, ce serait peut être assez. Mais je ne pouvais pas me résoudre à rester chez moi les bras croisés, à me tourner les pouces et encore moins à me ronger les ongles. En plus du cancer, je ne comptais pas contracter la panarie. Il fallait que je sorte de chez moi, que je pense à autre chose.
- Je ne vous le conseille pas. Ne prenez pas de risques si vous voulez vraiment guérir.
La vie s'acharnait sur moi, J'en étais persuadée. De toute façon, je ne comptais pas l'écouter. J'en avais besoin, j'avais besoin d'un boulot.
Quelques heures après mon rendez-vous, je me retrouvais en plein centre ville de Dakar essayant de dénicher un boulot. Ma mère était déjà rentrée, je lui avais dit que j'allais chez une amie.
Sans succès.
Ce n'était définitivement pas mon jour de chance. C'était toujours le même refrain: Désolé nous sommes au complet. Nous vous contacterons plus tard.
Tout en sachant qu'ils ne le feront jamais. Comment contacter quelqu'un si on ne prenait pas ses coordonnées?J'avais fini par rentrer chez moi désespérée par la situation. Je me déchaussais et m'écroulais sur le canapé. J'eus à peine le temps de me lever pour aller boire que mon téléphone se mit à vibrer. Je décrochais sans prendre la peine de regarder qui c'était.
Et peut-être que j'aurai dû.
Conversation téléphonique
- Allô
- Bonjour Madame. C'était pour vous dire que votre robe est sûr le point d'être finie. Vous pourrez venir la récupérez dans la semaine.
- ....
- Allô Madame?
- Oui merci je viendrai... À mercredi.
Je raccrochais.
Tout cela n'avait plus de sens.
Tout cela ne représentait plus rien.
Tout cela me détruisait encore mine de rien.
Il me manquait tellement....Je soupirais et allumais la télévision. Beaucoup trop longtemps que je ne l'avais pas fait.
J'ai trouvé pire en l'allumant.
Je tombais sur une émission de santé présentée par une femme et autour d'elle deux femmes face à deux hommes. Je m'apprêtais à changer quand je tombais sur un commentaire.
- Mais excusez moi c'est quand même mon point de vue. Pour moi une femme pas capable d'avoir deux seins n'en est pas une. Le cancer du sein? Très triste mais voilà c'est comme ça.
- Comment pouvez vous parlez de la sorte? Nous parlons là d'un problème de santé public qui gangréne notre société.
- Sama yon nekoutchi, djiguen bou amoul niari wein dou djiguen. Li fane legnko meuss guissé?(Ce n'est pas mon problème, une femme qui n'a pas deux seins n'en est pas une. Où avez vous déjà vu cela?)Dieu t'en as donné deux donc à toi de les préserver évidemment. C'est de leur faute hein je suis désolé madame. On a le cancer du sein parce qu'on la voulu point.
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Changeons nos mentalités.
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Djamilatou: Blessure sucrée
Random"J'avais la vive impression de vivre au ralenti. De ne plus être maître de moi même. Comme si mon esprit ne répondait plus. J'étais comme déconnectée de ce monde. Je subissais une routine. J'errais sur terre sans grande conviction. Je...